Federer en bon gestionnaire

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Yannick SAGORIN , modifié à
Eclipsé depuis quelques mois par la bataille entre Nadal et Djokovic, en lutte, entre autres, pour la place de numéro un à l'ATP, le Suisse ne débarque pas à Roland-Garros avec la même aura que par le passé. Son adversaire du premier tour, Feliciano Lopez, ne rassurait pas non plus les fans de Roger Federer. Le Bâlois s'est pourtant imposé en trois sets sans sourciller (6-3, 6-4, 7-6).

Eclipsé depuis quelques mois par la bataille entre Nadal et Djokovic, en lutte, entre autres, pour la place de numéro un à l'ATP, le Suisse ne débarque pas à Roland-Garros avec la même aura que par le passé. Son adversaire du premier tour, Feliciano Lopez, ne rassurait pas non plus les fans de Roger Federer. Le Bâlois s'est pourtant imposé en trois sets sans sourciller (6-3, 6-4, 7-6). Roger Federer n'est pas tombé dans le piège tendu par le sort. S'il n'avait pas tiré le lot le plus enviable, vendredi matin, à l'heure de l'élaboration des tableaux de ce Roland-Garros 2011, le Suisse n'a pas tremblé face à Feliciano Lopez. Il y a trois semaines, lors du Masters 1000 de Madrid, l'Espagnol avait pourtant donné du fil à retordre au Suisse, ne cédant qu'au terme de trois sets conclus au tie-break. A l'échelle des Majeurs, que ce soit à Wimbledon ou à l'US Open, le natif de Tolède avait par ailleurs toujours embarrassé le Bâlois, sans toutefois le bousculer. Il n'y est pas parvenu aujourd'hui. Certes rarement à son aise à Roland-Garros - ses sept revers enregistrés dès le premier tour pour un seul huitième de finale (2004) en attestant - Feliciano Lopez n'en accusait pas moins une saison terre honorable à l'heure de défier l'ancien patron des courts. Finaliste à Belgrade, quart de finaliste à Barcelone ou huitième de finaliste à Rome, l'Espagnol, 41e joueur mondial, n'avait finalement pas grand-chose à envier à un Roger Federer également évincé en huitièmes à Rome, en quarts à Madrid et en demies à Monte-Carlo. Et pourtant la différence technique entre les deux hommes sur la surface ocre est rapidement apparue flagrante. S'il n'a su convertir qu'une balle de break sur cinq dans la première manche, le Bâlois, relégué au rang de troisième tête de série pour la première fois en Grand Chelem depuis Wimbledon 2003, n'a pas eu à forcer son talent pour empocher le set initial (6-3). Une aisance guère démentie dans le deuxième acte, empoché là encore avec une seule balle de break concrétisée mais avec une telle autorité que l'issue des débats n'aura jamais fait de doute (6-4). Bien que poussé au tie-break dans le troisième set (7-6[3]), Roger Federer, fort de 40 coups gagnants dans ce duel - dont 12 aces - n'a pas daigné franchir le cap des deux heures sur le Central. En 1h59 très précisément, le Suisse s'est adjugé un billet pour le deuxième tour, où il retrouvera le Français Maxime Teixeira. "Je ne le connais pas mais peut-être que dans trois sets, tout le monde saura qui c'est", reconnaissait-il non sans humour. Et l'intéressé de prendre un peu plus de hauteur: "J'ai déjà fait beaucoup de matches cette année. Novak (Djokovic, ndlr) m'a déjà arrêté trois fois et Nadal deux fois, mais je trouve que je fais quand même une belle saison. Maintenant, ici, ce n'est que le premier tour. On verra petit à petit..." La route, effectivement, est encore longue pour le lauréat des Internationaux de France 2009.