Federer: "Rien ne pouvait m'arriver"

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JEAN-BAPTISTE BARETTA , modifié à
Frôlant la perfection mardi soir à Londres devant Rafael Nadal, qu'il a expédié en deux petits sets (6-3, 6-0), Roger Federer se félicite d'être déjà qualifié pour les demi-finales du Masters. "L'une de mes plus belles victoires", précise le Suisse, satisfait d'avoir réussi à étouffer son rival préféré, mais aussi réaliste quand il confie qu'il ne s'agissait pas du meilleur "Rafa".

Frôlant la perfection mardi soir à Londres devant Rafael Nadal, qu'il a expédié en deux petits sets (6-3, 6-0), Roger Federer se félicite d'être déjà qualifié pour les demi-finales du Masters. "L'une de mes plus belles victoires", précise le Suisse, satisfait d'avoir réussi à étouffer son rival préféré, mais aussi réaliste quand il confie qu'il ne s'agissait pas du meilleur "Rafa". Roger, êtes-vous étonné par votre performance ? Je le suis un peu oui. Bien sûr, ça a été un grand match pour moi du début à la fin. J'ai été capable de réaliser ce que je souhaitais faire : dominer et jouer proche de la ligne de fond, bien servir, prendre la balle tôt pour ne pas lui laisser de temps. J'ai été capable de faire tout cela ce soir (mardi). Ça n'a pas toujours été le cas contre lui. J'ai été dominé par Rafa dans le passé, c'est donc un super match, une belle victoire pour moi. A un moment, j'ai senti que je pouvais faire ce que je voulais en revers. A plat, lifté, croisé, long de ligne, tout fonctionnait. C'est rare, surtout contre un joueur comme Rafa. Je sentais que rien ne pouvait m'arriver. Avez-vous exorcisé vos vieux démons contre lui ? J'ai toujours su que je pouvais le battre. Parfois, c'était difficile quand Rafa jouait à son meilleur niveau. Mais plus le court est rapide et plus je suis favorisé. Je suis content d'avoir su me servir de cet avantage. Peut-être que Rafa n'a pas joué à son meilleur niveau. Mais en indoor, tout peut aller très vite comme on l'a vu ce soir. Pour moi, c'était très excitant de jouer ce match, surtout après ma lourde défaite contre lui à Miami et celle serrée à Madrid. Je suis content d'avoir pu faire tourner les choses. Le score est vraiment sévère, un peu comme votre défaite face à lui à Roland-Garros en 2008. Nous nous sommes joués tellement de fois. Pour lui, ça a été très dur ce soir. Parfois, cela déraille pour l'un d'entre nous comme cela a été le cas pour Rafa et comme ça avait été le cas pour moi à Roland-Garros en 2008. Quand l'un de nous prend le dessus, c'est ensuite très dur de l'arrêter. Rien ne marche pour le joueur dominé et pour celui qui domine, tout rentre. Quand tu es mené un set, un break, tu ne joues même plus pour gagner, juste pour rester dans le match. C'était le cas pour moi quand j'étais mené deux sets à rien à Roland-Garros. Que personne ne me parle plus de cette rencontre (rires). "Ce que j'ai été capable de produire est une surprise pour moi" Le public est derrière vous ici, même quand vous évoluez contre Nadal. Cela vous aide-t-il ? Oui. C'est vrai que dans le passé, ces matchs étaient durs à gérer. Il y a tellement de pression sur nos épaules. Mais parfois, comme ce soir, cela m'aide vraiment. J'ai tout de suite senti, après seulement un ou deux points, que le public était très réactif. Ils criaient son nom ou le mien. Il y avait une bonne atmosphère, de l'énergie positive. Je suis sur que cela m'ai aidé à mieux jouer. Est-ce l'un de vos meilleurs matchs ? Oui, c'est certainement l'une de mes plus belles victoires. J'en ai eu quelques-unes au cours de ma carrière. Celle-ci est à classer assez haut car elle a lieu contre mon plus grand rival et au Masters, ce qui compte beaucoup. Ce que j'ai été capable de produire est en quelque sorte une surprise pour moi. Ce n'est pas une finale mais c'est un grand pas vers cette finale dont je ne suis plus qu'à un pas. Je suis vraiment content d'être qualifié pour les demi-finales, la pression est évacuée maintenant. Je peux voir à plus long terme, ce qui est bien pour moi. Mais je donnerais mon meilleur lors de mon dernier match de poule (contre Mardy Fish). Je suis ravi. C'était votre premier match contre Nadal en match de poules du Masters. Cela a-t-il enlevé un peu de pression de savoir que vous ne risquiez pas l'élimination ? Je ne sais pas. Rafa a forcément souffert en indoor car ce n'était que son deuxième match en cinq semaines. Mais de m'en être sorti en étant convaincant c'est bien pour moi car on sait tous que Rafa a certains standards en dessous desquels il ne descend jamais. C'est pourquoi cette victoire, je la place très haut. Vous avez dit que l'un de vos plans de jeu était de laisser le moins de temps possible à Nadal. Pouvez-vous expliquer cette tactique ? Je pense qu'il est l'un des meilleurs joueurs si vous lui donner une balle facile en milieu de court. Toutes les balles qui ne sont pas bien frappées ou bien tapées dans un certain but ou dans un coin du terrain sont dominées par Rafa. Il est l'un des meilleurs à savoir prendre avantage de ces balles sans force qui arrivent au milieu du court. Il faut donc être très concentré. Cela fait jouer différemment face à lui. J'ai été capable de le faire. J'ai joué dans les angles du court. C'était la clé, c'est pourquoi je suis si content. Après avoir joué Tsonga puis Nadal, qui est pour vous le favori jeudi ? On ne peut jamais écarter Rafa. C'est un match ouvert. Je favorise toujours Rafa parce qu'il a beaucoup d'expérience et qu'il a réussi tellement d'exploits. Mais Jo a été convaincant face à Fish. Il a été aussi très dangereux contre moi lors du premier match. Il a bien sûr sa chance. En indoor, il sert très bien. S'il il est dans un bon jour, il peut être dangereux pour Rafa. Cela va être un match intéressant. J'espère que je pourrais le voir.