Federer: "Je ne pensais pas perdre"

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AXEL CAPRON , modifié à

Battu pour la deuxième fois de rang au stade des quarts de finale des Internationaux de Grande-Bretagne, Roger Federer n'a pas cherché d'excuses après son match face à Jo-Wilfried Tsonga, reconnaissant la supériorité du jour du Français. Six fois lauréat à Wimbledon, le Suisse est persuadé qu'il aura encore sa chance.

Battu pour la deuxième fois de rang au stade des quarts de finale des Internationaux de Grande-Bretagne, Roger Federer n'a pas cherché d'excuses après son match face à Jo-Wilfried Tsonga, reconnaissant la supériorité du jour du Français. Six fois lauréat à Wimbledon, le Suisse est persuadé qu'il aura encore sa chance. On l'a connu plus marqué, plus abattu. Mais le Roger Federer qui, mercredi vers 18h, a commenté sa défaite en quarts de finale de Wimbledon face à Jo-Wilfried Tsonga (3-6, 6-7, 6-4, 6-4, 6-4), la première de sa carrière en Grand chelem après avoir mené de deux sets, mais sa deuxième consécutive en quarts sur le gazon londonien (il était tombé en 2010 face au Tchèque Tomas Berdych), refusait de verser dans le catastrophisme, concédant être tombé sur un adversaire en état de grâce: "Tsonga a très bien joué aujourd'hui, du début à la fin. Moi aussi. Mais dans ce sport, malheureusement, il n'y a pas d'égalité possible, seul un joueur peut sortir vainqueur du court... Je ne pensais pas perdre ce match. C'est difficile à accepter car je pense que j'étais aussi bon que lui, mais il a super bien servi et a bien conclu." Pour le Suisse, dont la dernière des seize victoires en Grand chelem remonte à janvier 2010 sur l'Open d'Australie, la victoire s'est jouée à trois fois rien, la réussite ayant, selon lui, choisi le camp du Manceau: "Je suis tout de même assez content du match. C'était un match classique de gazon. Sur cette surface, tu as quelques occasions, et si tu ne les saisis pas, tu perds. Bien sûr, d'un côté, c'est difficile à digérer et frustrant de perdre comme ça. Jo était très fort. Sur les points importants, il a joué son maximum, a tenté, risqué, et ça a payé." Payé, parce que Tsonga, après avoir concédé un break dès son entrée sur le court qui a permis à son rival d'empocher la première manche, n'a plus rien lâché sur son service, ne concédant plus la moindre balle de break du match, ce qui laissait Federer presque incrédule: "J'ai commencé par un break puis... plus rien. C'est un peu surprenant pour moi de passer quatre sets comme ça, sans aucune occasion de break. Je n'étais pas frustré, car je jouais bien. Mais Jo a très bien joué. Il y a eu pas mal d'échanges «bizarres», que j'ai tous perdus. Jo était bien mentalement, bien sur son service, son revers, son coup droit. Il a toujours su m'attaquer quand il le fallait.""Il a joué un tennis de rêve" Face à ce Tsonga-là, le Suisse, qui avait été jusqu'ici assez impressionnant, ne lâchant qu'un set, en huitièmes, face à Mikhail Youzhny, reconnaissait que les solutions étaient bien difficiles, voire impossibles à trouver: "Je me sentais bien, je jouais bien, j'étais calme du début à la fin. J'ai essayé de faire de petits ajustements. J'attendais aussi de voir ce que Jo faisait, s'il me donnait des occasions ou pas. Il ne m'en a pas données... Peut-être n'ai-je pas très bien servi à certains moments, mais il a joué un tennis de rêve. C'était donc difficile." Situant le tournant du match au "break du troisième set", Federer, demi-finaliste à Melbourne et finaliste à Paris, refuse de parler de pente descendante, malgré des résultats moins probants (une seule victoire en 2001, lors de son premier tournoi de l'année, au Qatar): "Je n'ai plus 20 ans. A 20 ans, tu te dis: «Je n'aurai plus jamais l'occasion d'être en quart de finale d'un grand Chelem». Aujourd'hui, je sais que si tout va bien, j'en aurai encore plein. Je n'ai pas ce stress. Et tout ce que j'ai accompli, c'est déjà fait ! Tu vis les choses différemment quand tu es plus âgé ou que tu as connu la réussite que j'ai connue. Bien sûr, je suis déçu, mais pas aussi déçu ou triste que dix ans en arrière." Effectivement, avec une carrière comme la sienne, il y a de quoi relativiser cet échec...