Europcar avait la carrure

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François TESSON , modifié à
Propulsée aux commandes de la course depuis que le maillot jaune est sur les épaules de Thomas Voeckler, l'équipe Europcar a répondu présente lors de la première étape de haute montagne du Tour de France, entre Cugnaux et Luz-Ardiden. Magnifiquement aidé par Pierre Rolland, Voeckler est parvenu à s'accrocher aux meilleurs, pour conserver la précieuse tunique.

Propulsée aux commandes de la course depuis que le maillot jaune est sur les épaules de Thomas Voeckler, l'équipe Europcar a répondu présente lors de la première étape de haute montagne du Tour de France, entre Cugnaux et Luz-Ardiden. Magnifiquement aidé par Pierre Rolland, Voeckler est parvenu à s'accrocher aux meilleurs, pour conserver la précieuse tunique. Lundi, au lendemain de la prise de pouvoir de Thomas Voeckler, Stuart O'Grady s'était permis une saillie un brin méprisante sur son compte Twitter : "ça va être fun de voir Europecar (sic) contrôler la course". Trois jours plus tard, le maillot jaune est toujours sur les épaules de Voeckler. Et l'ancien champion de France le doit bien au travail de son équipe. "Je me suis fait mal aux jambes", a réagi l'Alsacien après l'arrivée à Luz-Ardiden, avant d'avoir immédiatement un mot pour ses équipiers. Je ne sais pas si ça s'est vu à la télé, mais l'équipe Europcar a vraiment été à la hauteur, sur le plat comme dans les côtes". On pouvait s'attendre à ce qu'Europcar gère bien les deux premières étapes de la semaine, bien aidé par les HTC de Cavendish. On pouvait aussi s'attendre à ce que les petits hommes verts retournent sur leur planète une fois les changements de braquet effectués. Cela n'a pas été le cas. Quand Jens Voigt a mis un gros coup d'accélérateur dans le Tourmalet, l'Allemand de la Leopard-Trek a fait le ménage et isolé la plupart des favoris. Ainsi, au pied de la montée vers Luz-Ardiden, quand Voigt s'est écarté, Andy Schleck s'est retrouvé en première position du peloton. Et le Luxembourgeois s'est retourné, à la recherche d'un équipier pour mener le train. Sans succès. Gerdemann, Monfort, Fuglsang ? Tous absents. Comme les BMC de Cadel Evans ou les Saxo Bank d'Alberto Contador. Finalement, les seuls leaders à ne pas se retrouver démunis étaient Ivan Basso, qui avait avec lui Sylvester Szmyd, et... Thomas Voeckler. Le maillot jaune avait à ses côtés l'étonnant Pierre Rolland, l'espoir déchu que l'on ne croyait pas (plus) capable d'évoluer à ce niveau. Quand la course s'est durcie, sous les (gentils) coups d'accélérateur des Schleck, Voeckler et Rolland, à la pédale, sont parvenus à garder les meilleurs dans le viseur, au point de terminer à sept petites secondes de Contador, à moins d'une minute des tous meilleurs. Qui l'eut-cru ? Même pas Voeckler lui-même, à en juger par les réactions du toujours leader de la course, qui conserve une avance correcte sur Fränk Schleck (1'49''). "Ce n'était pas inespéré, mais ce n'était pas gagné. J'ai dit que j'allais le perdre, c'était la logique, mais je suis content d'avoir eu tort. Il faut croire que le maillot jaune donne une motivation supplémentaire. Je suis très fier de l'équipe." L'accolade sincère entre Voeckler et Rolland, une fois l'arrivée franchie et le devoir accompli, en dit long sur la performance réalisée. Le jaune sera encore chez les hommes de Bernaudeau vraisemblablement jusqu'à samedi et le plateau de Beille. Et pourquoi pas plus longtemps...