Escalettes défend son Euro

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LAURENT DUYCK , modifié à
EURO 2016 - Le président de la FFF a présenté la candidature de la France à la presse.

EURO 2016 - Le président de la FFF a présenté la candidature de la France à la presse. "On ne dit pas qu'on est les meilleurs. On est bons, mais on ne sait pas si on est les meilleurs. Il faut le prouver." Avec sa bonne foi un peu nigaude et sa verve d'un autre temps, Jean-Pierre Escalettes, le président de la FFF, a résumé jeudi le sentiment qui anime les tenants de la candidature de la France à l'organisation de l'Euro 2016 au terme de la visite de deux jours de la délégation d'évaluation de l'UEFA. Échaudés par l'échec de la France à l'organisation des Jeux Olympiques 2012, ces derniers évitent de se gargariser du fameux savoir-faire français et affichent une humilité de circonstance à laquelle répond une certaine confiance dans le projet présenté, qui dispose selon eux de suffisamment d'atouts pour rivaliser avec la Turquie et l'Italie. Les deux autres nations candidates à l'organisation de ce Championnat d'Europe des Nations, qui repassent cet examen de passage pour la troisième et deuxième fois chacune. "Cet Euro serait une chance pour la France, mais la France peut aussi être une chance pour cet Euro 2016", a osé Jean-Pierre Escalettes, promettant d'être "digne de leur confiance" et de tenir les engagements affichés. "C'est facile de faire un dossier sur du vent. Dans le notre, il n'y a pas de promesses. Tout ce qui est écrit, nous le tiendrons." Des infrastructures déjà en place (lignes TGV, autoroutes, hôtellerie, aéroports internationaux...) à l'investissement d'1,7 milliard d'euros consenti dans la construction de nouveaux stades (Lille, Lyon, Nice et Bordeaux) et la rénovation des autres enceintes existantes (principalement Marseille, Lens et Strasbourg) en passant par l'adhésion affichée par les Français (plus de 700 000 et bientôt un million, promettent-ils, ont répondu à l'appel de soutien de la FFF), le dossier tricolore repose sur des bases solides auxquelles s'ajoute le soutien entier de l'Etat exprimé par l'accueil de la délégation de l'UEFA à Matignon par François Fillon, le chef du gouvernement, puis à l'Elysée par le président de la République en personne. Nicolas Sarkozy, qui "considère que c'est son Euro", selon une confidence de Jean-Pierre Escalettes. "Ils (les membres de la délégation, ndlr) ont senti dans ce domaine-là que ce n'était pas seulement une valeur ajoutée, mais une volonté de toute la France de vouloir organiser cet Euro", avance Gérard Houllier. "Tout le monde veut que cet Euro se joue en France en 2016" "Pour convaincre, il faut séduire", a rappelé Frédéric Thiriez. "On a envie que l'UEFA ait envie de nous. Et dans ce sens, Nicolas Sarkozy a été lumineux en garantissant un Euro sans mauvaise surprise. On promet d'offrir un Euro sécurisé, convivial et profitable à l'UEFA." Sur le premier point, les récents incidents autour du PSG ne sont pas de nature "à plomber les chances de la France", assure Jean-Pierre Escalettes pour lequel l'Italie et la Turquie ont d'autres soucis dans ce domaine. "Il n'y a eu aucune espèce de questions ou de doutes sur la capacité de la France à assumer la sécurité du tournoi", engage pour sa part Frédéric Thiriez. La fête sera donc belle promet la FFF, qui table sur 2,5 millions de spectateurs sur l'ensemble de la compétition, soit 50 000 spectateurs de moyenne sur les 51 rencontres au programme, une première pour un Euro, qui se jouera entre 24 équipes contre 16 jusqu'à présent. Une capacité d'accueil qui génèrera des recettes, d'autant que 10% des places attribuées, soit 250 000 tickets, seront des "business seats", ces places à haute tarification. Les revenus issus de la billetterie et l'hospitalité pourraient être multipliés par deux ou deux et demi par rapport à ceux enregistrés en 2008, s'avance la FFF. Reste à voir les stades sortir de terre, coeur du projet qui n'inquiète pas le sommet du foot français malgré la lenteur constatée dans les dossiers lillois ou lyonnais. "Il n'y a d'alerte sur aucun projet. Aujourd'hui, tous les projets sont dans les clous des délais", appuie Frédéric Thiriez quand Gérard Houllier reconnaît que l'Euro 2016 sera "un catalyseur pour la rénovation des stades", une obligation dans le paysage sportif français, qui souffre aujourd'hui de la concurrence de l'Allemagne mais aussi de l'Angleterre. "On est à 42 jours de la décision, rappelle Jean-Pierre Escalettes. Tout compte. Comme dans les grands matches de football, ça se jouera sur des détails." "La France sait et veut organiser des grands événements", ajoute Gérard Houllier, avant de présenter le plus bel atout de la candidature tricolore: "La volonté de tous. Que ce soit les pouvoirs publics, les villes, les régions, les joueurs de foot, ceux qui aiment le foot. Tout le monde veut que cet Euro se joue en France en 2016." L'UEFA également ? Réponse le 28 mai prochain, à 13 heures pétantes, de la bouche de Michel Platini, le président de l'UEFA, après d'autres rendez-vous techniques et "quelques visites de courtoisie" aux 13 personnalités membres du comité exécutif de l'UEFA. "Le côté sentimental peut jouer. Tout le monde le fait", se justifie Jean-Pierre Escalettes. Voilà peut-être bien une chose que l'on aura apprise de l'échec de la candidature aux JO 2012...