Dusautoir: "Mes états d'âme, on s'en fout"

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Propos recueillis par Sylvain LABBE , modifié à
Au clin d'oeil des médias français, qui arboraient ce vendredi, en conférence de presse, une moustache en signe d'apaisement à l'égard de Marc Lièvremont, aura répondu le visage fermé d'un Thierry Dusautoir, pas d'humeur à plaisanter. Coupe fraîche à la GI, le capitaine des Bleus aura affiché une froide détermination et balayé les discours de ses coéquipiers. Face au XV de la Rose, le flanker tricolore attend des actes et rien d'autre.

Au clin d'oeil des médias français, qui arboraient ce vendredi, en conférence de presse, une moustache en signe d'apaisement à l'égard de Marc Lièvremont, aura répondu le visage fermé d'un Thierry Dusautoir, pas d'humeur à plaisanter. Coupe fraîche à la GI, le capitaine des Bleus aura affiché une froide détermination et balayé les discours de ses coéquipiers. Face au XV de la Rose, le flanker tricolore attend des actes et rien d'autre. Thierry, qu'est ce que le capitaine que vous êtes peut assurer à ses supporters pour les rassurer à propos de ce match face à l'Angleterre ? Je pense surtout que tous les mots qu'on peut dire aujourd'hui ou qu'on a pu dire durant la semaine rassureront peut-être le public, mais tout ce que tout le monde attend, c'est véritablement ce match-là et ce qu'on fera sur le terrain. Aujourd'hui, on peut dire tout ce qu'on veut avant le match, on a fait tellement de matches où on avait exprimé cette envie d'aller de l'avant, de jouer et de faire un beau match de rugby, vu ce qui s'est passé, je n'attends qu'une réaction des joueurs sur le terrain. Alors désolé, je ne vous rassurerai pas, mais j'espère vous voir garder le même sourire après le match. Etes-vous rassuré par le comportement qu'on eu vos joueurs cette semaine ? Le comportement de la semaine, je ne m'en contenterai plus, ce que je veux, c'est une victoire à la fin match. Ou au moins une équipe de rugby qui défend ses chances à 100%. Pour tout vous dire, je suis peu intervenu du fait de ma blessure ; en début de semaine, je n'étais pas dans le groupe, quand j'ai repris l'entraînement avec l'équipe, j'ai senti et j'ai vu des mecs qui étaient concernés, mais on se mord un peu la queue quelque part en se disant que c'est le match de ce week-end qui dira si cette semaine a été véritablement concluante, ou pas. Marc Lièvremont a réclamé suite aux Tonga à ce que certains leaders se prennent en mains et prennent le relais auprès de vous. Avez-vous ressenti cette mobilisation ? Je pense que tout le monde quelque part s'est pris en main pendant la semaine ; on a aussi ce sentiment-là de vouloir apporter à l'équipe. Chacun a donné ce qu'il avait à donner au groupe pendant la semaine et la préparation, maintenant, il faut le valider avec ce match face à l'Angleterre. Après, je n'ai pas à me sentir soutenu ou déchargé, le plus important, c'est que l'équipe soit performante sur le terrain et que chacun donne tout ce qu'il a dans le ventre pendant le match. On aura peut-être la réponse demain... "Si on avait un bilan à faire aujourd'hui, il serait extrêmement mauvais " Est-ce à dire que vous avez pu parfois vous sentir abandonné sur le terrain ? J'ai surtout le sentiment que mes états d'âme, on s'en fout. Ce qui est important, je le redis, c'est ce que l'équipe de France donne et transmet en termes de performance durant ses matches et durant cette Coupe du monde. Si on avait un bilan à faire aujourd'hui, il serait extrêmement mauvais. On a un match pour passer un tour suivant et au moins montrer notre véritable valeur. A l'heure de préparer ce match, pensez-vous à la défaite de 2007 en demi-finale au Stade de France face à cette même équipe d'Angleterre ? Je n'ai pas nécessairement besoin, au point où on en est aujourd'hui, de me remémorer des moments douloureux de ma carrière. On a malheureusement assez trébuché dans la compétition pour être motivé pour ce match-là. Malgré nos prestations, on a quand même la chance d'être en quarts de finale d'une Coupe du Monde et quelque part, on se retrouve sur la même ligne de départ que les équipes qui ont joué plus brillamment que nous. On a cette opportunité-là, il faut savoir la saisir. Est-ce qu'une victoire samedi sauverait votre Coupe du monde ? Une victoire samedi nous offrirait une demi-finale de Coupe du monde. Ce quart de finale peut constituer aussi le dernier match en équipe de France pour plusieurs d'entre vous. Est-ce que ça peut constituer une source de motivation supplémentaire ? Je pense que c'est plus l'envie de continuer à exister dans cette compétition et surtout de montrer un autre visage. Il faut bien une fin à tout et, si elle doit arriver demain, autant qu'elle soit belle pour les joueurs qui vont arrêter, autant qu'ils défendent leurs chances à fond. Vous avez souvent dans vos discours par le passé exprimer le besoin de sentir votre public derrière vous. Il vous a rarement déçu, ce qui n'est pas le cas de votre équipe. N'est-ce pas là que vous vous sentez le plus redevable ? C'est certain qu'au delà de la tristesse qu'on a pu ressentir par rapport à notre prestation, on était aussi très déçu pour l'ensemble des personnes qui ont fait le déplacement pour nous soutenir jusqu'ici. On les a vus présents tout au long de cette phase de poule et ce match face aux Tonga a été vraiment dur pour eux aussi. Eux aussi méritent de profiter au maximum de cette Coupe du monde et qu'on leur donne au moins une équipe qui se bat.