Durand: "Je me sens privilégié"

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Propos recueillis par KRYSTEL ROCHE , modifié à
C'est en habitué des phases finales avec l'Usap que Nicolas Durand retrouve le dernier carré du Top 14 avec le Racing. Une quatrième demi-finale personnelle samedi, à Marseille, face à Montpellier, qui fait du demi de mêlée l'un des Racingmen les plus expérimentés à ce niveau de compétition. Même si l'intéressé se garde bien de jouer les blasés.

C'est en habitué des phases finales avec l'Usap que Nicolas Durand retrouve le dernier carré du Top 14 avec le Racing. Une quatrième demi-finale personnelle samedi, à Marseille, face à Montpellier, qui fait du demi de mêlée l'un des Racingmen les plus expérimentés à ce niveau de compétition. Même si l'intéressé se garde bien de jouer les blasés. Nicolas, quel effet cela fait-il de se retrouver personnellement à la veille d'une quatrième demi-finale de Top 14 ? C'est quelque chose qu'il faut savoir apprécier parce que peut-être que ça ne durera pas, tout simplement. Il y a bien des années où je n'ai pas eu la chance de les jouer. Il faut profiter de ces moments parce que le championnat devient de plus en plus difficile et de plus en plus serré. Certaines équipes, et non des moindres, ne se sont pas qualifiées parmi les six et n'auront pas cette chance faute d'une victoire ou même d'un point de bonus. Il ne faut pas s'y habituer et savoir que ce n'est peut-être pas normal... Vous vous sentez privilégié... Quelque part, c'est un luxe parce que je crois que tous les joueurs aimeraient jouer des finales tous les ans. Alors, oui, de ce point de vue-là, je me sens privilégié. "C'est le rêve d'une vie pour eux, comme pour nous" Est-ce que l'évènement s'aborde différemment en tant que joueur du Racing par rapport à votre carrière perpignanaise ? Non, il n'y a pas vraiment de différences. Tous les joueurs sont très excités par l'évènement, et cette excitation serait la même quelque que soit le club, je jouerais à Cuxac-d'Aude, ce serait pareil (sourires). Il y a une même envie, mais aussi une inconnue et une grosse attente. Ça fait maintenant trois semaines qu'on l'attend, il nous tarde tous d'y être. Par rapport à une saison régulière plus éprouvante que jamais, où vous avez bataillé chaque semaine, n'y a-t-il pas une forme de soulagement ? Disons qu'il y a une joie qui exprime une forme d'aboutissement parce qu'on a terminé parmi les deux premiers. C'est un beau parcours pour le Racing et ses deux saisons de Top 14. Mais quand on arrive là, on a toujours l'envie d'aller un peu plus loin. C'est une récompense de s'être qualifié directement, mais il faut se dire en tout cas qu'il nous reste deux matches. Le fait d'évoluer sous les ordres de Pierre Berbizier, qui avant d'entraîner fut une référence à votre poste, vous a-t-il apporté quelque chose cette saison ? Que ce soit un ancien demi de mêlée, qui connaît donc parfaitement le poste et possède donc beaucoup d'expérience au haut niveau, m'a apporté, mais comme ça apporte tous les jours à l'équipe. Il m'a laissé un temps d'adaptation, c'est quelqu'un qui comprend le rugby et les joueurs. Il est aussi très exigeant, mais c'est la moindre des choses qu'on lui demande et il est dans son rôle. Vous retrouvez Montpellier en demi-finale, c'est une surprise ? On s'y attendait, oui et non, parce que c'était difficile d'aller battre Castres, qui n'avait pas perdu sur son terrain cette année. Ils l'ont fait, ça prouve la qualité de cette équipe et de ce groupe. Une demi-finale, quelque soit l'équipe en face, ce sera compliqué et acharné. Et puis, ils l'on dit : c'est le rêve d'une vie pour eux, comme pour nous. A partir de là, ils vont mettre tout l'investissement nécessaire, tant au niveau physique que mental. Donc je ne vois certainement pas une chance pour nous de rencontrer Montpellier, mais pas du tout. Pierre Berbizier a déclaré que votre défaite du match aller en saison régulière, dès la 2e journée (36-19), vous avait paradoxalement fait du bien et permis peut-être de réaliser cette saison... Elle nous a montré que face à une équipe qui avait du coeur, bien organisée et présente dans le combat, si on passait totalement à côté, on pouvait en prendre quarante et ça nous a bien remis les pieds sur terre.