Du champagne et le "Cav"

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François TESSON , modifié à
C'est officiel, Cadel Evans a fait son entrée dans la légende du Tour de France. A 34 ans, l'Australien a remporté la 98e édition de la Grande Boucle après avoir assommé les frères Schleck dans le contre-la-montre samedi. Evans a pu fêter son sacre lors de la traditionnelle procession qui mène aux Champs-Elysées. La 21e et dernière étape a vu le 5e succès cette année de Mark Cavendish, qui remporte enfin le maillot vert.

C'est officiel, Cadel Evans a fait son entrée dans la légende du Tour de France. A 34 ans, l'Australien a remporté la 98e édition de la Grande Boucle après avoir assommé les frères Schleck dans le contre-la-montre samedi. Evans a pu fêter son sacre lors de la traditionnelle procession qui mène aux Champs-Elysées. La 21e et dernière étape a vu le 5e succès cette année de Mark Cavendish, qui remporte enfin le maillot vert. C'est fait. Cadel Evans a remporté son premier Tour de France, à 34 ans et cinq mois, devenant au passage le plus vieux vainqueur de la Grande Boucle depuis Henri Pellissier en 1923. Maillot jaune depuis samedi et son assommant contre-la-montre, le leader de la BMC rejoint donc le cercle fermé des vainqueurs de Grand Tour, par la grande porte. Evans, en devenant le premier Australien à remporter le Tour de France, s'est retrouvé propulsé au rang de héros national. Un comble pour quelqu'un d'aussi discret, mais qui fait désormais partie des "plus grands athlètes de l'histoire de l'Australie", selon le Herald Sun, qui le place aux côtés du tennisman Rod Laver ou de la nageuse Dawn Fraser. Ce dimanche, Evans a logiquement pu savourer son premier sacre sur le Tour, à sa façon. "C'est une belle journée pour toute l'équipe et Cadel, a réagi le directeur sportif de la BMC, John lelangue, sur France 2. Nous sommes arrivés au terme de notre projet, initié avec Cadel Evans en 2008. On a fait beaucoup de stages en altitude, travailler le contre-la-montre par équipes. Aujourd'hui, cette victoire consacre le travail d'un grand professionnel. Hier, je n'ai pas voulu laisser éclater ma joie avant qu'Andy Schleck ne passe la ligne, par respect pour ce champion." Discrétion et humilité ont encore été les maîtres mots de la journée pour Evans. Comme le veut la coutume, l'Australien s'est porté à sa voiture en début d'étape pour trinquer au champagne avec les membres de son équipe. Pris en sandwich entre la voiture BMC et une moto de télévision, Evans a failli mettre pied à terre, lui qui est parvenu à éviter les chutes depuis le début de ce Tour. Samedi, l'ancien vététiste se réjouissait d'avoir su "éviter la malchance ". Superstitieux, il n'a pas manqué de rapidement troquer son vélo jaune inauguré aujourd'hui, pour reprendre sa monture habituelle. Précis jusqu'au bout. Cavendish enfin en vert à Paris Il n'y aura finalement pas de mauvaise surprise pour Evans. Tradition oblige, les BMC sont entrés les premiers sur les Champs-Elysées, et après le premier des neuf passages sur la ligne d'arrivée, la course, la vraie, a pu débuter. Après plusieurs escarmouches, une échappée de six hommes a pu se détacher et compter plus de 30 secondes d'avance sur le peloton. Mais Lars Bak (HTC), Christophe Riblon (AG2R), Ben Swift (Sky), Sergio Paulinho (RadioShack), Kristjan Koren (Liquigas) et Jérémy Roy (FDJ), le super combatif du Tour, qui ne tient décidément pas en place, n'ont pas pu contrecarrer les plans des équipes de sprinteurs, qui font des Champs-Elysées leur chasse gardée depuis la victoire d'Alexandre Vinokourov en 2005. Lars Bak à l'avant, les HTC ont laissé la poursuite aux Lampre, Omega et Quick Step. Leur travail a tardé à se montrer efficace, l'écart stagnant autour de 30 secondes, mais les six de devant ont fini par s'essouffler, Lars Bak le dernier. A l'économie dans le final, l'équipe HTC a alors mis son train en marche. Avec tous ses coéquipiers pour l'emmener, Bak excepté, Mark Cavendish était une fois de plus dans un fauteuil pour aller chercher son 5e succès sur le Tour 2011, le 20e au total. 20/20, c'est bien la note que mérite le Britannique, qui ramène pour la première fois à Paris le maillot vert, "le plus beau maillot du monde" selon lui. Une tunique qui lui sied à ravir.