Du bronze pour Mekhissi Benabbad

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L.D. , modifié à
Vice-champion olympique et champion d'Europe en titre, Mahiedine Mekhissi Benabbad a assumé son statut en décrochant la médaille de bronze du 3000 m steeple des Mondiaux de Daegu. Au terme d'un gros finish, le Français a terminé à quelques centimètres du Kényan Kipruto, deuxième derrière son compatriote Kemboi. Bouabdellah Tahri échoue au pied du podium.

Vice-champion olympique et champion d'Europe en titre, Mahiedine Mekhissi Benabbad a assumé son statut en décrochant la médaille de bronze du 3000 m steeple des Mondiaux de Daegu. Au terme d'un gros finish, le Français a terminé à quelques centimètres du Kényan Kipruto, deuxième derrière son compatriote Kemboi. Bouabdellah Tahri échoue au pied du podium. De l'argent à Pékin en 2008, de l'or à Barcelone l'été dernier et aujourd'hui du bronze à Daegu. Il y en a de toutes les couleurs pour Mahiedine Mekhissi-Benabbad, qui, après les Jeux, après les Championnats d'Europe, décroche une première médaille mondiale. Donné parmi les prétendants au podium, le Rémois a une nouvelle fois prouvé qu'il savait répondre le jour J. Si le Kényan Ezekiel Kemboi était intouchable ce jeudi, l'argent n'était pas loin pour le Français, venu mourir à quelques centimètres de Brimin Kiprop Kipruto, qui s'est volontairement déporté sur sa droite dans les derniers mètres pour conserver le bien de sa deuxième place. "Je commence à le passer et il me coupe la route. Il me bloque", pestait l'intéressé devant la caméra de France 2. Un geste qui a poussé la délégation française à porter réclamation, restée sans suite. Mekhissi-Benabbad n'en faisait pas une affaire d'état. "Peu importe la couleur, pour moi c'est une médaille d'or et je l'offre à toute l'équipe de France", déclarait le champion d'Europe en titre qui avait déjà endossé le costume de sauveur à Pékin en offrant à la délégation française d'athlétisme sa seule médaille (*). Un cadeau pour une équipe tricolore qui a su poser un mouchoir sur son comportement à Monaco où il en était venu aux mains avec Medhi Baala. Désireux de se racheter et d'effacer cet incident peu glorieux, le protégé de Farouk Madaci à Reims a été cherché cette rédemption au terme d'une dernière ligne droite dont il a le secret. A ses côtés à la sortie de la rivière, où un Kényan lui aurait fait un croc-en-jambe et donc cassé son rythme, Bouabdellah Tahri n'a pas pu suivre, échouant au pied du podium, très déçu. "Cette quatrième place me rend amer car je voulais gagner", trouvait-il la force de lâcher à chaud. La victoire ne souffrira elle d'aucune contestation tellement Kemboi a dominé son sujet, s'envolant dans le dernier virage vers un triomphe solitaire. Le champion olympique 2004, passé à côté de ses Jeux en Chine, double la mise, lui qui était déjà monté sur la plus haute marche du podium à Berlin deux ans plus tôt. A sa gauche (la réclamation française n'ayant pas abouti), Mekhissi-Benabbad, en bronze, aura pensé à tous les siens et à cette équipe de France dont il s'affirme, par les résultats, comme un incontestable leader. (*) D'abord classé quatrième lors de l'épreuve, Medhi Baala avait récupéré la médaille de bronze après la disqualification du Bahreini Rashid Ramzi convaincu de dopage.