Dick-Beyou, objectif Vendée

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LAURENT DUYCK , modifié à
Avant de se lancer sur le circuit de MOD70 en 2013, Jean-Pierre Dick veut terminer en beauté l'aventure en Imoca avec pour point final le Vendée Globe 2012. D'ici là, le Niçois, vainqueur l'hiver dernier de la Barcelona World Race avec Loïck Peyron, s'aligne au départ de la Transat Jacques-Vabre, une course qu'il a déjà remportée à deux reprises. Avec pour coéquipier Jérémie Beyou, le vainqueur de la Solitaire 2011 qui rêve lui aussi de Vendée Globe.

Avant de se lancer sur le circuit de MOD70 en 2013, Jean-Pierre Dick veut terminer en beauté l'aventure en Imoca avec pour point final le Vendée Globe 2012. D'ici là, le Niçois, vainqueur l'hiver dernier de la Barcelona World Race avec Loïck Peyron, s'aligne au départ de la Transat Jacques-Vabre, une course qu'il a déjà remportée à deux reprises. Avec pour coéquipier Jérémie Beyou, le vainqueur de la Solitaire 2011 qui rêve lui aussi de Vendée Globe. "Ça permet de faire un break mais aussi d'être ensemble, avec Jérémie. Je crois que ça fait aussi plaisir à Jérémie d'être là et d'apprendre sur ce support. Ça reste du multicoque, pour l'avenir, c'est bien d'engranger..." Jean-Pierre Dick avait donc une double idée derrière la tête en s'alignant fin septembre sur l'étape française des Extreme Saling Series. Convier chez lui, à Nice, Jérémie Beyou et parfaire son entente, tant à terre qu'en mer, avec son futur coéquipier sur la Transat Jacques-Vabre. "Etre ici, c'est aussi prolonger notre histoire en commun, dîner ensemble, loger ensemble, c'est sympa. En plus, ça se passe super bien. J'aurais pu ne pas venir mais c'est intéressant d'être ensemble", disait ce dernier. Mais aussi se tester sur ce très relevé circuit de catamarans de 40 pieds en vue de son passage, en 2013, en MOD70, une décision annoncée lundi. Comme Michel Desjoyeaux, Roland Jourdain ou Sébastien Josse avant lui, le Niçois tournera donc bientôt le dos au monocoque pour prendre la barre de ce trimaran de 70 pieds, nouveau venu dans la course océanique. Une vraie découverte pour l'intéressé. "Aujourd'hui, je ne suis pas un spécialiste du multicoque de 70 pieds, comme je n'étais pas un spécialiste du monocoque de 60 pieds en 2001, rappelle-t-il. Il y a donc un côté stimulant à aller dans un domaine méconnu et de tout faire pour l'appréhender." Depuis dix ans, l'ancien vétérinaire a prouvé que l'inconnu ne lui faisait pas peur, se construisant année après année un solide palmarès en Imoca (vainqueur de la Barcelona World Race 2008 et 2011 et de la Transat Jacques-Vabre 2003 et 2005). Au point d'apparaître aujourd'hui comme l'un des favoris au départ de la dixième édition de la « route du café ». "La victoire est loin d'être acquise, il va falloir être très humble sur la ligne de départ et bâtir quelque chose avec nos tripes parce qu'on ne gagnera pas sans se défoncer. Il va falloir qu'on se sorte les boyaux", prévient-il, listant six bateaux, en plus du sien, pouvant s'imposer au Costa Rica : Banque Populaire (Le Cléac'h-Pratt), PRB (Riou-Destremau), Macif (Gabart-Col), Cheminées Poujoulat (Stamm-Cuzon), Groupe Bel (De Pavant-Regniau) et Safran du tenant du titre, Marc Guillemot, associé cette année à Yann Eliès, une doublette de spécialistes. Le Vendée en tête Le tandem qu'il formera avec Jérémie Beyou est aussi prometteur, une association imaginée avant que le second ne remporte haut la main la Solitaire 2011. "On peut avoir un peu de réussite", sourit Dick. "Ce n'est pas de l'opportunisme de la part de Jean-Pierre", répond le marin de la baie de Morlaix, choisi "parce qu'il avait une expérience des 60 pieds Imoca - je n'avais pas envie de tout apprendre à un petit jeune même très talentueux, explique le skipper de Virbac-Paprec. Et parce que je l'apprécie. C'est quelqu'un qui fait de la voile à haut niveau et on se côtoyait à Lorient. Ça me semblait assez naturel de le choisir, je ne voyais pas beaucoup d'autres personnes." Beyou n'a pas hésité longtemps à répondre à cette invitation: "Il était en train de gagner pour la deuxième fois la Barcelona, il a gagné deux fois la Jacques-Vabre, il a un bateau très rapide et qui commence à être fiabilisé. Il est dans une dynamique de victoire et je n'avais qu'une envie, c'est de venir dans une équipe qui poursuit cette culture de la gagne. Et puis, humainement, je savais qu'on allait bien s'entendre." Ne reste plus qu'à valider cette entente par un résultat espéré par les deux hommes avec chacun ses raisons. "C'est l'objectif de la saison. L'année est longue, les sponsors attendent des résultats", rappelle Dick. Beyou y voit lui une nouvelle occasion de briller cette année sur un "bateau puissant, bien construit, raide, relativement facile à faire marcher, qui avance vite même sous-toilé". Et pourquoi pas de séduire un sponsor en vue du Vendée Globe qui reste son objectif. Comme celui du Niçois qui devra savoir mettre le curseur au bon endroit: "Le bateau doit passer. Il a été conçu pour. Après, la mer est toujours plus forte, il ne faudra pas l'amener dans des trucs complètement déments. L'objectif, c'est de finir la Jacques-Vabre, pas de casser le bateau sur cette course. Bref, de naviguer en bons marins." Les deux hommes ont prouvé qu'ils savaient le faire...