Deux jeunes dans le vent

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Régis AUMONT , modifié à
Tous deux nés en 88, élevés au handball au centre de formation de Nice, Xavier Barachet et William Accambray ont pris de l'envergure tout au long du Championnat du monde. Responsabilisés du fait des absences de Daniel Narcisse et Guillaume Gille, les deux arrières complices ont relevé le défi au-delà des espérances. Avant de rencontrer le Danemark, dimanche en finale, le Chambérien et le Montpelliérain se racontent.

Tous deux nés en 88, élevés au handball au centre de formation de Nice, Xavier Barachet et William Accambray ont pris de l'envergure tout au long du Championnat du monde. Responsabilisés du fait des absences de Daniel Narcisse et Guillaume Gille, les deux arrières complices ont relevé le défi au-delà des espérances. Avant de rencontrer le Danemark, dimanche en finale, le Chambérien et le Montpelliérain se racontent. "Où étaient Xavier et William en 2001, lors de la finale du Mondial à Bercy ? Ils devaient les admirer les joueurs." Faux monsieur Onesta. "En 2001, je commençais à peine à suivre le handball, explique Xavier Barachet. Mais sincèrement, je n'ai plus trop de souvenirs. Je me souviens du but de Greg (Anquetil) à la fin mais à part ça...""La finale de 2001, c'était mon premier match de hand que je regardais à la télé, confie de son côté William Accambray. Je l'ai vu comme un spectateur lambda. Je supportais l'équipe mais je ne connaissais pas les joueurs, à part Richardson qui était le plus médiatisé." A l'époque, les deux garçons n'avaient que douze ans, et aucun n'imaginait faire carrière dans le handball. "Je faisais vraiment du hand pour m'amuser, raconte Barachet. Je ne voulais pas spécialement en faire mon métier et c'est venu naturellement." Le son de cloche est identique chez son partenaire en équipe de France. "Ça ne me donnait pas plus envie que cela. Je n'avais pas pour projet de faire carrière. Jusqu'à entrer en sport études en 2003." C'est à ce moment-là que Barachet le Niçois et Accambray le Cannois se sont retrouvés au sport-études de Nice. "Avec William, on se connaît depuis notre plus jeune âge. On a toujours joué dans des clubs différents et on s'affrontait. Il n'y a que dans les sélections départementales et régionales où l'on jouait ensemble. Maintenant en équipe de France." Accambray: "Pour moi c'est clair, maintenant que j'y suis, j'y reste !" Barachet ne dispute pas en Suède sa première grande compétition internationale, au contraire d'Accambray. Le Chambérien, présent en Autriche lors de l'Euro l'an dernier, avait joué les dernières secondes de la demi-finale face à l'Islande. Mais ici depuis quinze jours, comme pour son compère de Montpellier, les responsabilités sont élevées. "Depuis le début, on savait qu'on allait sans doute avoir pas mal de responsabilités au vu des absences", poursuit l'arrière droit, poste faible des Français depuis plusieurs années. Accambray, positionné lui sur la gauche de la base arrière, ne s'y attendait pas autant. "C'est vrai qu'en arrivant à ce Mondial, je ne pensais pas avoir ce temps de jeu et ces responsabilités-là." Il les a assumées, parfois avec un petit peu d'inconstance, mais il semble avoir définitivement gagner sa place chez les Bleus. "Les absences de Daniel Narcisse et Guillaume Gille nous ont mis sur le devant de la scène, poursuit le joueur de Montpellier dont le père, Jacques, fut cinq fois champion de France au lancer du marteau. Notre but à nous deux, c'était surtout que le niveau d'ensemble ne baisse pas de trop sans ces deux joueurs majeurs. Je pense qu'on a réussi à le faire.""Jusqu'à présent, avec William, je crois que l'on a répondu présent", renchérit Barachet, futur joueur de Ciudad Real. Appelés à devenir les futurs cadres de l'équipe de France, notamment quand certains anciens devraient arrêter dans la foulée des Jeux de Londres en 2012, les deux jeunes hommes n'ont pas peiné à trouver leur marque au sein d'un groupe très soudé. "On se sent tout de suite bien en équipe de France quand on arrive, rélève Accambray. Il n'y a pas de décalage entre les jeunes et les vieux. On discute tous ensemble. Personne ne veut se mettre au-dessus de l'autre. Il y a vraiment une osmose dans cette équipe. C'est génial.""On apprend énormément en évoluant à côté des joueurs de l'équipe de France, reprend Barachet. Ils te conseillent beaucoup. Quand on joue avec eux, tu te dis que même si l'équipe baisse un peu son niveau, un joueur peut individuellement faire la différence. C'est l'un de ses gros atouts." Bien intégrés, leur souhait commun est bien résumé par Accambray : "Ce que j'espère, c'est de rester dans ce groupe et d'avoir un rôle à jouer dans les prochaines compétitions. Pour moi c'est clair, maintenant que j'y suis, j'y reste !" On ne voit déjà plus comment l'équipe de France pourrait se passer d'eux.