Des sabreurs sans ressort

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MICHAEL BALCAEN , modifié à
Les Mondiaux de Paris ne resteront pas longtemps dans les mémoires des sabreurs tricolores. Ou alors pour de bien tristes raisons. A peine un 16e de finale en individuel puis une défaite face à la Biélorussie pour leur entrée en compétition par équipes (45-44). Un revers difficile à digérer pour Boladé Apithy, Boris Sanson et surtout un Nicolas Lopez qui est complètement passé à côté...

Les Mondiaux de Paris ne resteront pas longtemps dans les mémoires des sabreurs tricolores. Ou alors pour de bien tristes raisons. A peine un 16e de finale en individuel puis une défaite face à la Biélorussie pour leur entrée en compétition par équipes (45-44). Un revers difficile à digérer pour Boladé Apithy, Boris Sanson et surtout un Nicolas Lopez qui est complètement passé à côté... Les Français ont filé sans demander leur reste. S'incliner face à la Biélorussie d'entrée de jeu, c'est forcément une énorme déception. Certes, les assauts contre les Biélorusses sont toujours serrés et tendus, "des matches d'hommes", avoue Patrice Menon l'entraîneur national mais ces Bleus-là avaient les qualités pour au moins franchir ce premier obstacle. Ils l'ont d'ailleurs démontré sur la piste bleue du Grand Palais, devant un public qui a joué son rôle en leur apportant un soutien sans faille, en comptant jusqu'à 7 touches d'avance (25-18). "On arrive à 30, ils reprennent confiance en ce qu'ils font alors qu'on les avait détruits, ils remontent, ils tentent et ça rentre. On a essayé de se battre mais ça n'a pas suffit", reconnaît un Boladé Apithy, seul à venir confier immédiatement sa peine alors qu'il avait rempli son contrat avec 17 touches marquées contre 9 encaissées. Mais une équipe, ce n'est pas qu'un homme et c'est en équipe que les Bleus ont failli. Une fin de match dure, tendue avec des Biélorusses qui reprennent la main grâce à Lapkes (35-33), des Bleus qui repassent devant grâce à Apithy (40-38) mais un dernier assaut manqué par un Nicolas Lopez vraiment à la peine face à un Aliaksandr Buikevich pourtant pas ménagé par ses équipiers et qui avait pris 5-10 va décider du sort tricolore. Lopez s'est battu mais il n'a pu éviter le couperet sur la touche de match (44-45). Lopez et l'arbitrage Il s'est crispé sur le dernier assaut mais ce ne sont pas des robots, le côté humain entre en jeu et sur ce match, il est passé à côté, confie Patrice Menon. Un staff des Bleus qui a parfois bondi face à des décisions arbitrales manifestement pas de leur goût. "Sur le côté, les touches on a l'impression de les mettre. Ça énerve, ça met de la tension en plus, ça n'aide pas de s'énerver contre les arbitres et c'est ce qui s'est passé", reconnaît Apithy. Un son de cloche pas tout à fait le même pour Patrice Menon qui analyse cette défaite différemment: "Il ne faut pas se focaliser sur l'arbitrage, il y a deux facteurs qui ne nous ont pas aidés c'est Nicolas (Lopez) qui a été en dessous, il est à -9 sur les indices, et l'arbitrage sur Boris (Sanson) qui a été plutôt moyen pour ne pas dire mauvais. Mais ça fait partie du jeu, on a l'habitude de gérer ça et on a les armes pour le supporter". Les armes et le niveau étaient là mais le facteur psychologique a clairement été défaillant. Les Biélorusses ont mis la pression et ils ont su profiter des faiblesses du clan tricolore pour l'emporter. Le couac est de taille pour le sabre masculin qui est vraiment passé à côté des Mondiaux. Aucun sabreur en huitième de finale en individuel, c'était déjà plus que moyen, là, c'est encore pire. "On va prendre le temps d'analyser les choses, il ne faut pas le faire dans la précipitation", glisse Patrice Menon. Se remettre au travail pour mieux rebondir, la voie est tracée. Il n'y a guère de temps à perdre car les qualifications olympiques débutent très bientôt...