Derrien: "Rémy, mauvais réflexe"

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Propos recueillis par PAULINE JOSEPH , modifié à
Consultant pour Sports.fr, Bruno Derrien livre son analyse de la 31e journée de Ligue 1, marquée ce week-end par un pénalty litigieux sifflé en faveur de Marseille et deux expulsions rennaises face à Lorient. L'ancien arbitre international, qui dénonce un hors-jeu sur le but salvateur de Camara face à Lyon, s'attarde également sur le Clasico et la Premier League.

Consultant pour Sports.fr, Bruno Derrien livre son analyse de la 31e journée de Ligue 1, marqué ce week-end par un pénalty litigieux sifflé en faveur de Marseille et deux expulsions rennaises face à Lorient. L'ancien arbitre international, qui dénonce un hors-jeu sur le but salvateur de Camara face à Lyon, s'attarde également sur le Clasico et la Premier League. Bruno, revenons tout d'abord sur le pénalty sifflé sur Loïc Rémy lors de Montpellier-Marseille (1-2). L'arbitre a fait preuve d'un bon discernement. Pour moi, il y a pénalty parce que Rémy est accroché par El-Kaoutari. Peut-être qu'au départ de l'action, il y a un petit échange entre les deux joueurs, mais Rémy veut aller vers le but. Il est en phase offensive et le Montpelliérain l'empêche de poursuivre son action en le retenant. Comment jugez-vous l'altercation qui a suivi cette action? Rémy a un mauvais réflexe en donnant cette gifle. M. Lannoy ne peut pas faire autrement que de sortir le rouge. Il met également un deuxième jaune au montpelliérain pour cette faute dans la surface. C'est une faute d'antijeu, donc c'est logique. Beaucoup critique cette décision en disant que ce genre de faute n'est pas souvent sanctionné. Il ne faut pas faire le procès de Stéphane Lannoy, qui a parfaitement fait son travail, qui a pris ses responsabilités, mais plutôt de ceux qui ne les prennent pas. Ceci dit, c'est également aux joueurs, quand ils savent qu'ils sont à une semaine d'une finale, de se contrôler, de s'autogérer, de garder leurs nerfs. Lors de la rencontre Rennes-Lorient (1-2), Jean-Armel Kan Biyik a été exclu après avoir applaudi la décision de l'arbitre, M. Castro, qui venait de lui adresser un carton jaune. M. Chapron avait fait la même chose en début de saison à Lens. Ce sont les consignes. Le joueur rennais prend un premier carton jaune, mérité, pour un tacle appuyé, puis un deuxième pour contestation, ce n'est que l'application des lois du jeu. Le fait d'applaudir M.Castro, résultait plus, je pense, d'un sentiment de frustration. "Le but parisien n'est pas valable" Dans le même match, Samuel Souprayen a également vu rouge... Il fait un premier tacle, qui vaut le jaune. Ensuite, sur la deuxième faute, il met le pied un peu haut et vient taper sur la semelle de l'autre joueur (Monnet-Paquet, ndlr). Il y a beaucoup d'engagement de la part du Rennais. C'est ça qui est réprimandé par l'arbitre. Passons maintenant aux deux cas de hors-jeu "recensés" ce week-end sur les pelouses de Ligue 1, à Arles-Avignon (0-1 face à Valenciennes) et à Paris (1-0 contre Lyon). A Arles, le but est indéniablement hors-jeu. Mais, manifestement, les problèmes de hors-jeu c'est dans l'air du temps. Pujol est en position passive, mais il profite de cette position pour marquer. Pour PSG-Lyon, Camara est hors-jeu aussi. Sur le coup-franc de Nenê, Camara est devant les défenseurs, interfère dans le jeu, et va au duel avec Hugo Lloris. A ce moment-là, l'arbitre assistant doit lever son drapeau. Car après, le ballon est repris par Giuly et le but arrive. Le but n'est donc pas valable. A l'étranger, tous les regards étaient tournés vers le Clasico. Deux penalties, une exclusion, quel est votre sentiment sur cette rencontre ? Le premier pénalty, suivi du carton rouge, est totalement logique. Le défenseur madrilène (Raul Albiol, ndrl) annihile une action nette de but. Ces deux décisions sont tout à fait justifiées. Le pénalty en faveur du Real, de même. L'arbitre estime qu'il y a un contact (entre Dani Alves et Marcelo). Il n'y a rien eu de scandaleux dans cette rencontre. En Angleterre, Arsenal, qui avait ouvert le score à la 98e minute, a été tenu en échec par Liverpool (1-1) en encaissant un pénalty au terme des douze minutes d'arrêts de jeu... Il faut rappeler que le chronométrage est un pouvoir discrétionnaire laissé à l'arbitre. Les arrêts de jeu sont maintenant comptabilisés selon une grille bien précise : une minute par civière, 30 secondes par arrêts de jeu. Si l'arbitre a laissé autant d'arrêts de jeu, c'est qu'il en a comptabilisé autant. Concernant le pénalty, c'est un contact. Est-ce que l'attaquant en rajoute ? Est-ce que le défenseur fait exprès ? C'est laissé à la libre interprétation de l'arbitre. Je ne sais pas s'il y a pénalty. C'est difficile à dire. Faisons confiance à l'arbitre.