Déjà une polémique pour le Dakar 2010

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Dakar 2010 aura de nouveau lieu en Argentine après le joli succès populaire de l'édition 2009. Etienne Lavigne a dévoilé le parcours de la nouvelle édition ce mercredi. Il a également présenté: deux nouveautés au règlement: un coup de pouce aux voitures essence et une limitation à 450cc pour les motos. Une décision qui crée déjà la polémique.

Le Dakar 2010 aura de nouveau lieu en Argentine après le joli succès populaire de l'édition 2009. Etienne Lavigne a dévoilé le parcours de la nouvelle édition ce mercredi. Il a également présenté: deux nouveautés au règlement: un coup de pouce aux voitures essence et une limitation à 450cc pour les motos. Une décision qui crée déjà la polémique.Seul champion à avoir fait le déplacement, Cyril Despres fait la grimace. Le pilote KTM, qui a sauté dans le premier avion ce mercredi matin pour assister à la présentation du parcours du Dakar 2010 par Etienne Lavigne, le directeur du plus grand rallye-raid du monde, a les traits d'un motard fatigué et désabusé. Non pas par le dessin de la prochaine édition qui, pour sa deuxième édition en Amérique du Sud après un coup d'essai plutôt réussi dans l'ensemble, s'annonce une nouvelle fois alléchante avec une boucle de 9000 kilomètres depuis et vers Buenos Aires déclinée en trois grands actes. Après trois premières spéciales dites de mises en bouche, les futurs concurrents du Dakar s'attaqueront en effet de nouveau au désert de l'Atacama, l'étendue la plus aride du monde, "exploré du nord au sud et du sud au nord" pour reprendre les termes de Lavigne. "C'est un désert difficile avec des températures élevées mais aussi un environnement très ouvert, très propice au Dakar, où les dépassements sont possibles et qui favorisent la navigation", souligne le directeur du rallye. "Ce sera un vrai Dakar en terme de difficultés, où il faudra encore une fois de l'endurance et du courage physique pour arriver au bout", ajoute-t-il promettant aux concurrents de s'attaquer à des "montagnes de sable".Tout ce que Cyril Despres adore, lui qui nous confiait fin janvier avoir été enthousiasmé par la diversité des terrains en Amérique du Sud. Problème, il y a de forts risques pour que le double vainqueur de l'épreuve (2005 et 2007) ne puisse pas prendre le départ de ce Dakar 2010. La raison tient dans l'évolution du règlement. Outre l'autorisation donnée aux équipages amateurs roulant dans des voitures à essence d'augmenter leur bride de 32 à 34 mm pour un gain de puissance et donc de compétitivité par rapport aux turbos diesel, les organisateurs ont en effet décidé de limiter dès cette année le plateau motos aux cylindrées de 450cc. Objectif déclaré : "avoir une course plus ouverte, encore plus riche". Despres: "Pas contre l'idée de passer en 450cc, mais pas en cinq mois"Seul hic, si les amateurs disposant d'une moto dépassant les 450cc pourront installer une bride qui limite la puissance de leur moteur, une trentaine de pilotes professionnels ou semi-professionnels inscrits sur une liste de notoriété n'auront pas cette liberté. Et devront dès lors enfourcher obligatoirement une moto de moins de 450cc. Pas si simple à appliquer dans les faits... "Réglementer une course comme le Dakar à cinq mois du départ et la limiter aux 450cc, ça signifie pour nous le retrait pur et simple du team officiel", nous a ainsi confié le pilote KTM qui, comme beaucoup d'autres, roule en 690cc. "La seule solution pour nous est de trouver les moyens financiers en moins de cinq mois pour fabriquer un moteur. Dans la situation économique actuelle, c'est impossible. Ce sont des dépenses inutiles que d'essayer de bricoler les machines. KTM est là pour gagner. On ne prépare pas des mobylettes dans nos garages", a-t-il ajouté. "Je ne suis pas contre l'idée de passer en 450cc, mais pas en cinq mois. On en parlait pour le Dakar 2011. Mais je suis surpris aujourd'hui parce que ça tombe comme un couperet. Et ça met dehors une autre équipe officielle."Engagé ce mercredi dans une opération séduction pour "vendre" sa course, voilà Etienne Lavigne confronté à son premier accroc alors que le départ de la course ne sera donné que dans six mois. Et pour ne pas lester un peu plus cette caravane de doléances, ce dernier prend les devants. "En ce qui me concerne, je ne parle pas d'erreurs mais d'expériences", précise-t-il à propos de la précédente édition. "L'année dernière, on s'est fait surprendre sur des pistes qui ne résistaient pas au passage du Dakar. Le choix des parcours et des terrains a donc été repensé", prévient-il, rappelant également que la course monte "beaucoup plus au nord" pour aller chercher des "conditions climatiques beaucoup plus favorables". Quant à la sécurité, "notre priorité que ce soit pour les concurrents ou le public", le directeur du Dakar se veut là encore rassurant. "Il n'y a pas d'autre compétition qui ait autant d'équivalent en terme de moyens pour assister les gens en cas de difficultés", assure-t-il.