Debès: "Terminer le boulot"

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Propos recueillis par Coralie HACQUART , modifié à
Descendus du podium après la 36e journée et une défaite à Angers (1-3), les Corses y sont remontés vendredi dernier à la faveur d'une victoire sur Istres et du faux pas du Mans à Vannes (3-4). Les coéquipiers de Thierry Debès sont du coup à 90 d'une montée en Ligue 1, une victoire à Nîmes vendredi soir lors de la dernière journée étant synonyme de montée.

Descendus du podium après la 36e journée et une défaite à Angers (1-3), les Corses y sont remontés vendredi dernier à la faveur d'une victoire sur Istres et du faux pas du Mans à Vannes (3-4). Les coéquipiers de Thierry Debès sont du coup à 90' d'une montée en Ligue 1, une victoire à Nîmes vendredi soir lors de la dernière journée étant synonyme de montée. Thierry, comment analysez-vous la dernière rencontre contre Istres (victoire 2-0) ? Je pense qu'on a fait ce qu'il fallait. Il y avait beaucoup de fatigue dans nos rangs et des absents, donc l'important, c'était de remporter le match, on a réussi, c'est bien. On va récupérer du monde pour le prochain match, c'est tant mieux. Et puis on est parvenus à préserver nos forces contre Istres, c'est de bon augure. Etiez-vous au courant des résultats de vos concurrents pour la montée durant ce match ? Non, nous n'étions pas au courant. Mais on a compris avec les réactions de notre public qui a d'abord été très abattu et qui, après, était surexcité à chaque but de Vannes. Donc on suivait au fur et à mesure avec leurs émotions l'évolution du score et on a bien compris à la fin, avec l'explosion de joie qu'il y a eu dans le stade, qu'il y avait un bon résultat à la clé. Vendredi dernier, vous êtes remontés sur le podium après un scénario fou dans le match entre Le Mans et Vannes. Avant cette avant-dernière journée, croyiez-vous encore à la troisième place, ou étiez-vous résignés ? Non, on y croyait. Moi, j'en avais parlé avec toute l'équipe tout au long de la semaine, j'étais vraiment confiant. J'étais convaincu qu'avec 64 points, on monterait. Parce que quoi qu'il arrive, il y a toujours des faux pas, à chaque journée il y a une équipe qui ne fait pas un bon résultat. Donc, que ce soit Le Mans ou Dijon, j'étais convaincu que quelqu'un ferait une nouvelle fois un faux pas. Ce coup-ci ça a été Le Mans, tant mieux pour nous. "Au-dessus de tout ce qu'on avait imaginé en début de saison" Vous n'êtes pas très à l'aise cette saison à l'extérieur (seulement trois victoires), n'est-ce pas un sérieux désavantage de jouer le match décisif pour la montée en Ligue 1 loin de vos terres ? Non, pas du tout. Je ne pense pas, parce qu'autant pendant les phases allers, on a été calamiteux à l'extérieur, autant depuis le début de la phase retour, on n'a perdu que trois matches à l'extérieur. On a un très bon bilan à l'extérieur sur les matches retours. On sait désormais comment jouer pour être costauds et éviter de se faire prendre en contre. Comment abordez-vous ce match de la montée contre Nîmes ? On l'aborde avec beaucoup de détermination. On sait que ça va être compliqué parce que Nîmes joue son dernier match à domicile en Ligue 2. Ils auront sûrement envie de gagner ce match pour finir sur une bonne note. Mais nous aussi, on veut gagner, donc on doit tout donner parce qu'on est à 90 minutes d'un bonheur extrême. Il va falloir que l'on soit déterminés et lucides dans tout ce que l'on fait. Comment voyez-vous le scénario de cette rencontre ? J'espère qu'on arrivera à faire le break le plus rapidement possible. Pour nous, ce serait bien de se mettre rapidement à l'abri. On espère marquer en première mi-temps, après on verra. Cela risque d'être un match engagé et compliqué, mais si on a la chance d'ouvrir le score, on pourrait se le rendre plus facile. N'y a-t-il pas énormément de pression sur vos épaules ? Non, je pense que la pression est sur les autres. Parce que nous, on est au-dessus de tout ce qu'on avait imaginé en début de saison. Donc je pense que la pression est sur des équipes comme Le Mans, qui sont, elles, dans l'obligation de gagner. Une montée ne serait que du bonus par rapport à nos objectifs de début de saison, donc il faut que l'on transforme la pression en quelque chose de positif. Au début d'année, on partait dans l'optique du maintien, donc quoi qu'il arrive, pour nous, c'est très positif ce qu'il nous arrive. Donc on ne va surtout pas se mettre une pression qui nous empêcherait de bien jouer. Ajaccio, "le vilain petit canard qui dérange" Sur le plan personnel, comment vous sentez-vous ? Et comment jugez-vous votre saison ? Pour l'instant, ça s'est plutôt bien passé, mais bon, on attend le dernier match pour que ça se passe encore mieux. Je pense qu'on a une bonne défense, on est la troisième défense; à domicile, on n'a pris que six buts durant toute la saison, donc on est très satisfaits du travail que l'on a fait. Maintenant, il faut terminer le boulot comme on dit. On sera vraiment satisfaits de la saison si vendredi soir on arrive à ramener les trois points. A 37 ans, quelle suite voudriez-vous donner à votre carrière ? Pensez-vous à la retraite ? Pour le moment, je n'ai pas d'idée précise. J'attends de voir. Cela dépend de ce qu'il va se passer vendredi et de l'évolution des choses. Pour l'instant, je n'ai pas d'objectifs bien précis. Les trophées UNFP ont été remis le week-end dernier. Aucun Ajaccien n'a été récompensé. Trouvez-vous cela normal ou est-ce une forme de non-reconnaissance de vos bons résultats ? Oui, c'est exactement ça. Je pense que tout le monde était déçu, même si pour nous, c'est secondaire. C'était quand même décevant parce que même dans la presse nationale, on voit que les gens parlent beaucoup du Mans, de toutes les équipes de tête et même de Sedan, mais très peu de nous. Je pense qu'on est peut-être le vilain petit canard qui dérange beaucoup de monde, et cela s'est vu encore une fois aux trophées UNFP. Parce que je ne vois pas comment on peut être troisièmes en étant sur le podium depuis plusieurs semaines sans personne dans l'équipe type. C'est quand même désolant. Après, pour nous, cela nous importe peu. On le sait, on n'a pas été favorisés, ni par la presse, ni par les arbitres, donc ce serait encore plus beau de monter en Ligue 1.