De Pavant tient sa revanche

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Déçu par sa troisième place sur la première étape de l'Istanbul Europa Race, Kito de Pavant s'est rattrapé en franchissant en tête tôt jeudi matin la ligne d'arrivée de la deuxième entre Nice et Barcelone. En 1 jour 18h56, Groupe Bel devance de 50 minutes Foncia (Michel Desjoyeaux), tandis que 1876 (Guillermo Altadill) complète le podium. A égalité au général, les trois bateaux se disputeront la victoire lors de la dernière étape vers Brest.

Déçu par sa troisième place sur la première étape de l'Istanbul Europa Race, Kito de Pavant s'est rattrapé en franchissant en tête tôt jeudi matin la ligne d'arrivée de la deuxième entre Nice et Barcelone. En 1 jour 18h56, Groupe Bel devance de 50 minutes Foncia (Michel Desjoyeaux), tandis que 1876 (Guillermo Altadill) complète le podium. A égalité au général, les trois bateaux se disputeront la victoire lors de la dernière étape vers Brest.Les sourires sont de retour sur Groupe Bel ! Après la déception de la troisième place sur la première étape, dont Kito de Pavant s'estimait en partie responsable en raison d'un mauvais choix final dans la dernière ligne droite vers Nice, le skipper languedocien a signé jeudi matin sa première victoire à la barre de son monocoque rouge en remportant la deuxième étape, sprint de 520 milles entre la Baie des Anges et Barcelone. Si Foncia (Michel Desjoyeaux) avait tiré le premier au départ de Nice, Groupe Bel avait très vite remis les pendules à l'heure mardi soir en prenant les commandes, qu'il n'allait plus lâcher pour finalement couper la ligne d'arrivée jeudi matin à 7h04'13" après 1 jour 18 heures 56 minutes et 13 secondes, à la vitesse moyenne de 9,57 noeuds. Autant dire qu'à l'arrivée, c'est un Kito de Pavant plus qu'heureux qui a commenté ce succès attendu: "Je suis content, c'est une belle victoire. Elle intervient après une année difficile, après le cauchemar du Vendée Globe que je n'avais pas digéré. Cette victoire va m'aider." Une victoire en forme de rédemption pour le skipper, d'autant que s'il a fait une bonne partie de l'étape en tête, il s'était raté au départ, comme il le reconnaîtra après-coup: "On s'est quand même bien vautrés au départ. A Nice, nous avons été trop prudents en hissant seulement le solent. On n'avait pas la bonne voile, on n'a pas réussi à démarrer et on s'est retrouvés derniers."Le temps de rattraper ce retard à l'allumage, le plan Van Peteghem-Lauriot-Prévost-Verdier, particulièrement à l'aise dans le petit temps, remontait toute la flotte avant de passer Foncia, ce qui réjouissait un skipper heureux de la façon dont son équipage avait négocié ce parcours méditerranéen: "Je pense qu'on a fait mal à Mich' (Desjoyeaux) en le passant sous le vent. A mon avis, il n'a pas aimé. C'est vrai, on allait vraiment vite sur l'eau et quand le bateau va vite, dit-on, ça rend l'équipage intelligent. A part le départ, je pense que nous n'avons pas fait une faute. Il n'y a pas eu un coup foireux, pas de piège, pas une zone de molle. Jusqu'à Minorque, il y a eu beaucoup de bascules, il fallait bien naviguer mais on a pris les bonnes décisions."Desjoyeaux: "Foncia était LE plus rapide !"Des bonnes décisions qui ont donc coûté la victoire à Foncia, mais à l'arrivée, Michel Desjoyeaux, parvenu à griller la politesse à Guillermo Altadill pour la deuxième place ("Guillermo Altadill a fait l'erreur de ne pas vouloir rester avec nous et finalement, je l'ai passé exactement comme il l'avait fait au cours de la première étape au-dessus du Cap Corse, nous sommes quittes"), ne se montrait pas plus déçu que cela, se réjouissant à l'avance d'attaquer la troisième et dernière étape vers Brest (1900 milles) à égalité de points au classement avec ses deux rivaux: "C'est quand même génial de trouver trois bateaux ex-aequo avant la dernière étape. J'imagine que ce ne sera pas simple de sortir de la Méditerranée et d'atteindre le Cap Saint-Vincent. J'apprends à me méfier de cette mer-là. Ensuite, dans l'Atlantique, nous aurons des prévisions plus fiables et des systèmes plus grands. On me dit que Groupe Bel est le bateau à battre mais je ne le crois pas, même s'il va vite au portant. Moi je constate qu'après le départ de Nice, Foncia était LE plus rapide !"Ce que le «Professeur» tentera de démontrer dans la dernière étape qui verra effectivement Groupe Bel, Foncia et 1876 se battre pour la victoire finale de cette première Istanbul Europa Race. Un scénario idéal pour Guillermo Altadill, déçu de sa troisième place à Barcelone, due selon lui à un "excès de confiance", mais lui aussi satisafit de la vitesse de l'ancien Gitana 80: "Les trois bateaux de tête ont les mêmes capacités de vitesse. Le premier de nous trois qui arrive à Brest gagnera la course, c'est formidable !" Après un week-end de repos - enfin pas pour tous puisque Michel Desjoyeaux sera à La Grande-Motte pour participer au 20e Trophée Clairefontaine -, tout ce petit monde a désormais rendez-vous mardi prochain pour le départ vers Brest d'une étape qui s'annonce aussi longue qu'haletante...