De Colo: "Il n'y a jamais de garantie"

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Propos recueillis par Thomas PISSELET , modifié à
Exilé à Valence depuis 2009, Nando De Colo est vite devenu incontournable dans l'équipe espagnole, qui débute ce mercredi soir le Top 16 de l'Euroligue contre Kaunas, dans le Groupe H. L'arrière français, qui rêve toujours de NBA, estime qu'il y a la place pour se qualifier en quarts de finale. "Ça va dépendre surtout de nous, je sais qu'on est capable de réaliser de grandes choses", assure-t-il.

Exilé à Valence depuis 2009, Nando De Colo est vite devenu incontournable dans l'équipe espagnole, qui débute ce mercredi soir le Top 16 de l'Euroligue contre Kaunas, dans le Groupe H. L'arrière français, qui rêve toujours de NBA, estime qu'il y a la place pour se qualifier en quarts de finale. "Ça va dépendre surtout de nous, je sais qu'on est capable de réaliser de grandes choses", assure-t-il. Nando, Valence dispute mercredi soir son premier match au Top 16 de l'Euroligue. Dans quel état d'esprit l'abordez-vous ? On est assez confiant même si on a subi une défaite ce week-end en championnat (66-74 contre Estudiantes Madrid, ndlr). On commence ce Top 16 à domicile donc il faut être prêt d'entrée. C'est mieux que l'on joue chez nous pour ce premier match, on espère bien démarrer cette deuxième phase de la compétition. Surtout que votre premier adversaire est Kaunas... Voilà, donc entre guillemets la moins forte des trois autres équipes du groupe (composé également de l'Olympiakos et du Fenerbahçe, ndlr). C'est donc un match à gagner absolument pour nous. A priori, êtes-vous d'accord pour situer Valence derrière l'Olympiakos et le Fenerbahçe dans la hiérarchie de ce Groupe H ? Oui. L'Olympiakos domine le basket européen, il était encore au Final Four l'an dernier. Ils savent jouer ces matches-là alors que nous, on n'est peut-être pas encore suffisamment expérimenté. Fenerbahçe est aussi une grosse équipe mais il y a six matches à jouer, il faudra le faire à fond. Sur quoi ça peut se jouer, selon vous ? Je pense que ça va dépendre surtout de nous. Je sais qu'on est capable de réaliser de grandes choses. Tout est possible, c'est un nouveau championnat qui commence. C'est sûr qu'on a un groupe assez costaud mais les seize équipes dans ce Top 16 sont capables de passer, ça sera à nous de faire le maximum pour y arriver. De l'expérience, Valence commence aussi à en avoir avec la victoire en Eurocoupe l'an dernier et une première phase régulière réussie dans une poule relevée. Ça compte, non ? L'Eurocoupe l'année dernière, pas vraiment, parce qu'il y a eu beaucoup de changements durant l'intersaison. L'équipe a pas mal évolué. Et puis ça a été assez difficile en début de saison pour nous parce qu'on a dû commencer par une victoire en championnat, une autre en Euroligue, et après on a enchaîné les défaites. Mais le changement de coach a tout remis en place (Svetislav Pesic a remplacé Manuel Hussein mi-novembre, ndlr). Là, on est beaucoup mieux, on est encore en course sur tous les tableaux puisqu'on s'est qualifié pour la Coupe du Roi. Même si on reste sur une défaite en Liga ACB, on est dans une bonne passe. "J'ai vraiment fait le bon choix en venant ici" Justement, comment avez-vous retrouvé la confiance après cette entame d'exercice manquée ? Disons que maintenant on sait comment perdre les matches et les gagner. Il faut qu'on soit plus constant durant nos matches, qu'on fasse plus attention à limiter nos pertes de balle et surtout qu'on défende de manière agressive. On sait que les équipes qu'on va affronter en Euroligue sont très bonnes offensivement, ça va être à nous de resserrer la défense et de mettre beaucoup plus d'intensité. Il y a encore cinq clubs espagnols engagés dans ce Top 16 de l'Euroligue, et aucun représentant français. Comment l'expliquez-vous ? Déjà, ça montre que le championnat espagnol est très relevé, l'un des meilleurs d'Europe. Toutes les équipes se valent. Si tu joues contre le dernier du classement mais que tu n'es pas bien préparé, ni bien concentré, tu peux avoir une mauvaise surprise. Il y a des bons joueurs dans tous les clubs, ils savent bien jouer collectivement. Votre adaptation s'est faite assez rapidement quand vous êtes arrivé de Cholet alors que vous avez joué parfois meneur, parfois arrière. Pour quelles raisons ? Si je me suis adapté aussi vite, c'est surtout parce que j'ai été mis dans de bonnes conditions par l'ensemble du staff, dont le coach qui m'avait mis à l'aise d'entrée. Quand on commence comme ça, c'est plus facile derrière. Après, l'année dernière, c'est vrai que j'ai surtout évolué sur le poste de meneur, vraiment rarement en deuxième arrière, ce que je fais plus cette saison avec Omar Cook. Quand il est sur le banc ça m'arrive de le suppléer à la mène, ça ne me dérange pas plus que ça. Florent Pietrus était déjà là quand vous êtes arrivé au club. Ça a dû vous aider aussi, non ? Oui, vu qu'il connaissait déjà le championnat depuis plusieurs années et la ville, où il était arrivé un an avant moi, ça m'a permis de m'intégrer plus vite. C'était sympa à ce moment-là d'avoir un autre Français avec moi. En plus Flo', c'est vraiment quelqu'un de très gentil. Dans quelle situation contractuelle est-il désormais, après avoir prolongé plusieurs fois d'un mois ? Ça va, les dirigeants ont décidé de le prolonger de deux mois, jusqu'à fin avril je crois. Evidemment, il aurait préféré signer jusqu'à la fin de saison, mais ça va. C'est très bien pour moi parce que ça fait un Français en plus, mais pour l'équipe aussi c'est important. Flo' est quand même un joueur important pour nous, ce n'est pas le moment de changer l'effectif. On est bien comme ça. "J'ai toujours des contacts avec les Spurs" Après un an et demi là-bas, pensez-vous pouvoir encore franchir un palier ? Bien sûr. Là, j'évolue dans un effectif très riche, on a beaucoup de gros joueurs donc tout me permet de progresser. J'évolue aussi sur ma défense, sur mon tir. J'essaie vraiment de tout prendre pour m'améliorer. En jouant dans le championnat espagnol, je côtoie aussi de sacrés joueurs, avec en plus l'Euroligue qui arrive, ça me permet de me frotter à toutes les meilleures équipes européennes, donc c'est bien. J'ai vraiment fait le bon choix en venant ici. Jusque-là, c'est une très bonne expérience. Mais il ne faut pas que ça s'arrête là, je dois continuer à travailler et on verra ce qu'il se passera ensuite. La suite, ça peut être la NBA, vous qui aviez été drafté en 53e position par les San Antonio Spurs en 2009 ? Pour l'instant, je n'en sais rien. Je pense d'abord à ce qui m'arrive en ce moment. Avec Valence, on a plusieurs compétitions à gérer. Je verrai le reste plus tard. J'ai toujours des contacts avec eux, soit par mail, soit par téléphone. Ça leur arrive même de venir me voir à Valence, c'est toujours intéressant. Avez-vous des retours de ce que pense le staff des Spurs ? Durant la saison, j'essaie de ne pas faire trop attention à tout ce qui se dit. Mais les retours que j'ai sont plutôt positifs. Après, il n'y a jamais de garantie. La NBA, ça reste un objectif pour moi mais je me concentre d'abord sur Valence et en fonction de tout ça, on verra comment ça évolue. L'été prochain, il y aura aussi l'Euro 2011 en Lituanie avec les Bleus. Vous y pensez déjà ? Il faut d'abord attendre de voir ce que va donner le tirage au sort (le 30 janvier prochain à Vilnius, ndlr). L'équipe de France, j'y penserai le moment venu. Il y a beaucoup de grosses équipes dans cet Euro, tous les matches seront importants. Tout le monde voudra se qualifier pour les Jeux Olympiques.