Court sur les pattes arrières

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S.L. , modifié à
L'heure des premiers choix a sonné pour Marc Lièvremont qui, même s'il se défend de vouloir installer une équipe type, dévoilera forcément lundi soir à 22 heures (mardi matin en Nouvelle-Zélande) une part de ses intentions, avec la composition du XV de France qui affrontera le Japon, samedi à North Shore pour l'entrée des Bleus au Mondial. Un premier jet qui devra tenir compte des contretemps accablant les arrières.

L'heure des premiers choix a sonné pour Marc Lièvremont qui, même s'il se défend de vouloir installer une équipe type, dévoilera forcément lundi soir à 22 heures (mardi matin en Nouvelle-Zélande) une part de ses intentions, avec la composition du XV de France qui affrontera le Japon, samedi à North Shore pour l'entrée des Bleus au Mondial. Un premier jet qui devra tenir compte des contretemps accablant les arrières. Cette fois, il faut trancher. A répéter à l'envi que dans un souci d'homogénéité au sein de son groupe, il ne souhaite en aucune façon installer un quinze type - au moins jusqu'au choc face aux All Blacks le 24 septembre, à Auckland, dans le cadre du troisième match de la phase de poules - Marc Lièvremont a contribué à brouiller les cartes jusque dans les rangs de ses joueurs, où même les rares Tricolores indiscutables ne sont plus sûrs de rien. Il n'y a bien que Thierry Dusautoir pour être assuré de débuter cette Coupe du monde samedi, sur la pelouse de North Shore, face au Japon de John Kirwan. Reste que la densité dont rêve le sélectionneur national au sein de son groupe reste pour l'heure une vue de l'esprit, en raison de cette fichue infirmerie qui continue de tourner à plein régime. Après deux mois de préparation au cours desquels les "gros" ont, bien malgré eux, fait l'actualité sur le front médical, c'est au tour des lignes arrières de se mettre en évidence. Et pas pour le meilleur... Les Bleus n'avaient pas posé le pied en Nouvelle-Zélande depuis deux jours, qu'ils perdaient l'un de leurs trois-quarts les plus en forme - en vue lors des deux victoires enregistrées en préparation face à l'Irlande - avec la micro-déchirure au psoas (muscle fléchisseur de la cuisse sur le tronc) d'Alexis Palisson, contraint à un arrêt forcé de huit jours environ et donc forfait pour défier les Nippons. Avec six trois-quarts valides Une indisponibilité qui s'ajoute à celle, déjà acquise à Paris, de Maxime Mermoz, toujours en délicatesse avec son genou gauche, et à la reprise toute récente de l'entraînement par l'arrière Damien Traille (suite à sa contusion à un genou). Autant dire que les options derrière se sont tout d'un coup singulièrement réduites. Et Emile Ntamack, l'entraîneur des trois-quarts tricolores, compte avec inquiétude ses hommes valides. "La blessure de Palisson nous restreint encore l'équipe derrière, affirmait ainsi l'ancien international, conscient qu'avec six trois-quarts disponibles à l'entame de la compétition, dont seulement deux ailiers, la marge est des plus faibles. On va s'adapter. On va surtout être vigilant à ne pas avoir d'autres "bobos" parce qu'on ne peut pas se le permettre." Orphelin de Yoann Huget, exclu au mois d'août pour manquement administratif au suivi antidopage, cette ligne de trois-quarts n'aura d'autre choix que d'aligner ainsi Clerc et Médard aux ailes. Même si Cédric Heymans, sélectionné en tant qu'arrière, peut aussi jouer ailier... Mais le néo-Bayonnais, étant donné la situation de reprise de Traille, sera a priori plus probablement titularisé à l'arrière. La paire de centres, selon cette volonté d'alternance, pourrait voir Marty suppléer Rougerie - pourtant sans doute désireux d'enchaîner après sa rentrée très convaincante de Dublin - et être associé à Estebanez. Le tout sous la conduite d'une charnière où François Trinh-Duc attend encore de savoir qui, de Morgan Parra ou Dimitri Yachvili, aura les honneurs d'une première titularisation en ouverture de la Coupe du monde. A l'inverse, le paquet d'avants n'a que l'embarras du choix pour bâtir sa première mouture, avec l'ensemble de ses forces vives disponibles. Au rang des principales certitudes, le grand retour de William Servat est acquis, et l'on devine le staff soucieux de continuer à offrir à Barcella ce temps de jeu qui lui fait tant défaut. La concurrence, elle, aura fait ses premiers offices sur un poste de n°8, où Raphaël Lakafia, Louis Picamoles et Imanol Harinordoquy (ne l'oublions pas) se livrent un match de poids lourds qui n'a rien à envier à la passe d'armes de la cage: Pascal Papé, Romain Millo-Chluski et Julien Pierre sont prêts à déployer leur double mètre au côté de la poutre Nallet. Autant de points chauds où Lièvremont est plus que jamais attendu. Le XV de France possible face au Japon : Heymans - Clerc, Marty (ou Rougerie), Estebanez, Médard - Trinh-Duc (o), Parra (ou Yachvili) (m) - Bonnaire, Picamoles (ou Lakafia ou Harinordoquy), Dusautoir (cap.) - Nallet, Pierre (ou Papé ou Millo-Chluski) - Ducalcon, Servat, Poux.