Coupe de France : Auxerre, le retour du glorieux petit

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avec Julien Froment
Le légendaire club auxerrois, tombé en Ligue 2 en 2012, renoue avec son prestigieux passé en disputant les demi-finales de la coupe de France, mardi face à Guingamp.

Le stade de l’Abbé Deschamps s’apprête à revivre ses plus belles heures. L’AJ Auxerre, le mythique club bourguignon actuellement 8e de la Ligue 2, accueillera mardi soir la première demi-finale de la Coupe de France contre Guingamp, pensionnaire de Ligue 1. Après avoir été relégués à l’étage inférieur il y a trois ans, en 2012, les supporters de l’AJA ont retrouvé la passion pour leur équipe, longtemps au sommet du foot français avant de connaître une lente dégringolade. Auxerre, qui est toujours en course pour la montée en Ligue 1, a ainsi une occasion en or de signer son retour au premier plan.

"Cette Coupe nous a fait du bien." Car depuis le départ de son mythique entraîneur Guy Roux en 2005,  au lendemain de la victoire en Coupe de France face à Sedan, le club bourguignon a connu une lente descente aux enfers. Avec son ancien coach, Auxerre a remporté quatre coupes de France (1994, 1996, 2003, 2005), un doublé coupe-championnat en 1996 et a même atteint les quarts de finale de Ligue des champions en 1997. L’épopée de cette année en Coupe de France a donc ravivé les souvenirs d’antan en Bourgogne. "Cette Coupe de France nous a fait beaucoup de bien. On va jouer cette demi-finale à fond. Il n’y a plus qu’une marche à gravir et on fera tout pour la gravir", promet Guy Cotret, le président de l’AJA, au micro d’Europe 1.

En quart de finale, l'AJA a éliminé Brest.

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"A Auxerre on aime bien les belles histoires". C’est peu dire que toute la ville d’Auxerre et ses 35.000 habitants attendent avec impatience cette demi-finale de Coupe de France. "Nous avons déjà vendu un peu plus de 16.000 billets. C’est un clin d’œil au passé dans ce stade qui a connu tellement de joies, de belles rencontres. Il suffit de regarder le palmarès et l’engouement des gens pour la coupe de France, ici, dans une ville moyenne comme Auxerre. C’est un peu l’idée du petit contre le plus gros, c’est une belle histoire. A Auxerre on aime bien les belles histoires", assure Guy Cotret.

L’AJA pas favorite. Les Bourguingons de 2015, qui pointent seulement à cinq points du podium en Ligue 2, n’ont pourtant plus rien à voir avec leurs glorieux prédécesseurs. L’AJA s’appuie désormais sur un budget de 12 millions d’euros, soit deux fois moins que Guingamp, son adversaire en demi-finale. L’effectif est composé en majorité de joueurs prêtés (Mulumba, Mbombo) et de jeunes talents issus du centre de formation qui a fait la réputation du club (Cantona, Lamouchi, Mexès, Sagna, Cissé y ont été formés, ndlr). Auxerre ne partira pas favori mais sait que réaliser l’exploit est tout à fait possible. "Une fois, on a joué le PSG (en 2005, ndlr), on perdait 2 à 0 à la mi-temps, et on a gagné 3-2. Il faut être bon quand ce sont des clubs plus forts", se souvient Guy Roux, notre consultant.

"Un amour total du football" dans les deux villes. Mardi soir, l’AJA affrontera pourtant un club qui lui ressemble en de nombreux points. Guingamp et ses 7.000 habitants, c’est, comme Auxerre, un petit village d’irréductibles footballeurs. "C’est rural, proche de la terre. Dans ces deux villes, il y a un amour total du footbal et une modestie qui ne s’use pas, même avec les succès", compare Guy Roux. L’En Avant, vainqueur de la Coupe de France l’an dernier, essayera tout de même de réaliser la passe de deux, un exploit plus réussi depuis 1999 et 2000, par le FC Nantes. L’AJ Auxerre ne l’entendra pas de cette oreille, en toute humilité.

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