Coup double pour Gilbert

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Guillaume BARDOU , modifié à
VUELTA - Vainqueur à Malaga, le Belge s'est emparé du maillot de leader.

VUELTA - Vainqueur à Malaga, le Belge s'est emparé du maillot de leader. Sous une chaleur écrasante (près de 40°), l'ascension du Puerto de Leon (15 kilomètres) sur les contreforts de Malaga avait l'allure d'un premier test pour les prétendants à cette 65e Vuelta. Au lendemain d'une première arrivée au sprint qui avait vu le sprinteur belarus de la FDJ Yauheni Hutarovich devancer Mark Cavendish, cette troisième étape sonnait comme un premier rendez-vous. Quelque peu avorté malgré le numéro de Philippe Gilbert qui avait légitimement coché le final d'une étape taillée pour lui. Le Belge n'a pas tardé à entrer en action, sitôt le grand animateur du jour Serafin Martinez repris. Dans un dernier kilomètre en légère montée, sa terrible accélération suite à une première attaque de Joaquin Rodriguez, finalement deuxième devant Igor Anton a laissé sur place ses rivaux. Cavendish ayant passé la journée à s'accrocher avant de lâcher prise, nécessitant l'appui d'une équipe HTC-Columbia toute dévouée, le Belge en profite pour prendre le maillot rouge de leader. Afin de clore en beauté une journée parfaitement maitrisée par une formation Omega-Pharma Lotto qui a travaillé pour lui toute la journée. Andy Schleck lâché Placé à 30 kilomètres de l'arrivée, le sommet du Puerto de Leon pouvait donner légitimement un premier état des forces en présences. Sans réelles défaillances, ce col a tout de même permis de cocher les organismes fatigués. Celui d'Andy Schleck en premier. Longtemps placé en queue de peloton alors que Gilbert se montrait, le Luxembourgeois a craqué. Perçu par certains comme un favori comme sa deuxième place sur le Tour pouvait laisser penser, le dauphin d'Alberto Contador se bornait à répéter qu'il n'était présent que pour épauler son frère Frank, victime sur le Tour d'une fracture de la clavicule dans la terrible descente de Stockeu sur la route de Spa. Son ascension maillot ouvert, tout en présentant le coup de pédale confortable de l'homme sans réelle pression, semble avoir déjà répondu à ceux qui criaient au bluff. Schleck lâché, les favoris n'ont pas livré de premières batailles alors que l'arrivée placée au terme d'une butte présentait un profil de classiques flandriennes. Et Malaga a longtemps cru tenir son héros du jour, le local Serafin Martinez. Déjà porteur du maillot à pois de la Vuelta durant onze jours en 2007, le petit grimpeur de l'équipe Xacobeo Galicia s'est montré très fort. Trop d'abord pour ses compagnons d'échappée, dont les deux Français Mickael Cherel et Biel Kadri, tous lâchés dans les derniers kilomètres de ce fameux Puerto de Leon. Puis pour résister au retour d'un David Moncoutié qui se faisait la belle avant de se lancer à tombeau ouvert dans la longue descente. Le grognard de la Cofidis a d'ailleurs rejoint rapidement les rescapés Chérel et Egoi Martinez sans toutefois parvenir à revoir l'Espagnol. Gérant bien la longue descente très technique, sans prendre de risque au point de voir fondre l'écart, le petit Espagnol de 26 ans y aura cru jusqu'au bout, abordant les rues autour des vieilles citadelles de l'Alzacaba et du Gibralfaro avec près d'une minute d'avance. Jusqu'aux deux derniers kilomètres aux allures de supplice après une longue journée passée en tête sous la chaleur andalouse. Le maillot de meilleur grimpeur pourra toutefois le consoler, trois ans après sa fameuse épopée.