Contin: "Viser des médailles à Sotchi"

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Propos recueillis par GUILLAUME BARDOU , modifié à
Il était l'une des révélations françaises des derniers JO de Vancouver. Alexis Contin, 4e sur 10 000 mètres en patinage de vitesse, retrouve le circuit Coupe du monde ce week-end aux Pays-Bas. A 24 ans, l'ancien champion du monde de roller, désormais totalement tourné vers la glace, vise déjà Sotchi 2014 où il compte bien glaner la première médaille olympique française dans cette discipline.

Il était l'une des révélations françaises des derniers JO de Vancouver. Alexis Contin, 4e sur 10 000 mètres en patinage de vitesse, retrouve le circuit Coupe du monde ce week-end aux Pays-Bas. A 24 ans, l'ancien champion du monde de roller, désormais totalement tourné vers la glace, vise déjà Sotchi 2014 où il compte bien glaner la première médaille olympique française dans cette discipline. Alexis, comment-allez vous à quelques jours du début de la Coupe du monde 2011 et comment s'est passée votre préparation estivale ? Plutôt bien ! Je retrouve mes sensations. J'ai fait une grosse course le mois dernier à Calgary, vraiment un gros test où j'ai réalisé 3'40 sur 3000m pour un nouveau record de France (3'40''11, soit cinq dixièmes de mieux que sa précédente marque, nldr). Ça a été un petit peu plus dur depuis mon retour en Europe. On va voir ce que ça donne en Coupe du monde, sachant que les trois premiers rendez-vous sont vraiment pour prendre des repères et corriger le tir au niveau de l'entraînement, étudier mes lacunes pour être en forme au mois de février sur les grosses échéances. Avant cela, se profile ce week-end un premier 5000m sur l'anneau d'Heerenveen où vous aviez terminé 9e l'an passé, quel sera votre agenda sur ce premier week-end de Coupe du monde ? Je vais doubler 1500 et 5000 car je souhaite être en mesure de viser des médailles à Sotchi sur plusieurs distances. Les Jeux ne sont qu'une fois tous les quatre ans, il peut s'y passer beaucoup de choses, donc le fait de pouvoir miser sur trois épreuves permet d'être un peu à l'abri des petits pépins physiques ou matériels. Cette saison se déroulent les championnats d'Europe et les championnats du monde. Je me suis fixé comme objectif de monter sur les podiums dans les deux prochaines années. Je suis encore jeune, je n'ai que 24 ans, cela ne fait que 5 ans que je fais du patin. Il faut que je continue à me construire en tant que patineur de vitesse. C'est ce que j'ai fait cet été avec une grosse base de fond, ma caisse est bien meilleure que les années précédentes. Le grand public vous a vraiment découvert à Vancouver avec cette 4e place décrochée sur le 10 000 mètres. Comment avez-vous géré l'après JO et quels en ont été les enseignements ? Disons qu'il faut savoir pourquoi on va aux Jeux... Moi, j'y étais vraiment allé pour ramener une médaille. Donc le premier sentiment a été de la déception, parce que je n'avais pas atteint cet objectif même si j'ai fait de belles courses, de belles performances. J'avais la manière mais pas le résultat. J'ai donc essayé ensuite de ne pas trop me disperser, prendre un peu de repos, ce que je n'avais pas pu faire depuis quatre ans puisque j'enchaînais les saisons rollers et glace. J'ai pris un mois avant de me pencher durant l'été sur les méthodes et la structure d'entraînement. "J'espère pouvoir développer la discipline en France" Quels ont été vos choix dans ce domaine, sachant qu'il n'existe pas d'anneau de vitesse en France ? Vous faut-il encore collaborer avec l'équipe italienne et le Russe Ivan Skobrev comme durant la préparation des Jeux ? Non, ce n'était plus possible cette année puisque les Italiens ont fermé leur groupe et changé d'entraîneur. Et on avait aussi envie avec la Fédération française de monter notre truc, nos structures. Ils m'ont donné les moyens de mettre en place ma méthode d'entraînement, à mi-temps entre Calgary, sous la direction d'Alain Nègre, l'entraîneur de l'équipe de France de roller, et l'Europe avec une équipe professionnelle néerlandaise. On se donne deux ans avec la Fédération pour valider ces méthodes. Si ça ne va pas, on pourra changer puisqu'on sera à deux ans de Sotchi. Il y aura encore moyen de progresser. La Fédération, par la voix de son président Didier Gailhaguet, nous a récemment dévoilé qu'elle vous imaginait en or à Sotchi. Comment le vivez-vous, appréhendez-vous cette pression ? On essaye de toute façon de tous tirer dans le même sens. Et moi aussi ! Si je repars pour quatre ans, c'est vraiment pour faire des médailles. Je suis fier que la Fédération me fasse confiance, me laisse travailler en toute sérénité. C'est clair que c'est plus facile depuis les Jeux et j'apprécie beaucoup leur soutien. En France, c'est vrai que c'est un sport très confidentiel encore, alors que des pays, même voisins comme les Pays-Bas, en ont fait le sport numéro 1 dès qu'il commence à faire froid. C'est devenu un gros morceau des JO. J'espère pouvoir le développer en France et attirer d'avantage de patineurs. Annecy 2018 pourrait être un vrai déclencheur dans cette évolution. Pensez-vous à ces Jeux, à l'opportunité que cela représente ? Ce serait super d'avoir les Jeux, surtout à Annecy. Et ça aiderait le patinage de vitesse énormément. En tant que Français, faire les Jeux chez soi serait une chance extraordinaire. On n'est pas le seul pays à ne pas avoir de structures. Ce qui change, c'est qu'on est les seuls à avoir de bons résultats sans ses structures. On nous donne maintenant les moyens de nous préparer, donc les résultats ont amené des changements. Il ne faut pas se mentir. Les disciplines de vitesse sont plus mises en avant, on le voit avec Thibault Fauconnet qui ramène deux médailles d'or en Coupe du monde de short-track. C'est super, on travaille dans la bonne voie, il y a du potentiel. Il faut maintenant l'exploiter.