Contador, une "aberration juridique"

© Caapture d'écran Marca/As/Sport
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CYCLISME - Les journaux ibériques ont largement commenté la suspension du coureur cycliste.

Alberto Contador a été suspendu lundi pour deux ans après son contrôle positif au clenbutérol sur le Tour de France 2010. Une décision extrêmement mal accueillie par la presse espagnole dans son ensemble. "Scandale", "sanction sans preuve", les titres des journaux locaux n'accordent aucun crédit à la sanction du Tribunal arbitral du sport (TAS). Tour d'horizon de la presse ibérique.

Manque de preuves

Le quotidien Sport donne le ton avec un bandeau de Une qui indique clairement sa position : "scandale : deux ans de sanction sans preuve". Même son de cloche pour le journal As qui a choisi de barrer sa Une d'un "Maudit Clenbutérol". Dans ses colonnes, As profite de l'occasion pour montrer du doigt Yannick Noah, qui avait fait le lien entre les performances sportives des espagnols et la "fameuse potion magique". "J'ai beaucoup de peine", écrit l'éditorialiste. "Il nous manquait plus que ça après tant de soupçons et après les insultes de Noah".

Dans El Mundo, Jon Rivas s'indigne contre le manque de preuves dans cette décision : "le plus rocambolesque, c’est la thèse des suppléments alimentaires contaminés. Ici, les juges reconnaissent implicitement que Contador ne s’est pas dopé, mais ils le sanctionnent quand même. Mais où sont les preuves ?"

Le TAS en prend pour son grade

Et Marca est de loin le quotidien le plus virulent. En Une, le quotidien dit ne pas comprendre la sentence. "Sanction maximale sans preuves", un titre qui résume finalement assez bien le sentiment général en Espagne. "La sanction de Contador est une aberration juridique sans précédent", écrit l'éditorialiste. Et d’expliquer les incohérences du jugement : "il n’est pas question de patriotisme dans la défense de Contador. Qu’on soit espagnol ou de n’importe quel autre pays, difficile de ne pas voir qu’il est victime d’une bande de bureaucrates sans scrupule qui dictent des sentences injustes. Le dopage n’est pas prouvé mais ils appliquent la loi comme s’il avaient surpris Contador en train de s’injecter la substance devant les caméras". Et de conclure : "le TAS a perdu tout crédit et a causé un dommage irréparable au cyclisme et au sport en général".

Contador-2

L’éditorial du journal El Pais est un peu plus nuancé. "La sanction de Contador montre bien qu'en Espagne, il existe une vision plus tolérante du dopage qu’à l’étranger", peut-on lire dans les colonnes du journal pour qui il existe bien deux visions de la justice sportive. Pour rappel, la fédération espagnole avait blanchi Contador l'année dernière. Le chef du gouvernement ibérique de l'époque, José Luis Zapatero avait également exprimé son soutien au cycliste Alberto Contador.

L’opinion derrière Contador

Si on croit un sondage du journal Marca, l’opinion publique ne serait pas vraiment favorable à cette sanction. Près de 85% des internautes trouvent injuste la décision du TAS. Près de 48.000 personnes ont déjà donné leur avis.

Un sentiment relayé par le monde sportif. Comme le coureur cycliste Oscar Pereiro qui a exprimé son soutien au coureur de la Saxo Bank, juste après la décision du TAS. D'autres sportifs ibériques, tel Rafael Nadal, ont aussi fait part de leur indignation. Le tennisman s'est lâché sur son compte Twitter : "il n'y a pas de preuve absolue et ils lui infligent la sanction la plus dure... LAMENTABLE...  Je suis derrière toi, champion. Tu as mon soutien !"