Collet: "On a les moyens"

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Propos recueillis par Thomas PISSELET , modifié à
"Heureux de pouvoir coacher cette équipe", qui sera composée de tous ses meilleurs éléments pour disputer l'Euro 2011 (31 août-18 septembre), Vincent Collet a retenu ce mardi seize joueurs pour la préparation estivale qui débutera le 12 juillet à l'Insep. Mais le sélectionneur des Bleus a déjà défini les contours du groupe de douze qu'il emmènera en Lituanie.

"Heureux de pouvoir coacher cette équipe", qui sera composée de tous ses meilleurs éléments pour disputer l'Euro 2011 (31 août-18 septembre), Vincent Collet a retenu ce mardi seize joueurs pour la préparation estivale qui débutera le 12 juillet à l'Insep. Mais le sélectionneur des Bleus a déjà défini les contours du groupe de douze qu'il emmènera en Lituanie. Vincent, vous avez sélectionné seize joueurs pour la préparation mais vous avez déjà les douze en tête... C'est effectivement un groupe de douze plus quatre. On a informé les quatre qui complètent cette liste (Andrew Albicy, Fabien Causeur, Charles Lombahé-Kahudi, Kévin Seraphin, ndlr) en leur exprimant bien ce que j'attends d'eux pour qu'ils ne se fassent pas de fausses idées. Le but, c'est d'avoir une équipe qui sera vraiment concentrée dès le premier jour sur l'objectif final et qui cherche à s'améliorer au quotidien pour être la plus prête possible avant le Championnat d'Europe. J'ai constaté lors des deux dernières années que le temps qu'on consacre à sélectionner les derniers joueurs pour les derniers postes, c'était du temps qu'on perdait pour améliorer l'équipe en elle-même. Rodrigue Beaubois ne fait pas partie de cette liste. Où en est-il physiquement ? Vous n'avez certainement pas manqué de voir que, la semaine dernière, il avait encore affirmé qu'il ne voyait pas comment il pourrait faire cette compétition. Il est encore marqué (par sa blessure au pied gauche, ndlr). Il n'a pas joué lors des finales NBA, c'est malheureux. Si on l'a mis dans la liste il y a un mois, c'est parce qu'on espérait qu'il irait mieux à un moment ou un autre. On avait pris ce risque-là. Mais maintenant, on ne peut plus le prendre, ça ne serait pas sérieux. Il a une carrière à faire derrière. Il doit soigner ce pied pour revenir plus fort. On souhaite qu'il reprenne sa marche en avant dès la saison prochaine même si on regrette qu'il n'ait pas pu faire partie de cette équipe, parce qu'il avait sa place. Un autre champion NBA ne sera pas là, Ian Mahinmi. Qu'est-ce qui a fait pencher la balance du côté d'Ali Traoré et Kévin Seraphin ? J'ai hésité à plusieurs niveaux. Pourquoi Ali Traoré ? Pour une raison de complémentarité. J'estime qu'avec Joakim Noah et Ronny Turiaf, on a deux joueurs qui sont des références au niveau du pivot, en particulier dans le jeu défensif, dans la bataille, dans l'impact. Et je pense qu'Ali est celui qui peut nous apporter la meilleure complémentarité en apport de points. C'est intéressant d'avoir un joueur un peu plus finisseur. Ensuite, pourquoi Kévin Seraphin plutôt que Ian Mahinmi ? On a hésité aussi, même très tard. On a pris notre décision avant le match de dimanche soir (entre Dallas et Miami, ndlr). Kévin présente un profil jeune, il n'a jamais intégré l'équipe de France et je souhaitais qu'il le fasse. Je suis intéressé par son abattage physique, je pense que c'est le plus costaud de tous. Il est plus capable de pouvoir résister sous le cercle, même si dans ce domaine-là Joakim et Ronny sont aussi très présents. Ça n'a pas été un choix facile mais il fallait trancher. Vous pourrez compter cette année sur Tony Parker, Joakim Noah et Mickaël Pietrus en plus des autres. C'est difficile de faire mieux, non ? C'est ce que je pense. Je crois qu'on a les éléments pour faire quelque chose mais maintenant, il faut qu'on se mette au travail. On sait très bien que ce n'est pas l'addition de talents qui fait gagner les grandes compétitions. Il faut qu'on trouve notre cohésion, qu'on arrive à s'élever dans certains secteurs sur un plan basket. A ces conditions, on aura peut-être une grande satisfaction. Mais on sait que ce Championnat d'Europe sera sûrement le plus relevé de l'histoire parce que les autres équipes fourbissent également leurs armes. Nous, on est content que Noah arrive. Mais les Espagnols, qui n'avaient pas besoin de ça, vont voir arriver Serge Ibaka... Il ne faut pas s'illusionner: on a les moyens. A nous de transformer l'essai. "Sur le papier, on a tous les atouts" Il n'y a plus aucune zone d'ombre sur la venue de Joakim Noah ? Non, c'est très clair. La dernière fois que je l'ai vu, fin mars, il me l'avait déjà dit. Il me l'avait aussi affirmé le mois précédent les yeux dans les yeux. Donc aucun doute. Joakim va être là, il va nous apporter son énergie, son envie et tout le reste. Et c'est très bien pour l'équipe de France. C'est lui qui a pris cet engagement même s'il a sans doute eu la pression de ses coéquipiers, en plus de celle du sélectionneur. De toute façon, on ne peut pas contraindre un joueur à venir en équipe nationale, c'est forcément une démarche personnelle. Mickaël Pietrus n'était pas revenu en sélection depuis 2006. Qu'est-ce qui l'a convaincu cette fois-ci et que peut-il apporter à votre équipe ? C'est un joueur qui a beaucoup de talent. Tout le monde pense à lui en termes d'investissement défensif, et c'est vrai qu'il a dureté physique hors norme, il a quelque chose en plus à ce niveau-là. Mais c'est aussi un joueur de série, qui peut sur certains matches mettre des rafales à trois points. Ça peut être un scoreur. Donc c'est tout simplement un bon joueur et il ne faut pas croire qu'on peut être en haut d'une compétition comme le sera cet Euro avec seulement quelques joueurs. On a besoin d'une vraie équipe. Maintenant, la difficulté pour nous, les joueurs et le staff, c'est de faire une équipe qui n'ait qu'un seul but: se qualifier pour les J.O. Sur le papier, on a tous les atouts. A nous de faire en sorte que la mayonnaise prenne. Un dernier mot sur les assurances des joueurs NBA en cas de lock-out. Comment appréhendez-vous cet éventuel problème ? On a envisagé un plan B, un plan C. On y a un peu réfléchi, c'est vrai que ça a un peu compliqué notre situation mais on était en contacts avec mes assistants, avec Patrick Beesley, Jean-Pierre de Vincenzi et Jean-Pierre Siutat. J'ai été informé de l'évolution des choses. Le président s'est beaucoup investi. C'est lui qui, au niveau de la Fiba Europe, a été l'initiateur d'un rapprochement entre les différentes fédérations. On peut se féliciter de cette action qui, normalement, devrait permettre aux joueurs français d'évoluer dans cet Euro 2011 et d'en faire une grande fête.