Colas, un bosseur en or

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ERIC DELTOUR , modifié à
Le titre mondial pouvait difficilement lui échapper. Leader de la Coupe du monde et grand favori sur une piste qu'il maîtrise à merveille (quatre victoires en Coupe du monde depuis 2007), Guilbaut Colas a décroché mercredi, à Deer Valley, le premier titre mondial de sa carrière, succédant ainsi à un certain Edgar Grospiron au palmarès. Une belle revanche pour le Français, qui a dominé les Canadiens Alexandre Bilodeau et Mikael Kingsbury, après sa déception olympique.

Le titre mondial pouvait difficilement lui échapper. Leader de la Coupe du monde et grand favori sur une piste qu'il maîtrise à merveille (quatre victoires en Coupe du monde depuis 2007), Guilbaut Colas a décroché mercredi, à Deer Valley, le premier titre mondial de sa carrière, succédant ainsi à un certain Edgar Grospiron au palmarès. Une belle revanche pour le Français, qui a dominé les Canadiens Alexandre Bilodeau et Mikael Kingsbury, après sa déception olympique. Grospiron n'est plus seul. La légende française du ski de bosses tient son enfin son héritier. Guilbaut Colas avait le talent, encore fallait-il avoir les épaules qui vont avec. A 27 ans, le Grenoblois, certes vice-champion du monde en 2007 à Madonna di Campiglio (en parallèle, discipline non olympique, ndlr), restait depuis toujours malheureux dans les grands évènements, à l'image de son dernier échec aux JO de Vancouver, où sa sixième place avait le goût d'une terrible déception pour le vainqueur des deux dernières Coupes du monde, qui avaient précédé le rendez-vous olympique. Un statut de favori que Colas endossait une nouvelle fois à l'heure d'aborder ces Mondiaux de ski freestyle à Deer Valley, dans l'Utah, l'une des Mecques de la discipline, capable d'attirer 5 000 passionnés lors des manches de Coupe du monde. Et pour cause, le Français compilait depuis le début de la saison six podiums en six étapes sur le circuit, dont trois victoires et avec le maillot jaune de leader de cette Coupe du monde. Un bilan à peine altéré par cette septième place enregistrée à Calgary la semaine dernière... Colas: "Je ne me rends pas compte..." Une alerte salvatrice en fait pour remettre le Français en situation d'alerte, sur le qui-vive, prêt à dominer ses vieux démons lorsque le jour-J est venu. Comme en 2009, aux Mondiaux d'Inawashiro, où Colas avait échoué au-delà du Top 10 (12e), anonyme. Un souvenir, comme tant d'autres, auquel le Tricolore a cette fois tourné le dos pour de bon, débarrassé de cette talonnade, qui depuis la mi-décembre commençait à lui gâche la vie. Si Grospiron avait décroché le dernier de ses trois titres mondiaux devant son public de La Clusaz, en 1995, Colas évoluait mercredi quasiment à domicile sur cette piste de Deer Valley qu'il maîtrise mieux que personne avec à son actif quatre victoires (et une deuxième place) lors des sept étapes de Coupe du monde auxquelles il a pris part dans l'Utah de 2007 à 2010. Troisième à l'issue des qualifications, le Français va priver du doublé ses grands rivaux canadiens, Alexandre Bilodeau, champion olympique en titre, s'il vous plait, et Mikaël Kingsbury. "Je ne me rends pas compte, s'enthousiasmait presque incrédule l'Isérois, cité par nos confrères du Dauphiné Libéré, tellement de choses se bousculent dans ma tête, c'est une petite revanche par rapport aux JO l'an dernier et gagner ici c'est le top car c'est la plus belle piste du monde." Une consécration presque sur le tard reçue comme un soulagement par le clan tricolore, à l'image de l'entraîneur de Colas, Bertrand Couette. "Quelque part, Guilbaut commençait à douter d'y arriver dans les grands évènements, je craignais qu'il y ait une barrière par rapport à ces échecs, notamment celui des JO, qui l'a beaucoup marqué. Du coup, c'est encore plus fort. Il a enfin concrétisé son rêve".