Clarkin: "Une grosse impatience"

  • Copié
Propos recueillis par KRYSTEL ROCHE , modifié à
Alors que la reprise du top 14, fixée au vendredi 26 août, approche, la rédaction fait le tour des clubs de l'élite, donnant la parole à ceux qui vont animer ce millésime 2011-12. Aujourd'hui, c'est le capitaine de l'Union Bordeaux-Bègles, le troisième ligne néo-zélandais Matthew Clarkin, qui évoque l'unique objectif du club girondin cette saison: le maintien.

Alors que la reprise du top 14, fixée au vendredi 26 août, approche, la rédaction fait le tour des clubs de l'élite, donnant la parole à ceux qui vont animer ce millésime 2011-12. Aujourd'hui, c'est le capitaine de l'Union Bordeaux-Bègles, le troisième ligne néo-zélandais Matthew Clarkin, qui évoque l'unique objectif du club girondin cette saison: le maintien. Quel état d'esprit règne au sein du groupe à une semaine de la reprise ? Je sens une grosse impatience chez tout le monde. On est contents des résultats que l'on a pu avoir sur ces matches amicaux, mais on sait que tout va changer à partir du coup d'envoi du championnat... Cette saison a-t-elle été préparée différemment des autres ? Tout le monde était conscient que l'on attaquait le Top 14... et tout le monde «s'envoyait» vraiment ! J'ai constaté une forte augmentation de la charge de travail. Sur quel(s) secteur(s) avez-vous souhaité mettre l'accent à l'intersaison ? Nous avons fait encore plus de physique. C'était l'une de nos forces l'an dernier, mais on savait qu'il fallait monter d'un cran pour être compétitifs en Top 14. Vous évoquiez les matches amicaux. Ont-ils été rassurants ? Vous ont-ils apporté quelques certitudes ? Même si on dit que, sur les matches amicaux, le résultat ne compte pour rien, nous avons battu deux équipes du Top 14 (Brive et le Stade Français, ndlr), et c'est déjà bien de voir que c'est faisable ! On a vu que si l'on était appliqués, si l'on arrivait à imposer notre jeu, on pouvait rivaliser avec ces formations-là. C'est très positif. De Pro D2 au Top 14, vous passez dans une autre dimension. Où se situe la principale différence ? Au niveau de la vitesse de jeu et de la vitesse d'application de choix. En Top 14, ça va tellement vite que si tu fais une bêtise, tu la paies cash. "C'est en jouant qu'on va se maintenir" Selon vous, quelle est la plus grande force de l'UBB ? Notre volonté de jouer. On sait qu'on a une petite équipe, mais on attaque cette année avec l'envie de faire vivre le ballon et de gagner les matches en jouant au rugby. On sait qu'on doit être efficaces si l'on veut gagner. On veut tous jouer et je pense que c'est en jouant qu'on va se maintenir. Dans quel secteur reste-il aujourd'hui le plus de travail ? En conquête. C'est la base de tout ! Malheureusement, on ne peut pas gagner de matches sans être efficaces à ce niveau-là... La touche et la mêlée sont peut-être les deux secteurs où l'on doit le plus travailler pour être sûrs de gagner des ballons et être compétitifs sur les ballons adverses. C'est là que ça va se jouer. Que redoutez-vous le plus pour cette saison ? Pour l'instant, on n'a pas parlé de ça. On s'est simplement concentrés sur le travail à effectuer. Comme l'an dernier, on va prendre match par match, semaine par semaine, en espérant que ça fonctionne ! Le groupe est-il resté sur la bonne dynamique de l'an passé ? Oui. Et c'est bien que l'on ait réussi à conserver la plupart de l'équipe. Mais on est tous conscients que le fait d'avoir gagné en Pro D2 n'est pas une garantie... On sait qu'on va traverser une période très difficile que nous n'avions pas été obligés de traverser l'an dernier. Il est toujours facile d'avoir un bon esprit de groupe quand tout va bien... Pour vraiment souder l'équipe, il faut que l'on passe par des moments difficiles, que l'on voie que tout le monde est présent, même dans ces moments-là. Quel est le principal piège à éviter ? Douter. De notre jeu, de nos qualités individuelles... Si l'on perd deux, trois matches d'affilée, ce n'est pas la fin du monde. Il faudra rester confiants, et ça ira ! "Toulouse est l'équipe que tout le monde redoute" Vous attaquez cette saison avec l'objectif de vous maintenir... ou plus si affinités ? On ne part cette année qu'avec un seul objectif: le maintien. Vous allez affronter de grosses écuries, avec de gros budgets, et qui regorgent de stars, est-ce une chose que l'on craint un peu lorsqu'on arrive tout juste dans l'élite ? Ça nous motive ! Quand tu es rugbyman, tu veux jouer contre les meilleurs. Et là, chaque semaine, c'est les meilleurs... A part ça, oui, ils ont peut-être quarante mecs internationaux. Mais chaque semaine, comme nous, ils ne pourront en mettre que quinze sur le terrain... Avec notre meilleur XV, à mon avis, on peut battre n'importe qui. Coupe du Monde oblige, beaucoup d'équipes devront se passer des services de leurs meilleurs éléments lors des deux premiers mois de championnat. N'est-ce pas, dans un sens, une bonne opportunité pour vous de glaner des points ? Beaucoup d'équipes seront un peu déstabilisées par l'absence de certains joueurs. Après, les équipes qui perdent le plus de joueurs sont généralement celles qui ont le plus de profondeur. Nous, nous en avons perdu sept qui faisaient partie du groupe titulaire l'an dernier. C'est dommage. Si l'on avait pu débuter le championnat avec notre équipe titulaire de l'an dernier, ça aurait été un avantage. Ce début de saison, ce sera un peu la folie, mais comme tout le monde, on s'adaptera ! Y a-t-il une équipe à laquelle vous avez particulièrement hâte de vous frotter ? Oui: le Stade Toulousain ! Ça reste la seule équipe que je n'ai jamais battue en France, même après cinq ans en Top 14 (Matthew Clarkin a joué à Montauban de 2005 à 2010, ndlr)... Je ne peux pas prendre ma retraite tant que je n'ai pas battu le Stade Toulousain (sourire). Et l'équipe que vous redoutez le plus ? La même ! A mon avis, Toulouse est l'équipe que tout le monde redoute...