City met une fessée de légende

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Thomas SINIECKI , modifié à
Manchester City a écrit l'histoire dimanche, lors de la 9e journée de Premier League, en l'emportant avec une marge invraisemblable sur la pelouse de son rival honni, United (6-1). L'addition aurait même pu être plus salée que ne l'indique le tableau d'affichage, tant les Citizens ont ridiculisé la défense des champions d'Angleterre en deuxième période. La ville passe aux mains de City, tout simplement.

Manchester City a écrit l'histoire dimanche, lors de la 9e journée de Premier League, en l'emportant avec une marge invraisemblable sur la pelouse de son rival honni, United (6-1). L'addition aurait même pu être plus salée que ne l'indique le tableau d'affichage, tant les Citizens ont ridiculisé la défense des champions d'Angleterre en deuxième période. La ville passe aux mains de City, tout simplement. Et pourquoi ce serait toujours Manchester United ? Plus que de se demander pourquoi toujours Balotelli - comme l'attaquant italien l'a lui-même suggéré après son premier but en soulevant son maillot pour dévoiler un hilarant "Why always me ?" - la vraie question est là. Cette victoire-là, par son ampleur (6-1) autant que par le bouillon qu'a pris United sur certaines séquences en seconde période, restera très longtemps gravée dans les mémoires des supporters des Citizens. L'argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue quand même sacrément, au vu de la prestation de rêve livrée par City dans le jardin de son meilleur ennemi. Pour donner une idée du vertige que peut avoir sir Alex Ferguson, rouge de colère et dont le pas vers les vestiaires n'a jamais semblé aussi pressé à la fin d'un match, il suffit de se projeter dans les livres de statistiques, immanquablement rouverts lors de tels tremblements de terre. La dernière - et seule jusqu'ici - fois où United avait pris un 6-1 à domicile contre City remonte au 23 janvier 1926, soit 85 ans en arrière. Bobby Charlton était encore loin d'être né... "J'ai beaucoup de respect pour United, qui a continué à jouer, indiquait après le match Roberto Mancini, devant les caméras de Canal+ Sport. Il faudra garder cette mentalité pour rester au sommet. Mais ces cinq points d'avance ne sont pas importants." Effectivement, sur un tel match, l'important est ailleurs. Vieira: "On ne sait pas jusqu'où on va aller" Le début de la partie est pourtant plutôt à l'avantage des Red Devils, qui prennent déjà un petit coup derrière la carafe lorsque Balotelli ouvre la marque à la réception d'un centre de Milner (0-1, 22e). Le moment que choisit donc l'ancien Intériste pour dévoiler son "Why always me ?", qui aurait pu rester comme l'évènement de l'après-midi. Il sera bien sûr éclipsé, d'abord par son deuxième but personnel, suite à un nouveau centre de Milner (0-2, 60e). Puis par tout le reste, qui se passe presque d'analyse, tant le silence progressif et les départs inopinés des spectateurs d'Old Trafford ont parlé d'eux-mêmes. L'expulsion logique d'Evans dès le retour des vestiaires (47e), suite à un accrochage en position de dernier défenseur sur ce diable de Balotelli, a déstabilisé United dans des proportions inattendues. "Quand on a marqué ce premier but, ça nous a libérés, résumait Patrick Vieira, désormais directeur du développement des Citizens. Champion je ne sais pas encore, mais ce qui est sûr, c'est qu'on est prétendant. Ce match nous donne beaucoup d'espoir, en tout cas. On va vraiment savourer, et on ne sait pas jusqu'où on va aller." Et sur le terrain, United, complètement perdu en deuxième période, ne parvenait pas non plus à lire la trajectoire de son adversaire. Alors qu'Aguero corse l'addition sur un centre de Richards (0-3, 69e), Dzeko manque deux opportunités d'en rajouter une couche (70e, 77e). Le superbe but de Fletcher (1-3, 81e) permet, sur le moment, à Old Trafford de croire en un honneur sauvé. Mais Dzeko ne pouvait pas partir sans apporter son écot au chef-d'oeuvre, et le Bosnien l'a même fait à deux reprises (89e, 90e+3), pendant que David Silva se contentait de frapper une fois (90e+1). Man U vient de concéder sa plus lourde défaite à domicile en championnat depuis le 12 février 1955. C'était déjà face à City.