Cinq pour un trône

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A.C. , modifié à
Alors que la Transat Bénodet-Martinique touche à sa fin, le classement n'a jamais été aussi serré avec cinq prétendants se tenant lundi en moins de 10 milles: le trio de tête, composé d'Erwan Tabarly, de Thomas Rouxel et de Fabien Delahaye, a ainsi été rejoint par Nicolas Lunven, passé aux commandes dans l'après-midi, tandis que Jeanne Grégoire est également bien placée pour jouer la victoire. Verdict sans doute mardi soir...

Alors que la Transat Bénodet-Martinique touche à sa fin, le classement n'a jamais été aussi serré avec cinq prétendants se tenant lundi en moins de 10 milles: le trio de tête, composé d'Erwan Tabarly, de Thomas Rouxel et de Fabien Delahaye, a ainsi été rejoint par Nicolas Lunven, passé aux commandes dans l'après-midi, tandis que Jeanne Grégoire est également bien placée pour jouer la victoire. Verdict sans doute mardi soir... Deux ans après une arrivée qui s'était jouée au finish entre Gildas Morvan et Erwan Tabarly, séparés sur la ligne d'arrivée de seulement 4'40 après presque trois semaines de mer, la première édition de la nouvellement nommée Transat Bénodet-Martinique (ex-BPE) devrait accoucher d'un scénario encore plus incertain, puisque lundi, à moins de 300 milles d'une transat express (moins de deux semaines et demie de mer, du jamais vu en Figaro), ils étaient cinq, voire six avec Romain Attanasio en embuscade, à pouvoir prétendre à succéder à Gildas Morvan au palmarès. Si, dans un premier temps, on a pu croire à un sprint final mettant aux prises ceux qui menaient les débats depuis quelques jours, à savoir Erwan Tabarly (Nacarat), Thomas Rouxel (Bretagne-Crédit Mutuel Performance) et Fabien Delahaye (Port de Caen-Ouistreham), ce trio a été rejoint dans la journée de lundi par deux solitaires situés dans leur nord, Nicolas Lunven (Generali) et Jeanne Grégoire (Banque Populaire), le premier s'emparant même des commandes de la course avant de se recaler devant ses rivaux. Une bien mauvaise surprise pour ces derniers qui ne s'attendaient pas forcément à un tel scénario mais ont été victimes d'une zone de vents instables qu'ils n'ont pas vu venir. Une dernière nuit de tous les dangers "On s'est fait piéger par le vent, constatait ainsi à la vacation du jour Fabien Delahaye. On a eu 24 heures de molle alors que derrière, ils ont continué d'avancer vite si l'on en croit les pointages. On n'a pas trop compris pourquoi." Même incompréhension chez le Brestois Thomas Rouxel: "On ne s'y attendait pas trop, mais ce sont les joies de la course à la voile. C'est vraiment une grosse surprise, je suis vraiment sous le choc de la matinée. La nuit a été difficile, on s'est battus avec les grains toute la nuit et voir les deux autres bateaux revenir sur nous aussi rapidement, c'est dur." Naviguant à vue, les quatre bateaux de tête, réunis en moins de 4 milles lundi après-midi, font désormais route directe vers la Martinique avec juste au-dessus d'eux une Jeanne Grégoire qui pourrait bien profiter de sa position légèrement plus nord et donc d'un meilleur angle de vent (alizé d'est) pour leur passer devant à l'approche de l'île antillaise. Reste qu'il va falloir à tout ce petit monde gérer une dernière nuit en mer qui s'annonce celle de tous les dangers avec des grains et des variations de vent qui vont sans doute mettre les nerfs à très rude épreuve, l'arrivée s'annonçant extrêmement serrée. Autant dire qu'on va très peu dormir à bord des cinq Figaro à la lutte pour la victoire et que cette arrivée va ressembler à s'y méprendre à un final d'étape de Solitaire du Figaro. Le plus lucide sera sans doute celui qui saura maîtriser nerfs et monture, une chose est sûre: le vainqueur sera beau et inédit.