Cheika: "Voir qu'on a changé..."

  • Copié
Propos recueillis par SYLVAIN LABBE , modifié à
La reprise du Top 14 a une saveur particulière pour le Stade Français en déplacement samedi, à Colombes, pour un derby attendu face au Racing. Les derbys, Michael Cheika les a vécus en Irlande avec le Leinster face au Munster. Après trois semaines de trêve internationale mises à profit pour faire évoluer le jeu de son équipe, l'entraîneur australo-libanais espère toucher les fruits de cette nouvelle étape dans la saison parisienne.

La reprise du Top 14 a une saveur particulière pour le Stade Français en déplacement samedi, à Colombes, pour un derby attendu face au Racing. Les derbys, Michael Cheika les a vécus en Irlande avec le Leinster face au Munster. Après trois semaines de trêve internationale mises à profit pour faire évoluer le jeu de son équipe, l'entraîneur australo-libanais espère toucher les fruits de cette nouvelle étape dans la saison parisienne. Michael, le derby possède une saveur forcément particulière entre deux clubs sensiblement différents. Est-ce que seul l'aspect sportif compte pour vous ? Pour ce qui nous concerne, oui. Mais on est évidemment au courant que c'est un derby, dont l'histoire a peut-être été longtemps interrompue... Mais j'ai moi-même une bonne expérience des derbys en Irlande. Quand le calendrier sort, c'est le premier match que vous cherchez, à l'époque, c'était contre le Munster, aujourd'hui, c'est contre le Racing. Et c'est à nous de faire l'histoire, avec cette attitude, j'espère qu'on fera un bon match. Est-ce une bonne chose à vos yeux de reprendre le Top 14 par un tel rendez-vous ? C'est de toute façon toujours une bonne chose de reprendre la compétition parce que l'inactivité, ce n'est jamais bon. Quoi qu'il en soit, c'est un match important, on a beaucoup travaillé durant cette trêve et essayé d'élever notre niveau et de changer notre jeu. Parce qu'il est toujours important d'évoluer, on va voir samedi les premiers résultats de ce changement. "Pour aller à la guerre ensemble..." Qu'est-ce qui a changé dans le jeu du Stade Français ? Je ne vais pas tout vous dire (rires). Mais j'espère qu'on va constater les résultats du travail accompli et qu'on pourra dire après le match que le Stade Français a changé dans son expression. Mais ce n'est pas tant un changement qu'une deuxième étape planifiée dans notre saison. On verra surtout comment on peut parvenir à s'exprimer avec les conditions météo attendues samedi... Quels atouts du Racing vous impressionnent particulièrement ? Ils sont très puissants, beaucoup de grands joueurs, sûrement un effectif supérieur par la taille que nous, plus lourds aussi, d'où un jeu de puissance. Donc tu ne peux pas leur laisser la main sur les avants et laisser partir leurs arrières parce qu'ils possèdent les joueurs sur le large qui peuvent te tuer... En même temps, tu ne peux pas de concentrer exclusivement sur le large parce qu'ils ont devant aussi des joueurs qui peuvent te tuer. Donc il faut être vigilant et être plutôt en mesure d'imposer notre jeu. Vous nous réécrivez là le scénario de France-Australie ? Non (rires). Mais c'est vrai qu'ils sont puissants avec Chabal, Nallet, Qovu, une première ligne très forte, derrière, Steyn, Fall, Bobo, ils sont lourds partout, avec la vitesse et le jeu au pied, de la classe aussi si Hernandez est de retour, sans oublier Wisniewski... On va donc essayer de faire parler notre jeu si on peut être compétitifs avec cette équipe. Sur le papier, vous semblez dire que le Racing vous est largement supérieur ? Je ne sais pas, ça reste à décider, mais ce qui est vrai, c'est qu'ils possèdent un effectif beaucoup plus large avec une quarantaine de pros contre vingt-neuf chez nous. Ils disposent d'un choix beaucoup plus important, mais je suis là depuis quatre ou cinq mois et j'ai vu mes joueurs prendre conscience de cette situation, compenser avec un supplément d'âme, d'investissement et de solidarité pour aller à la guerre ensemble. On aura besoin de cette attitude samedi, mais aussi d'une bonne technique pour faire changer l'avis des observateurs, qui estiment que le Racing nous est supérieur... Pour ne rien arranger, votre effectif est diminué par de nombreuses blessures. C'est un handicap supplémentaire ? Non, c'est une chance pour les joueurs qui vont rentrer. C'est comme ça qu'il faut voir les choses et pas autrement. C'est la règle du rugby professionnel, bien sûr, on n'a pas la profondeur d'effectif d'autres clubs et ça nous fait un peu plus mal, mais j'ai en même temps beaucoup de confiance dans les joueurs pour donner leur meilleur cette semaine.