Cheika: "Si on m'avait dit..."

  • Copié
Propos recueillis par SYLVAIN LABBE , modifié à
La greffe Cheika à Paris est encourageante. Après un tiers de championnat, le Stade Français reste au contact du peloton de tête après sa victoire (30-13) samedi, à Charléty, sur l'ex-leader montpelliérain. Satisfait du bilan comptable autant que de l'état d'esprit de sa nouvelle équipe, l'ancien mentor du Leinster aura apprécié aussi le bon match de Lionel Beauxis face à François Trinh-Duc. "C'est très important pour nous d'avoir Lionel en équipe de France."

La greffe Cheika à Paris est encourageante. Après un tiers de championnat, le Stade Français reste au contact du peloton de tête après sa victoire (30-13) samedi, à Charléty, sur l'ex-leader montpelliérain. Satisfait du bilan comptable autant que de l'état d'esprit de sa nouvelle équipe, l'ancien mentor du Leinster aura apprécié aussi le bon match de Lionel Beauxis face à François Trinh-Duc. "C'est très important pour nous d'avoir Lionel en équipe de France." Michael, comme souvent à domicile cette saison, votre équipe s'envole au score et finit son match dans la douleur. Néanmoins, cette fois, la victoire est au bout ? Sincèrement, si vous m'aviez annoncé un tel score avant le match, je l'aurais pris tout de suite. Il faut apprendre de chaque semaine. Même si on a perdu ce match à domicile contre Brive, il nous a fait apprendre comment gagner le match à Agen et peut-être même ce match aujourd'hui contre Montpellier. Et puis on a bien résisté en seconde mi-temps parce qu'ils ont joué un jeu auquel je ne m'attendais pas avec ce « pick and drive » dans les rucks, du combat d'homme à homme dans lequel on a bien résisté, mais plutôt sur les talons. On n'était pas préparés pour ça et on sera prêts la prochaine fois. Lionel Beauxis signe un gros match dans la gestion du jeu de son équipe, notamment en première période. C'est une autre satisfaction ? Oui, surtout parce qu'il évoluait aujourd'hui en face de Trinh-Duc. Je pense qu'il était important, on en avait parlé avant, que l'équipe le place dans les bonnes dispositions pour réussir un bon match et être sélectionné en équipe de France. C'est très important pour nous d'avoir Lionel, Julien (Dupuy), Dimitri (Szarzewski) et tous les joueurs possibles retenus dans cette équipe. On veut les voir sélectionnés. Si on peut les aider à y arriver, c'est quelque chose qui nous fait du bien en tant qu'équipe. "On est au milieu du projet" Vous inscrivez un deuxième essai superbe, il vous a plu ? Oui, les joueurs ont mis beaucoup de rythme, il y avait beaucoup de phases, ils ont eu aussi la patience. Peut-être que plus tôt dans la saison, on aurait essayé de faire un petit « ship » au-dessous, ou autre chose... Je savais que ça demanderait du temps et ça en demandera encore... Ce n'est pas une excuse. Mais c'est un changement complet de communication, de systèmes et de combinaisons, en défense comme en attaque. Et ça réclame énormément de temps pour les joueurs, pas seulement pour y adhérer, mais aussi pour y croire. On est au milieu du projet... 27 essais inscrits depuis le début du championnat, ce n'est pas mal pour un projet qui débute... Oui, mais on en laisse aussi, je crois, quelques uns en route... Le Stade n'est pas qualifié pour la H-Cup cette saison. Comment abordez-vous les deux semaines de Challenge européen qui arrivent ? On va tourner un peu, mais ça ne veut pas dire non plus qu'on n'y va pas pour le gagner. Le Stade Français entre sur le terrain pour gagner chaque match, mais il faut avoir l'humilité de comprendre où on est. On n'est pas qualifiés pour la Coupe d'Europe, donc il faut jouer cette compétition et gagner le match. Ce sera l'opportunité de faire jouer certains éléments qui n'ont pas encore trop joué cette année pour rebondir en championnat. Après neuf journées disputées, quel premier bilan faites-vous de ce début de saison ? Le classement, c'est le plus important. On est au contact des équipes de tête, peut-être à une victoire (le Stade pointe à cinq longueurs du Racing, ndlr). Là aussi, si on m'avait dit lorsque je suis arrivé et après la dernière saison, qu'on serait dans cette position après neuf journées, j'aurais été assez content, je n'aurais pas dit non. Surtout avec tout ce que j'ai vu dans le vestiaire, dans la préparation, dans les comportements des joueurs, la façon de faire évoluer notre mentalité. Je suis très content.