Chartres... aux portes du désert

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SYLVAIN LABBE , modifié à
Après un Euro d'Eindhoven placé sous le signe de l'apprentissage pour la nouvelle génération, l'équipe de France de natation est de retour au grand complet ce week-end (3-5 déc.), à Chartres, à l'occasion des Championnats de France petit bassin, dernier temps de passage avant les Mondiaux de Dubaï dans quinze jours (15-19 déc.). Les Bernard, Agnel, Lacourt et autre Bousquet sont attendus avant de se frotter au monde dans le désert des Emirats.

Après un Euro d'Eindhoven placé sous le signe de l'apprentissage pour la nouvelle génération, l'équipe de France de natation est de retour au grand complet ce week-end (3-5 déc.), à Chartres, à l'occasion des Championnats de France petit bassin, dernier temps de passage avant les Mondiaux de Dubaï dans quinze jours (15-19 déc.). Les Bernard, Agnel, Lacourt et autre Bousquet sont attendus avant de se frotter au monde dans le désert des Emirats. Attention au choc thermique ! Si ces Championnats de France en petit bassin doivent permettre aux héros de Budapest l'été dernier de se mettre en conditions et de se tester une dernière fois avant d'aller se confronter à la concurrence mondiale dans quinze jours à Dubaï, théâtre des Championnats du monde en petit bassin, la vague de froid qui sévit en France ne risque pas d'habituer les nageurs tricolores aux fortes chaleurs des Emirats. L'essentiel sera ailleurs dès ce vendredi, dans cette piscine Odyssée de Chartres qui, pour la deuxième année consécutive, accueille ces "France" petit bassin. Dans la foulée d'un Euro à Eindhoven, où une équipe rajeunie et raccourcie, malgré un bilan médailles réduit à trois breloques (un argent, deux bronzes), a rempli son contrat en termes d'expérience accumulée, c'est le retour en Eure-et-Loire des cadors de l'équipe de France, tous dispensés de l'étape néerlandaise et appelés à se jauger une dernière fois avant de s'envoler pour défier le monde. Donzé: "D'abord l'Anapurna puis ensuite l'Everest..." "Je suis convaincu que le statut de l'équipe de France a changé depuis Budapest", commente Christian Donzé, le Directeur technique national (DTN), qui n'a pourtant de cesse de refermer la vitrine de la Fédération, où trône le trophée de première nation européenne grâce aux 21 médailles récoltées en Hongrie cet été. Une moisson qui appelle aujourd'hui confirmation à l'échelon supérieur. "On est bien focalisé sur Shanghai (Mondiaux grand bassin, 24-31 juillet 2011) puis Londres (JO 2012), mais en même temps, c'est un statut à défendre et, sur ce type de compétition, l'on doit s'entraîner à le défendre. Lorsqu'on a un horizon à deux ans, de fait, ça libère l'esprit et on peut se projeter sur des échéances de haut niveau". Déplacés de mars en décembre, les Mondiaux petit bassin sont devenus l'un des principaux objectifs de la saison de l'équipe de France. Et Chartres doit permettre de valider le lourd travail accompli par tous à l'entraînement en vue des duels à venir dans le désert de Dubaï avec les meilleurs nageurs de la planète. Ce que Lionel Horter, le directeur des équipes de France, nomme "le quart d'heure de l'exigence" ou comment placer "la meilleure équipe de France possible dans un contexte qui ne nous est pas favorable." Sur cette longueur de 25 mètres, moins naturelle: "On la met en difficultés, mais c'est volontaire..." Un risque assumé, comme l'explique encore Donzé: "Dans le haut niveau, il faut savoir prendre des risques. Et quand on les prend en toute confiance, ça produit les résultats de Budapest. On sait également que l'on s'attaque d'abord à l'Anapurna puis ensuite l'Everest." Une équipe de France qui se sait forcément attendue au tournant. "Elle sera regardée un peu différemment par les Américains, il faut s'y habituer en vue de Shanghai et de Londres. Maintenant, on n'a pas la même natation que les Américains, on en est conscient", souligne Donzé, qui n'ignore rien de la densité à laquelle seront confrontés les Bleus dès Dubaï: "Je ne fantasme pas sur les Américains, qui sont des adversaires au même titre que les Australiens ou les Brésiliens, qui vont rapidement le devenir notamment en relais." Chartres, comme un temps de passage obligé, et l'occasion, en plus des réactions attendues des Bernard, Agnel et autre Lacourt, pour ne citer que ceux-là, aux assauts à distance de leurs rivaux, de retrouver certains éléments plus attendus encore. A l'instar d'un Fred Bousquet, dont ce sera le grand retour après avoir purgé la suspension de deux mois prononcée par la FFN et l'Agence française antidopage en raison de son contrôle positif à l'heptaminol (voir par ailleurs). Et que Donzé garde à l'esprit: "Comme l'histoire des combinaisons, ça ne peut pas être oublié. Les athlètes de haut niveau le sont 24 heures sur 24. On ne peut pas oublier ce genre d'épisode, il ne faut pas faire l'autruche, c'est une faute grave." Ou encore un Amaury Leveaux qui, s'il a choisi lui de faire l'impasse sur Dubaï, sera très attendu ce week-end: Amaury, c'est un grand talent, capable à Budapest sur le départ du relais de réaliser un temps de très très haut niveau mondial. Mais il venait de changer d'entraîneur trois mois avant. Là aussi, je crois qu'il faut parler de stabilité et d'engagement sur la durée. Même s'il a nagé 48"2 aux Interclubs, on va attendre les Championnats de France de Chartres. Mon regret seul regret, c'est qu'il ne se confronte pas au niveau international, s'il est qualifié pour Shanghai, avant Shanghai." La confrontation au plus haut niveau, le leitmotiv de cette équipe de France pour laquelle l'heure d'assumer a sonné !