Chafni et l'AJA interpellent la Ligue

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Par L.D. , modifié à
Kamel Chafni a-t-il été victime de propos racistes de la part de Johan Perruaux, l'arbitre assistant de Brest-Auxerre samedi soir ? Le joueur, expulsé en raison d'un accrochage avec ce dernier, maintient ses accusations. Tony Chapron, l'arbitre central du match, défend son collègue. Gérard Bourgoin, le président de l'AJA, demande lui à la Ligue de football professionnel (LFP) de mener l'enquête.

Kamel Chafni a-t-il été victime de propos racistes de la part de Johan Perruaux, l'arbitre assistant de Brest-Auxerre samedi soir ? Le joueur, expulsé en raison d'un accrochage avec ce dernier, maintient ses accusations. Tony Chapron, l'arbitre central du match, défend son collègue. Gérard Bourgoin, le président de l'AJA, demande lui à la Ligue de football professionnel (LFP) de mener l'enquête. "Il m'a dit : « casse-toi l'Arabe »" Voilà comment Kamel Chafni, ivre de colère au point d'avoir été poussé vers la sortie par ses coéquipiers après avoir été expulsé par Tony Chapron pour s'en être pris à son assistant, Johan Perruaux, samedi soir lors du match Brest-Auxerre (1-0), a justifié son comportement à chaud, à peine entré dans le couloir menant au vestiaire de Francis-Le Blé. Des accusations de racisme répétées tard dans la soirée au téléphone à nos confrères de L'Equipe avant de prendre l'avion du retour pour Auxerre: "Il y a une faute qui n'est pas sifflée, je vais vers l'arbitre de touche et je lui dis que ce n'est pas normal. Lui me répond : «casse-toi l'Arabe »..." Si la personne visée est restée muette, l'arbitre central s'est présenté devant la presse pour défendre son assistant. "Je tiens à dire immédiatement que je réfute toute accusation concernant ces propos", a réagi Tony Chapron deux heures après la fin de la rencontre, rapporte L'Yonne Républicaine. "Et je nie catégoriquement le fait qu'il y ait pu y avoir sur le terrain des propos racistes tenus à l'encontre de M. Chafni. Je connais trop bien l'homme avant de connaître l'assistant pour vous dire que cet homme là ne tiendrait jamais de propos racistes", a-t-il ajouté, faisant référence à un voyage au Bénin avec l'intéressé pour former des arbitres afin d'appuyer son argumentaire. La balle dans le camp de la LFP "Larsen Touré m'a confirmé qu'il avait entendu (...) Maintenant cela va être ma parole contre celle de l'arbitre. Les gens qui me connaissent savent comment je suis. En dix ans, je n'ai jamais pris de carton rouge. J'ai toujours été très correct avec les arbitres", insistait encore le milieu de terrain auxerrois dimanche sur RMC. La veille, son président, Gérard Bourgoin, demandait déjà des explications : "Il faut mettre cette chose-là au clair, il y a des témoignages. Il y a des joueurs de Brest qui ont entendu la même chose, donc je ne pense pas que ce soit une fantaisie du joueur." Et le patron de l'AJA d'insister : "Je pense qu'il (Chafni) va être certainement très sanctionné par la Ligue, j'espère que le corps arbitral sanctionnera encore plus sévèrement M. l'arbitre si tel est le cas et s'il est confirmé qu'il a bien fait ces déclarations-là. J'ai vu les délégués et j'ai pu leur donner la déclaration qui ira à la Ligue de football, c'est à la Ligue de traiter cette affaire et pas à Gérard Bourgoin président d'Auxerre de traiter cette affaire. S'il n'y a pas d'excuses de la part de l'arbitre, il y aura certainement un dépôt de plainte. On ne peut pas rester comme ça sans crever l'abcès." A la LFP de prendre cette affaire à bras-le-corps, et le plus rapidement possible, pour tirer les choses au clair. "J'espère que la Ligue va mener son enquête et qu'elle sévira. Je lui fais confiance. Si elle ne me croit pas, je n'ai plus rien à faire dans le football français", disait samedi Chafni à L'Equipe. Une menace répétée dimanche matin sur RMC. Avant de préciser: "On a montré une mauvaise image du football, ce qui me désole un peu ."