Chacun sa croix

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LAURENT DUYCK , modifié à
Eclipsé mercredi par l'annonce du groupe sélectionné pour disputer la Coupe du monde, le Top 14 reprend ses droits vendredi avec le premier barrage de la saison. Une affiche qui oppose vendredi à Marcel-Michelin le champion en titre clermontois au Biarritz Olympique, deux équipes qui comptent à elles seules 11 sélectionnés pour la Nouvelle-Zélande. Avant de faire cause commune, l'heure est à l'affrontement !

Eclipsé mercredi par l'annonce du groupe sélectionné pour disputer la Coupe du monde, le Top 14 reprend ses droits vendredi avec le premier barrage de la saison. Une affiche qui oppose vendredi à Marcel-Michelin le champion en titre clermontois au Biarritz Olympique, deux équipes qui comptent à elles seules 11 sélectionnés pour la Nouvelle-Zélande. Avant de faire cause commune, l'heure est à l'affrontement ! De l'euphorie au combat. De la surprise à la dure réalité du terrain. Voilà le grand écart proposé à Raphaël Lakafia, invité surprise de la Coupe du monde, sélectionné mercredi par Marc Lièvremont pour l'aventure néo-zélandaise et attendu dès vendredi, dans la peau d'un titulaire il va de soi, sur la pelouse de Marcel-Michelin pour y défier le champion de France en titre clermontois lors du premier barrage de cette saison 2010-2011. Du haut de ses 22 ans, le jeune troisième-ligne du Biarritz Olympique accepte le challenge avec une autorité étonnante, une qualité affichée tout au long de la saison au point de pousser son capitaine Imanol Harinordoquy sur l'aile. "Si je commence à me monter la tête, à parler de ceci, cela, je ne vais pas m'en sortir. Je suis donc focalisé sur mon objectif de club", confie-t-il sur Rugbynews.fr. Un devoir partagé par les heureux élus clermontois (Pierre, Parra, Bonnaire, Rougerie et Domingo même si ces deux derniers ne seront pas sur la pelouse vendredi) et biarrots (Marconnet, Harinordoquy, Yachvili, Traille et Barcella, ces deux derniers étant également forfait) comme les deux principaux recalés des deux camps (Thion et Malzieu), tous désireux de refermer ce chapitre. Avec difficulté ? "Non, ça ne nous gêne pas, assure Jean-Michel Gonzalez, l'entraîneurs des avants du BO sur Sud Ouest. Les joueurs sélectionnés l'ont pris avec plaisir, les autres un peu moins bien. Mais ça ne modifie pas nos plans pour jouer l'ASM. Ça se présente sous les meilleurs auspices, on passe une bonne semaine loin de tout, et entre nous. Tout est mis en place pour partir en bonne condition." Ni Rougerie, ni Traille Un optimisme partagé par son capitaine Harinordoquy. "On ne nourrit aucun complexe face à Clermont, on a tout à gagner, la pression est positive à l'entraînement, les joueurs ont la banane et tous ont une grosse envie de disputer ce match", se félicitait-il mercredi. A croire que ni l'absence de Damien Traille, toujours pas remis de sa déchirure à la voûte plantaire d'un pied, ni l'invincibilité des Clermontois à domicile cette saison (une série qui tient depuis le 21 novembre 2009 et une dernière défaite concédée face à... Biarritz), pas plus que le souvenir de son dernier déplacement en Auvergne (41-13, 23e journée), n'aient de prise sur cette équipe basque qui semble finalement déjà se satisfaire de son retour en phase finale quatre ans après. Comme le rappelle Yachvili, la pression est effectivement sur les épaules des champions de France, dont le droit à l'erreur est limité pour ne pas dire interdit devant leur public. S'ils ont parfois eu du mal à assumer leur statut au cours d'une saison bancale, notamment à l'extérieur avec seulement deux victoires (à Bourgoin et contre le Stade Français) et quelques grosses désillusions au compteur, les Auvergnats semblent prêts à relever le défi, jamais aussi concernés que lors de ces matches couperets, eux qui restent sur quatre finales consécutives de championnat. "Les cartes sont à présent redistribuées. Nous attaquons, là, une deuxième partie de saison, la plus intéressante", s'enthousiasme ainsi sur le site du club asémiste Julien Malzieu, invité à prendre le relais d'Aurélien Rougerie, victime d'une grave blessure à la cheville gauche et désormais tourné exclusivement vers sa rééducation qui doit lui permettre ou non d'attraper le train pour la Coupe du monde, en qualité de patron de la ligne de trois-quarts. "On a eu une saison difficile, avec des hauts et des bas, du bon du mauvais, mais on a le potentiel pour gagner contre Biarritz, comme on l'a montré cette saison sur des gros matches, renchérit Julien Bonnaire. On a le droit de perdre, mais on ne peut perdre que contre plus fort, pas en ayant baissé les armes. Si on a ça en tête et vraiment envie, je crois qu'on peut aller chercher un deuxième bouclier." Qu'importe l'absence de Rougerie, comme celle de Domingo en première ligne... "Il n'y aura pas d'excuse, nous sommes bien préparés, nous avons suffisamment d'expérience de ce genre de matches. Si on perd c'est qu'ils seront meilleurs que nous ! Les phases finales ne se gagnent pas en jouant, elles se gagnent c'est tout !", vocifère Pedro Ledesma, pour qui ce sera, comme pour beaucoup de ses coéquipiers (Scelzo, Joubert, Privat, Lauaki...), le dernier match à Marcel-Michelin. Raison de plus pour lui offrir la conclusion : "J'avais dit il y a quelques semaines que si on arrivait en phase finale on serait chiant à jouer ! Maintenant on y est, on est là !" Les Biarrots sont prévenus, que le choc commence !