"Ce sont des métrosexuels"

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Guilhem Garrigues, à Takapuna, en Nouvelle-Zélande , modifié à
GUILHEM CHEZ LES KIWIS - L'envoyé spécial d'Europe 1 vous fait vivre le Mondial de l'intérieur.

Ce qui marque peut être le plus lorsqu’on arrive à l’étranger, c’est la partialité des journalistes locaux. Certes, les Anglais qui débarquent à Paris pendant le tournoi des VI nations doivent surement ressentir la même chose, lorsqu’ils lisent L’Equipe ou écoutent Europe 1.  Mais la Coupe du monde n’a pas encore débuté et les Neo-Zélandais ont déjà la palme en matière de chauvinisme.

Exemple dans le New Zeland Herald, quotidien de référence en matière d’information au pays du long nuage blanc. Une chroniqueuse, April Iereminia, nous offre un florilège. Je ne la connais pas, et paraît-il que ces éditos sont toujours salés. Dans son édition de mardi, elle explique pourquoi les All Blacks vont gagner la Coupe du monde.

McCaw, la perfection au masculin

Sur le contenu sportif, elle ne prend pas trop de risques. Mais April, qui ressemble à la chanteuse Lorie sortant de chez le même coiffeur que Rika Zaraï, ne parle pas une seule fois de rugby dans son billet. Elle avance des raisons politiques. Tout le monde se souvient de la victoire de l’Afrique du Sud en 1995, on pourrait  donc naïvement la croire. Ses arguments s’appuient ensuite essentiellement sur le physique des joueurs. Pour elle, Victor Matfield, capitaine des Springboks, champions du monde en titre, est un homme des cavernes. La pépite australienne, Quade Cooper, qui, de l’avis général, est sûrement l’un des meilleurs joueurs de rugby actuel, ressemble  au chanteur Justin Bieber.

Et le gratin pour nos "petits Bleus". Selon cette chroniqueuse, Alexis Palisson et Morgan Parra sont des "métrosexuels". C’est-à-dire très à la mode. Pour elle, seul Richie McCaw, le capitaine des All Blacks incarne la perfection. Son billet ne manque pas d’humour, même les joueurs du XV de France ont lu l’article, et se sont permis de chambrer les coéquipiers cités. Morgan Parra n’a pour autant pas été trop perturbé. Il a eu le dernier mot : "j’ai rien compris, je ne parle pas un mot d’anglais". April,  convenons d’une chose, pour être un vrai métrosexuel, Ne faut-il pas maitriser la langue de Shakespeare ?