Cammas équipé pour la Volvo

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AXEL CAPRON , modifié à
Un mois après sa victoire sur la Route du Rhum, Franck Cammas a présenté vendredi dans le cadre du Salon nautique de Paris l'équipage qui l'accompagnera sur la prochaine Volvo Ocean Race. Un équipage à 40% anglo-saxon qui sera emmené par l'Irlandais Damian Foxall et trois marins français bien connus du monde de la course au large, Jean-Luc Nélias (navigateur), Sébastien Josse et Charles Caudrelier. Le nouveau Groupama est, lui, attendu pour avril.

Un mois après sa victoire sur la Route du Rhum, Franck Cammas a présenté vendredi dans le cadre du Salon nautique de Paris l'équipage qui l'accompagnera sur la prochaine Volvo Ocean Race. Un équipage à 40% anglo-saxon qui sera emmené par l'Irlandais Damian Foxall et trois marins français bien connus du monde de la course au large, Jean-Luc Nélias (navigateur), Sébastien Josse et Charles Caudrelier. Le nouveau Groupama est, lui, attendu pour avril. Franck Cammas est un homme très occupé. Au cours de cette année 2010, l'Aixois aura mené trois projets de front, Trophée Jules-Verne, Route du Rhum et Volvo Ocean Race. Les deux premiers bouclés avec l'incroyable succès que l'on connaît (nouveau record sur le tour du monde et victoire en classe Ultime sur le Rhum, le tout sur le même bateau, Groupama 3), l'intéressé est désormais concentré à 100% sur le dernier, filant dès son retour de la Guadeloupe naviguer au large d'Alicante, port de départ et base de la Volvo Ocean Race 2011-12, sur Groupama 70, l'ancien Ericsson 4 vainqueur de la dernière édition de la course autour du monde en équipage. Des navigations qui lui ont permis de peaufiner la composition d'un équipage qu'il a dévoilée vendredi dans l'espace VIP du Salon nautique de Paris, en présence notamment de l'organisateur de la course, le Norvégien Knut Frostad et de l'impressionnant nouveau trophée, composé de onze cercles, représentant les onze éditions (dont celle à venir) d'une épreuve sur laquelle il n'y avait plus eu de présence française depuis 1993 et La Poste d'Eric Tabarly. Un vide que comblera donc Groupama, qui, comme depuis 1997, a accepté d'accompagner Franck Cammas sur ce nouveau projet, comme l'a expliqué vendredi Jean Azéma, directeur général: "Après treize ans de multicoque, on s'est demandé ce qu'on pourrait faire, Franck avait envie de faire la Volvo Ocean Race, et comme Groupama se tourne de plus en plus vers l'international, le parcours international correspond bien à la poursuite de l'aventure." Caudrelier et Josse, la Volvo plutôt que le Vendée L'aventure coûtera 17 millions d'euros par an au groupe d'assurances (contre 11 pour le projet Groupama 3), preuve que Groupama ne vient pas pour faire de la figuration dans une course que Franck Cammas qualifie d'"épreuve suprême en course au large en équipage, notre Everest à nous." Pour grimper cette montagne, l'Aixois, secondé par le polyvalent Irlandais Damian Foxall, a composé un équipage très international, avec cinq pays représentés (France, Suède, Australie, Irlande, Nouvelle-Zélande), 40% d'Anglo-Saxons, 35 ans de moyenne d'âge (le règlement impose trois équipiers de moins de 30 ans) et une langue commune, l'anglais. A la navigation, l'expérimenté Jean-Luc Nélias, comme sur la dernière Route du Rhum, épaulera le skipper, une première sur l'ex-Whitbread pour le Finistérien, ravi de débuter sur une épreuve qui l'a toujours attiré: "Des amis de mon âge, Michel Desjoyeaux et Roland Jourdain, l'avaient faite avec Eric Tabarly sur Côte d'Or (en 1985-86), moi je n'avais pas pu, j'ai toujours eu un peu de regret. Je retrouve les sensations de partir dans l'inconnu avec un capitaine qui est un maître homme." Jean-Luc Nélias ne sera pas le seul coureur au large tricolore sur cette Volvo, puisque Charles Caudrelier et Sébastien Josse seront eux aussi de la partie, les deux hommes, qui visaient initialement une participation au prochain Vendée Globe, ayant décidé, ne voyant rien venir, d'embarquer dans l'aventure Volvo. "C'est une chose qui ne se refuse pas, estime ainsi Charles Caudrelier. La Volvo fait partie des courses qui font rêver. Le Vendée était un projet personnel qui me tenait à coeur, c'est repoussé en 2016 (Groupama s'est engagé pour les deux prochaine séditions de la Volvo, ndlr), je suis encore jeune." Quant à «Jojo», il arrive à bord de Groupama fort d'une première expérience réussie sur la Volvo, puisqu'il était le skipper d'ABN-Amro Two, quatrième lors de l'édition 2004-05. Le bateau à l'eau en avril Le reste de l'équipage sera donc à dominante anglo-saxonne avec, au côté des bizuths «frenchies» Sébastien Marsset (25 ans), Erwan Israël (30 ans) et Yann Riou (36 ans, ce dernier assurera à tour de rôle la mission de «media-man», ce qui implique interdiction de participer aux manoeuvres, il sera parfois suppléé par l'expérimenté Jacques Caraës), des hommes déjà rodés à la rudesse de la Volvo: Damian Foxall donc (41 ans, trois participations), les Suédois Magnus Woxen (39 ans, quatre participations), Martin Strömberg (28 ans, une participation) et Martin Krite (30 ans, une participation), l'Australien Philip Harmer (31 ans, deux participations), et le Néo-Zélandais Brad Marsh (27 ans, une participation). L'équipage en compétition sera composé de onze hommes, trois hors quart (Franck Cammas, Jean-Luc Nélias, le media-man), avec deux quarts tournants de quatre hommes constamment sur le pont, menés par deux chefs de quart pas encore désignés. Quant au futur bateau, dessiné par Juan Kouymoudjian, auteur des deux derniers vainqueurs de l'épreuve (ABN-Amro One et Ericsson 4), et actuellement en cours de construction au chantier Multiplast de Vannes, il devrait être mis à l'eau en avril, comme l'a indiqué vendredi Stéphane Guilbaud, «Team Manager» de Groupama: "On a terminé le pont, on commence à accrocher les accessoires pour l'accastillage, la coque sera finie avant Noël, le premier des deux mâts est en cours de fabrication, tout comme les voiles de quille et les dérives." En attendant la mise à l'eau, l'équipage a jusqu'au 15 mars pour s'entraîner sur Groupama 70, lui dont la feuille de route a été tracée par Franck Cammas: "La confrontation de cultures avec Team New Zealand, Telefonica et Puma sera très intéressante, on espère prouver au monde anglo-saxon qu'on a des choses à faire dans cette course." Vu le talent et la réussite de l'intéressé, on peut lui faire confiance pour mener cette mission à bien...