Caen a-t-il mûri ?

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FRANCOIS TESSON , modifié à

En août 2010, Caen squattait les sommets du classement de Ligue 1 après deux succès inauguraux contre Marseille et Lyon. En 2011, rebelote, le Stade Malherbe a débuté par deux victoires. Pour autant, les Normands n'entendent pas revivre le même scénario que la saison passée, lorsqu'ils avaient assuré leur maintien in extremis. Première étape pour les hommes de Franck Dumas, samedi face à Lille, une équipe qui les avaient rossés à trois reprises l'an dernier.

En août 2010, Caen squattait les sommets du classement de Ligue 1 après deux succès inauguraux contre Marseille et Lyon. En 2011, rebelote, le Stade Malherbe a débuté par deux victoires. Pour autant, les Normands n'entendent pas revivre le même scénario que la saison passée, lorsqu'ils avaient assuré leur maintien in extremis. Première étape pour les hommes de Franck Dumas, samedi face à Lille, une équipe qui les avaient rossés à trois reprises l'an dernier. "Ne me parlez pas de début de saison réussi, c'est juste un balbutiement de saison." Franck Dumas est catégorique. Et il a surtout de la mémoire. L'entraîneur caennais se souvient bien du début de saison passée: deux victoires (et quelles victoires !) contre Marseille et Lyon, qui avaient propulsé le Stade Malherbe en tête de la Ligue 1. On connaît la suite: une saison galère pour Caen pour un maintien acquis in extremis, pour deux petits points. On comprend mieux pourquoi le nouveau carton plein inaugural de son équipe n'émoustille pas plus que ça Franck Dumas. Ce qui plaît davantage à l'ancien défenseur, c'est le contenu des deux succès décrochés face à Valenciennes (1-0) et à Sochaux (1-2). Fidèle à son habitude, c'est un Caen plutôt joueur qui a débuté tambour battant. "Ça, on sait faire, après c'est vouloir et pouvoir, résume Dumas dans les colonnes de Ouest-France. Je n'ai pas inventé le football: le contenu est bon quand les joueurs veulent y mettre du leur. La différence entre une bonne et une mauvaise équipe, avec les mêmes joueurs, c'est le jeu sans ballon. Plus il y a de propositions autour du porteur, plus il y a de solutions et plus c'est facile." Il faut dire que, dans le jeu, le SMC sait où il va. Dumas s'appuie sur un socle défensif qui n'a craqué que dans le temps additionnel à Sochaux. Devant la défense, les expérimentés Nicolas Seube et Grégory Proment assurent l'équilibre tandis que la création est confiée aux deux révélations de la saison passée, Romain Hamouma et Mbaye Niang. Ces deux-là forment le quatuor offensif avec les deux principales recrues de l'été, Frédéric Bulot (ex-Monaco) et Pierre-Alain Frau (ex-Lille). Deux joueurs arrivés assez tôt dans l'été et qui ont eu le temps de se fondre dans le collectif normand. Lille, le mauvais souvenir "C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai signé ici: que ça soit aux matches ou aux entraînements, on essaie toujours de jouer, raconte ainsi Frau. Alors parfois, en voulant trop jouer justement, il nous est arrivé de nous exposer et d'être un peu déséquilibrés, lors des matches amicaux notamment. On a su rectifier le tir en championnat. C'est la philosophie de jeu du coach: il essaie de faire jouer son équipe et qu'il y ait du mouvement. Pour l'instant, on est bien physiquement et on arrive à le faire, mais on sait aussi qu'il y aura des moments plus difficiles." L'an passé, il y en a eu. De sacrés trous d'airs, même, en octobre-novembre et en avril. Tout l'enjeu de la saison caennaise se résume ainsi à ça. Trouver cette régularité qui a tant fait défaut au club ces dernières années, entraînant plusieurs allers-retours en Ligue 2. Caen a-t-il enfin mûri ? La question est posée. "On sait qu'on a de la qualité, assure Jérémy Sorbon sur le site officiel du club. Après, il faut le vouloir... En ce moment, notre force, c'est qu'on défend et qu'on attaque tous ensemble." Les Normands passeront un premier test samedi face à Lille, un bien mauvais souvenir de la saison dernière. "On s'attend à un match très difficile face à un adversaire redoutable qui, l'an passé, nous a donné trois leçons de football (5-2 et 3-1 en championnat, 4-1 en Coupe de la Ligue). Il faudra donc s'en souvenir", prévient Nicolas Seube. On vous dit que les Caennais ont de la mémoire.