Brest consolide son gréement

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François QUIVORON , modifié à
Sauvé in extremis en mai dernier après avoir pourtant occupé le fauteuil de leader à l'automne, le Stade Brestois va vivre sa deuxième saison en Ligue 1 avec un effectif stable, auquel sont venus se greffer quelques joueurs. Autour de Bruno Grougi et peut-être de Nolan Roux, les Bretons ne changent pas de voilure et mettent le cap sur le maintien, sans ambition démesurée pour l'entraîneur Alex Dupont.

Sauvé in extremis en mai dernier après avoir pourtant occupé le fauteuil de leader à l'automne, le Stade Brestois va vivre sa deuxième saison en Ligue 1 avec un effectif stable, auquel sont venus se greffer quelques joueurs. Autour de Bruno Grougi et peut-être de Nolan Roux, les Bretons ne changent pas de voilure et mettent le cap sur le maintien, sans ambition démesurée pour l'entraîneur Alex Dupont. LA SAISON DERNIERE Pour son retour dans l'élite après dix-neuf ans d'absence, le Stade Brestois a vécu une saison bien contrastée: à l'insouciance et la réussite de la première partie, avec une place de leader à la clé (de la 11e à la 13e journée), a succédé une belle dégringolade au classement pour finalement décrocher le maintien lors de l'ultime journée de championnat. Les Bretons sont donc passés par tous les états. La faute à un effectif rarement au complet, comme en témoigne l'absence préjudiciable de Nolan Roux, l'attaquant, durant trois mois. Mais d'autres joueurs ont largement assuré, comme le gardien Steeve Elana et le milieu de terrain Bruno Grougi, meilleur buteur (neuf buts) et passeur (six passes décisives) de l'équipe en fin de saison. Le parcours des Brestois dans les coupes nationales s'est réduit au nombre de trois matches disputés seulement: deux en Coupe de France (victoire contre Issy-les-Moulineaux et défaite à Chambéry, club de CFA2, en 16e de finale) et un autre en Coupe de la Ligue (défaite à Lorient en 16e de finale). LE RECRUTEMENT L'enjeu pour Brest au cours du mercato estival est de conserver ses meilleurs éléments. Avec le départ annoncé de Nolan Roux, pour qui les acheteurs potentiels doivent débourser huit millions d'euros, soit le montant de la clause libératoire, l'effectif brestois pourrait perdre son principal atout offensif. Mais les dirigeants ont convaincu Bruno Grougi de prolonger son contrat. Pisté par d'autres clubs de Ligue 1, dont Caen, où il a été formé, le milieu de terrain a finalement signé pour deux saisons supplémentaires en Bretagne. Le président Michel Guyot tient peut-être là le bon coup de son recrutement, qui s'est articulé pour le moment autour de quatre joueurs. Eden Ben Basat, en provenance de l'Hapoël Haïfa, le milieu colombien John Jairo Culma (Maccabi Haïfa), le gardien Lionel Cappone, ex-doublure lorientaise, et Tripy Makonda (PSG) sont les seules nouvelles têtes. Les liquidités du probable transfert de Roux devraient toutefois permettre de renforcer l'effectif. LE JOUEUR A SUIVRE Grand artisan de la montée de Brest en Ligue 1, Bruno Grougi a découvert l'élite avec beaucoup de réussite, terminant la saison dernière avec neuf buts au compteur et six passes décisives. Sa qualité de passe et sa vision dans l'entrejeu en ont fait un élément indispensable de l'effectif breton, fortement convoité par d'autres clubs. Mais le président Guyot et Alex Dupont l'ont convaincu de prolonger son contrat de deux saisons supplémentaires et le voilà désormais lié au club jusqu'en 2014. L'entraîneur, qui souhaite en faire "un joueur cadre", a son idée quant à la nouvelle mission de Grougi: "Il évoluera dans une position un peu plus reculée, dans l'entrejeu. Parce que pour moi, les équipes qui ont les meilleurs résultats sont celles qui ont la possession de balle au milieu de terrain et une bonne qualité dans les transmissions. Et Bruno est un bon relayeur." Un changement de statut donc pour ce joueur formé à Caen à l'éclosion tardive mais au potentiel qui ne demande qu'à s'exprimer. L'ENTRAINEUR Depuis son arrivée dans le Finistère, Alex Dupont jouit d'une très forte cote de popularité. Et pour cause, il a d'abord sauvé le club de la relégation en National en mai 2009, avant de le propulser en Ligue 1 la saison d'après, puis de décrocher le maintien. Son état d'esprit, sa vision du football actuel et sa philosophie de jeu collent parfaitement à l'identité du club brestois insufflée par le président Guyot. Les deux hommes entretiennent d'ailleurs une très bonne relation et forment un binôme à la forte poigne pour tenir l'équipe. Réaliste quant au potentiel de son effectif, Dupont ne s'égare pas dans des ambitions démesurées et a fait du développement et de la progression de ses joueurs un crédo auquel il tient particulièrement. Une gestion du quotidien qu'il conserve de ses passages à Gueugnon, club avec lequel il a remporté la Coupe de la Ligue en 2000, et à Sedan qu'il a poussé jusqu'à la cinquième place en Ligue 1 lors de la saison 2000-01. Sous contrat jusqu'en juin 2012, Dupont se sait bien à Brest et pourrait prolonger l'aventure. L'OBJECTIF Comme la saison dernière, le Stade Brestois ne vise pas autre chose que le maintien. Mais Dupont nuance quelque peu l'objectif du club. "Oui, le maintien bien sûr, pas d'ambition démesurée. Mais quand je vous parle de maintien, c'est le maintien le plus rapidement possible, sans se fixer de limite derrière, nous a-t-il expliqué. On ne va pas se mettre à jouer le maintien dès les premiers matches. On va faire une course aux points plutôt." Pour remplir le cahier des charges fixé par les dirigeants et le staff, les Bretons comptent bien "se faire respecter à domicile. Ça c'est important. Le maintien commence déjà par des victoires à domicile, ça commence là", martèle Dupont, conscient que cette fameuse course aux points se gagne souvent sur des détails. En coupes nationales, le club devrait prendre les matches les uns après les autres, selon la formule consacrée. LE PRONOSTIC DE LA REDAC Avec un effectif qui n'a pas beaucoup évolué et l'apport de quelques nouveaux joueurs, Brest devrait être à sa place, dans la deuxième moitié du tableau la saison prochaine. La fin de l'exercice précédent, très difficile, a sans doute servi d'avertissement pour ne pas répéter les mêmes erreurs et concerner tous les joueurs vers l'objectif clairement affiché du maintien. La grande inconnue, c'est le potentiel offensif des Brestois, lié au dossier Nolan Roux. En cas de départ avorté vers Schalke 04, l'attaquant pèserait beaucoup plus que Jonathan Ayité, sa doublure, et c'est toute l'équipe qui en bénéficierait. Mais comme le souligne Dupont, "Nolan n'est pas le Stade Brestois". Voilà peut-être l'essence de la réussite de Brest cette saison.