Bordeaux repart de zéro

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Laurent DUYCK , modifié à
LIGUE 1 - Après une saison ratée, Bordeaux redémarre sur de nouvelles bases.

LIGUE 1 - Après une saison ratée, Bordeaux redémarre sur de nouvelles bases. La saison dernière Confirmer est souvent ce qu'il y a de plus difficile. Mais sur la lancée de sa saison dernière et cette série de 11 victoires consécutives qui l'a conduit au titre de champion de France, Bordeaux, après avoir décroché le Trophée des Champions, Bordeaux commence la saison par un autre enchaînement de six victoires, tout juste entrecoupé d'un nul obtenu à Marseille. Malgré quelques accrocs, dont une défaite à domicile concédée contre Valenciennes, les Girondins, auteurs d'un parcours sans faute en Ligue des Champions, virent à la trêve avec 11 points d'avance sur l'OM (qui compte un match en retard). Aucune équipe ne semble alors en mesure d'arrêter les hommes de Laurent Blanc. Mais au printemps, là où ils avaient su l'année précédente retrouver des forces, les Bordelais, confrontés à un calendrier démentiel, s'effondrent au point de passer le mois d'avril sans victoire. Après la Coupe de la Ligue, Bordeaux abandonne son titre à Marseille. Pire, Yoann Gourcuff et ses coéquipiers laissent échapper leur place en Ligue des Champions sans parvenir à accrocher un billet pour la Ligue Europa. Le recrutement Dès l'été dernier, Bordeaux savait qu'il allait perdre à l'issue de cette saison, et sans la moindre indemnité en retour, Marouane Chamakh, parti réaliser son rêve en jouant pour Arsenal. Pour ne pas revivre pareille mésaventure, Jean-Louis Triaud, le président bordelais, confiant quant à une nouvelle qualification de ses protégés pour la Ligue des Champions, s'est attelé à prolonger une grande partie de son effectif. Une anticipation qui sera peut-être salutaire pour Bordeaux, finalement privé de Coupe d'Europe et des primes qui vont avec. Les caisses du club sont vides mais Bordeaux n'est pas obligé de vendre, insiste à l'envi le président des Girondins. Dans un marché très calme, les clauses de départs d'Alou Diarra (7,75 millions d'euros) et de Yoann Gourcuff (26 millions d'euros) pourraient être suffisamment dissuasives pour permettre aux deux joueurs de rester. Jean Tigana, le nouvel entraîneur girondin, compte sur eux. Et vise encore un joueur dont il n'a pas dévoilé le profil mais qui pourrait être un attaquant (Loïc Rémy ?) malgré l'arrivée de Vujadin Savic en provenance de l'Etoile Rouge Belgrade. Le joueur à suivre Le manque de liquidités de Bordeaux sera peut-être une aubaine pour les attaquants déjà installés au Haillan, à commencer par Fernando Cavenaghi. En manque de temps de jeu et annoncé sur le départ l'hiver dernier, l'Argentin rode toujours à Bordeaux où il espère retrouver cette efficacité qui avait fait de lui l'un des meilleurs buteurs de la Ligue 1 lors de ses deux premières saisons bordelaises (15 buts en 23 matches de Ligue 1 lors de l'exercice 2007-2008 puis 13 buts en 29 matches la saison suivante). Au sortir d'une saison pauvre, la faute à la présence incontournable de Chamakh, "Cavenagol" a faim de surfaces. "Mon objectif principal est de marquer des buts. Tout d'abord, j'espère pouvoir jouer beaucoup de matches cette année pour engranger de la confiance. Ensuite, je souhaite marquer beaucoup de buts et mener l'équipe le plus haut possible", confiait-il dernièrement sur le site officiel des Girondins. Avant de faire part de ses ambitions collectives: "L'objectif du club est de terminer dans les trois premiers du championnat. Nous allons essayer de finir champions, ça ne sert à rien de le cacher." Cavenaghi est prêt à sortir de son trou. L'entraîneur Jean-Louis Triaud rêvait de Jean Fernandez ou d'Erik Gerets pour remplacer Laurent Blanc qui a répondu à l'invitation des Bleus. Le président bordelais a finalement réussi à sortir de sa retraite Jean Tigana, un entraîneur "précieux", "ouvert d'esprit" et "assez charismatique". Il en faudra à l'ancien Bordelais (1981-1989) pour succéder à Blanc et relancer une équipe en chute libre la saison dernière. "Si vous regardez mon parcours comme joueur puis comme entraîneur, vous verrez que j'adore gagner ! Hormis Lyon lors de ma première expérience, j'ai gagné dans tous les clubs que j'ai dirigés (*). Je ne viens donc pas à Bordeaux pour laisser courir", rappelait-il fièrement lors de son intronisation. Ancien membre du carré magique de l'équipe de France, Tigana devrait imposer un losange au milieu de terrain et jouer avec deux attaquants. "J'adore le jeu mais il faut faire en fonction des joueurs que vous avez à votre disposition, assumait-il. Si j'avais un Messi, je me ferai moins de soucis ! Le jeu offensif, c'est bien mais l'important c'est la gagne." (*) champion de France avec Monaco en 1997, champion d'Angleterre de D2 avec Fulham et vainqueur de la Coupe de Turquie en 2006 et 2007 avec Besiktas Le pronostic de la rédac "On sera dans le coup." Jean-Louis Triaud, le président bordelais, en est persuadé, son club a les moyens de relever la tête. Si le budget du club est passé de 90 à 75 millions d'euros en l'absence de participation à la Coupe d'Europe, l'effectif est resté (pour le moment) le même à l'exception du départ de Chamakh. Des joueurs revanchards, vexés par leur fin de saison catastrophique. Le départ de Laurent Blanc est peut-être un mal pour un bien, l'occasion pour Bordeaux de repartir pour un nouveau cycle sous la houlette de Jean Tigana, qui a prouvé sa qualité d'entraîneur partout où il est passé.