Blatter s'excuse mais s'accroche

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Par Axel Capron , modifié à
Les propos tenus mercredi par Sepp Blatter, tendant à assimiler les insultes racistes lors d'un match à un fait de jeu, ont provoqué une tempête médiatique dont l'intéressé a bien du mal à échapper. Vendredi, le président de la Fifa a présenté ses excuses, tout en refusant de démissionner...

Les propos tenus mercredi par Sepp Blatter, tendant à assimiler les insultes racistes lors d'un match à un fait de jeu, ont provoqué une tempête médiatique dont l'intéressé a bien du mal à échapper. Vendredi, le président de la Fifa a présenté ses excuses, tout en refusant de démissionner... Un avertissement mais pour l'instant pas d'exclusion ! Auteur mercredi dans un entretien à CNN de propos très controversés sur le racisme sur les terrains de football, quasiment assimilé à un fait de jeu - "L'un des joueurs peut peut-être avoir à l'égard d'un autre un mot, un geste qui n'est pas correct. Mais celui qui en est la cible doit se dire: «C'est un jeu, et à la fin du jeu on doit se serrer la main»" - Sepp Blatter s'est lancé depuis dans un exercice de rétropédalage accéléré, surpris par l'ampleur de la polémique suscitée. Notamment en Grande-Bretagne, où sa sortie à la fois maladroite et déplacée a fait la une de l'actualité jeudi, d'autant que des cas récents d'insultes racistes en Premier League (Luis Suarez contre Patrice Evra, John Terry contre Anton Ferdinand) ont choqué l'opinion outre-Manche. Vendredi, dans un entretien accordé à la BBC, le président de la Fifa, 75 ans, s'est confondu en excuses, à la manière d'un homme politique pris les mains dans le pot de confiture après une infidélité conjugale: "J'ai eu des mots inappropriés que je regrette profondément, c'est une bonne leçon pour moi. La seule chose que je puisse dire est que je suis désolé pour toutes les personnes blessées par mes déclarations." Et l'intéressé de défendre son bilan en termes de lutte contre le racisme, évoquant la "tolérance zéro" et ajoutant: "Mon combat contre le racisme et les discriminations va continuer." Même Beckham fait entendre sa voix... Cette auto-critique suffira-t-elle à éteindre l'incendie ? Celui-ci couve en tout cas en Grande-Bretagne où plusieurs voix se sont fait entendre, dont celle de Hugh Robertson, ministre des Sports du gouvernement dirigé par David Cameron, pour appeler Sepp Blatter à rendre son tablier: "Cela fait un moment que Blatter aurait dû démissionner... C'est très grave mais hélas il nous a habitués à ce genre de comportement". L'international anglais Rio Ferdinand a évoqué de son côté "l'ignorance" du président de la Fifa, tandis que de l'autre côté de l'Atlantique, même l'icône David Beckham, d'habitude très lisse pour éviter toute polémique, a commenté: "Le racisme ne peut pas être caché sous le tapis et ne peut pas être évacué avec une simple poignée de mains". Reste que le patron du foot mondial n'entend pas quitter ses fonctions, affirmant à la BBC: "Je ne peux pas démissionner. Pourquoi le devrais-je ? Quand on est confronté à un problème, on doit y faire face. Mon départ serait absolument injuste et ne serait pas compatible avec mon «fighting spirit», mon caractère et mon énergie." Affaire à suivre...