Blanc: "L'intention de jouer"

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Propos recueillis par Thomas SINIECKI , modifié à
Après sa victoire face à l'Albanie vendredi (3-0), l'équipe de France reçoit la Bosnie mardi au Stade de France, pour la 10e et dernière journée des éliminatoires de l'Euro 2012. Les Bleus peuvent se contenter d'un nul pour finir en tête de leur groupe, mais Laurent Blanc espère bien une victoire de ses troupes. En tout cas, le sélectionneur veut du jeu.

Après sa victoire face à l'Albanie vendredi (3-0), l'équipe de France reçoit la Bosnie mardi au Stade de France, pour la 10e et dernière journée des éliminatoires de l'Euro 2012. Les Bleus peuvent se contenter d'un nul pour finir en tête de leur groupe, mais Laurent Blanc espère bien une victoire de ses troupes. En tout cas, le sélectionneur veut du jeu. Laurent, pas d'autres nouvelles à propos d'Eric Abidal et de Kévin Gameiro ? Sinon, avez-vous songé, ne serait-ce qu'une seconde, au scénario d'une défaite ? Je crois que vous avez reçu un communiqué de presse dimanche. Depuis, on ne s'est pas entraîné, donc... S'ils étaient là à l'entraînement, ça veut dire qu'il y a eu une évolution positive, pour l'instant ça ne veut pas dire plus que ça. On verra à l'issue de l'entraînement de lundi sur qui on peut vraiment compter. Ceux qui joueront ne devront ressentir aucune gêne, aucun doute, et être à 100%. Quant à la défaite... (Silence) Apparemment, vous y avez plus songé que moi... Vous avez toujours dit que le match en Bosnie était un match référence ? Mardi, vous adopterez la même tactique, la même manière de jouer, avec un pressing très haut ? Je serais tenté de répondre oui. J'ai revu le match, et on avait fait une grosse partie, aussi bien défensivement que dans le pressing, ou même dans l'utilisation du ballon. On s'était procuré énormément d'occasions, alors que les Bosniens n'en avaient eu quasiment aucune, à part un coup franc lointain de Pjanic. Si on pouvait faire la même chose, ce serait très bon, mais il faudra le faire avec d'autres joueurs. Ça, c'est certain. Les joueurs qui étaient à Sarajevo partent-ils avec une longueur d'avance ? Non, je vous vois venir de très loin... Les choses ont changé, même le maillot a changé d'ailleurs. Les choses ont évolué, parfois en bien, parfois en mal, avec certains joueurs qui ont changé de club aussi... Le groupe est quand même très différent. Mais il faudra la même mentalité, la même envie. Malgré les incertitudes physiques, vous avez votre 11 de départ en tête ? Vous n'avez pas de doutes ? Oui, je l'ai. Simplement, il est à confirmer après l'entraînement. Je veux aligner une certaine équipe, j'attends simplement la confirmation de voir si les joueurs que je veux aligner pourront répondre présent. Ça m'évitera de trop cogiter. Hugo Lloris sera capitaine. Il commence à s'installer ? Oui, ça faisait un petit moment que vous ne m'aviez pas parlé de la question du capitaine d'ailleurs (sourire). Il l'a fait d'une manière naturelle, il n'est pas très expansif mais il fait partie des joueurs qui doivent prendre de l'importance dans ce groupe, dès à présent. Même s'il est encore jeune, et qu'il occupe un poste particulier... Et puisque vous me parlez du capitaine, sachez que ma réflexion a bien avancé. Je vous en dirai plus bientôt. Vous alignerez deux récupérateurs, comme en Bosnie, ou deux pointes ? Je pourrais vous répondre, parce qu'on y a réfléchi. Vous connaissez mes intentions, mais je ne vais pas vous confirmer quoi que ce soit. Il y a toujours un petit jeu d'avant-match qui s'installe... Safet Susic dit qu'il va tenter un truc, on va faire comme lui. Vous verrez bien... "On a beaucoup de respect pour cette équipe, mais on n'en a pas peur" Vos joueurs sont-ils plus motivés à l'approche de ce match-là ? Quel discours leur tenez-vous ? C'est la chose la plus facile, à l'approche de matches pareils. Les joueurs veulent aller à l'Euro, ils savent que c'est important, décisif. On ne s'attarde pas sur l'aspect de la motivation, elle est naturellement présente avant ce type de rencontres, et heureusement. Ce n'est pas la partie la plus compliquée du travail pour un sélectionneur ou un entraîneur. Qu'est-ce que vous redoutez le plus chez les Bosniens ? Ils ont des qualités, on pressentait à juste titre que c'était les plus forts du groupe avec nous. Ce sont des joueurs qui ont l'habitude de jouer dans de grands championnats européens... Voilà ce que je crains. On a beaucoup de respect pour cette équipe, mais on n'en a pas peur. On va bien se préparer dans l'optique de gagner le match, comme on le fait à chaque fois. Il y a une atmosphère de finale, avec ce couperet du résultat ? Un match nul, et vous serez qualifiés... C'est une finale, mais pas une vraie finale. Parce qu'il y a une séance de rattrapage. Ça a l'atmosphère d'une finale, mais il y a un filet pour les deux équipes. Parfois, quand tu perds, tu perds, sans séance de rattrapage. Bafétimbi Gomis présente un profil intéressant dans un système à une pointe, Loïc Remy a encore marqué, Gameiro a montré de belles choses auparavant, et Djibril Cissé postule également. Ce n'est pas trop compliqué de faire son choix ? Ce choix est déjà fait. Mais vous n'en saurez pas plus. Vous aviez dit que le 4-4-2 avec deux pointes n'était valable que face à des équipes supposées plus faibles... Je ne suis pas le seul à penser ça. Si vous avez vu la Bosnie, contre le Luxembourg, ils ont joué avec deux pointes et trois n°10, et au bout de 16 minutes ils avaient gagné le match. Après, ils sont revenus à un schéma plus classique. Susic a dit qu'ils ne pourraient pas jouer comme ça contre nous. Il ne faut pas sortir de Polytechnique pour comprendre ça... On sait où ça se joue: il faudra être présents, et avoir la maîtrise technique car la France comme la Bosnie aiment jouer au ballon. Est-ce que deux jours d'entraînement suffiront pour Abidal et Gameiro ? Justement, j'attends de voir. La nature des blessures est différente pour les deux joueurs. Dans le cas de Gameiro, c'est un problème récurrent. Il l'a déjà surmonté avec le PSG, il peut le faire avec les Bleus. Pour Abidal, c'est un accident musculaire. Les deux cas sont à analyser différemment. "On joue ce match-là pour le gagner" Pour revenir sur le futur capitaine, vous l'avez choisi ? J'ai choisi, oui. Je donnerai deux, trois noms - on peut élargir jusqu'à cinq - qui seront capitaines quand ils seront sélectionnés. Ce sera un peu le comité des sages, ils auront une réflexion, une expérience. En fait, il y aura deux noms pour un capitaine, et cinq pour ce groupe des sages. Pour des joueurs comme Yann M'Vila, Yohan Cabaye, Marvin Martin, c'est le match le plus important de leur carrière ? Il faut bien commencer un jour. Tu fais ta formation, tu pars de ton club formateur, tu vois un autre championnat, c'est la progression normale. Tu te languis de ce genre de matches et après tu prends plaisir à les disputer. Sinon, tu passes à côté d'une grande carrière. Suivant l'évolution du score, vous avez dit que vous vous adapterez ? Qu'est-ce que ça signifie ? C'est très clair. On ne va pas attaquer le match pour faire 0-0. J'espère que malgré l'enjeu, c'est l'équipe qui fera le plus de jeu qui gagnera. On a l'intention de jouer, et éventuellement de gérer, si on gagne ou qu'il y a match nul à deux ou trois minutes de la fin. Mais à part ça, ce n'est pas ma philosophie, et ce serait le meilleur moyen de perdre. La défense est un chantier prioritaire depuis votre prise de fonction, et elle n'a pas cessé d'évoluer par la force des choses. Vous êtes surpris d'avoir, malgré tout, la deuxième meilleure défense tous groupes confondus ? Je ne savais pas, ça fait plaisir. C'est une bonne surprise, mais je suis conscient qu'une défense doit quand même être habituée à évoluer ensemble pour être performante. J'espère que ce concours de circonstances durera jusqu'à mardi, mais je voudrais aussi qu'on puisse ensuite asseoir une défense pour travailler. On a besoin d'automatismes. On n'a pas pu poursuivre ça pour le moment. C'est l'occasion aussi pour vous de renouer, peut-être, avec une victoire probante au Stade de France, devant votre public ? On joue ce match-là pour le gagner, je le répète. Je pense que si on y arrive, ça donnera un match ouvert, plaisant, et le public pourrait s'y retrouver aussi. Moi, ça m'irait en tout cas. Qu'avez-vous pensé du début de polémique entre Adil Rami et Miralem Pjanic ? Vous en avez parlé avec votre joueur ? Je lui ai dit de ne pas se laisser déborder. Mais bon, il répond à vos questions, il manque un peu d'expérience. Ça vous a fait plaisir, ça lui a peut-être fait plaisir aussi sur le moment, mais ça ne sert à rien. Je lui ai dit de se concentrer. VIDEO-BLANC: "Ce que je crains de la Bosnie"