Bercy, sur un air catalan ?

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L.D. , modifié à
Sept mois après sa moisson barcelonaise (18 médailles), l'équipe de France d'athlétisme cherchera la confirmation lors des championnats d'Europe en salle, programmés de vendredi à dimanche à Bercy. Porté par Renaud Lavillenie, Teddy Tamgho, Myriam Soumaré ou encore Christophe Lemaitre, le collectif tricolore offre de belles promesses sur la route de Londres...

Sept mois après sa moisson barcelonaise (18 médailles), l'équipe de France d'athlétisme cherchera la confirmation lors des championnats d'Europe en salle, programmés de vendredi à dimanche à Bercy. Porté par Renaud Lavillenie, Teddy Tamgho, Myriam Soumaré ou encore Christophe Lemaitre, le collectif tricolore offre de belles promesses sur la route de Londres... "Barcelone, c'est fini !" C'est Teddy Tamgho qui le dit. Venant du triple sauteur français, peut-être le seul à être passé à côté de l'événement lors de cette belle semaine catalane (27 juillet-1er août 2010) en se contentant du bronze alors qu'il était présenté comme le favori de la spécialité, on comprend pourquoi la page est tournée. Mais tous ses coéquipiers sous le maillot tricolore pourraient reprendre à leur compte cette sentence. "L'objectif prioritaire, c'est Bercy !", synthétise très bien Myriam Soumaré, triple médaillée à Barcelone l'été dernier (or sur 200 m, argent sur 4x100 m et bronze sur 100 m). Et pourtant, on veut croire dans le clan français à un véritable trait d'union entre ces deux championnats d'Europe, en plein air et en salle, séparés seulement de sept mois. Car sur la route des Jeux olympiques de Londres, l'équipe de France, forte de ses 18 médailles (8 en or, 6 en argent et 4 en bronze) - un record - obtenues à Barcelone, a désormais un statut à défendre. Et des attentes à honorer, alors que Bercy affichera complet pour l'occasion, le public ayant été séduit par les promesses pleines de fraîcheur nées en Catalogne. "J'ai senti l'impact qu'ont eu les championnats de Barcelone sur l'athlétisme quand j'ai voulu inviter "une équipe" à Bercy et que l'on m'a répondu qu'il n'y avait plus de place! C'est grave (rires) ! C'est surtout énorme pour l'athlétisme de voir que Bercy sera plein pendant trois jours", s'amuse ainsi le recordman du monde du triple saut (17m91). Une pointe de pression... Lui, comme Renaud Lavillenie - "un maître, qui enchaîne les concours à plus de 5,80 mètres, ce que même Galfione ne faisait pas", selon Tamgho -, Soumaré ou encore Christophe Lemaitre, monté en puissance à l'occasion des championnats de France (6"58 en finale du 60 m, deuxième meilleure performance mondiale) après un début de saison hivernal discret, seront les têtes d'affiche de la délégation française. Celle-ci sera composée de 47 membres (28 messieurs et 19 dames) mais privée de Medhi Baala, blessé, de Romain Mesnil, pas satisfait de la piste, ou encore de certains de ses héros barcelonais peu concernés par la salle (Mahiedine Mekhissi, Romain Barras, Yohann Diniz...). Des leaders qui devront composer avec la pression, dans une salle de Bercy qui avait déjà accueilli la compétition en 1994 pour un record de 11 médailles bleues à l'époque. "Je ne sais pas trop ce que ça va donner, si je vais être plus stressée, si ça va plus me couper les jambes ou si ça va plus me motiver. Je compte sur mes entraîneurs pour m'aider à appréhender cet aspect, et me préparer au mieux à l'attente du public", explique Soumaré, qui n'a pas réservé de place pour sa mère, de peur d'être inhibée par l'enjeu. Une appréhension qu'elle veut vaincre par le plaisir, notion chère au DTN, Ghani Yalouz. "Nous allons concourir devant notre public. Pour nous, c'est le scenario idéal, dit-il. L'appréhension évidemment, l'enthousiasme naturellement. L'ambition de l'équipe de France, c'est déjà de donner de l'émotion au public. Et l'émotion ne se mesure pas qu'à la performance. Mais si nous remplissons ce premier objectif, quand on connait la qualité de nos athlètes, les valeurs qui sont les leurs, respect, humilité, partage, nous serons bien placés pour remporter des médailles." D'autant que l'équipe de France ne se résume plus à un ou deux éléments, Martial Mbandjock (60 m), Leslie Djhone (400 m), Yoann Kowal (1500 m), Garfield Darien (60 m haies), Kafétien Gomis (longueur), Véronique Mang (60 m) ou encore Dimitri Bascou (60 m haies) pouvant eux aussi participer à la fête. "Ce qui est bien, c'est que maintenant, nous sommes plusieurs Français à pouvoir jouer la gagne. Ça permet de partager la pression", résume Lavillenie. Plus il y a de monde, plus on gagne !