Berbizier: "Peut-on juger après deux matches ?"

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Propos recueillis par Krystel ROCHE , modifié à
Leader après deux journées de championnat disputées à domicile, le Racing-Métro 92 se déplace samedi sur la pelouse du champion de France en titre, le Stade Toulousain, en clôture de la troisième journée de Top 14. L'occasion pour les Franciliens, qui ne font pas des absences une excuse, de se tester face à la référence.

Leader après deux journées de championnat disputées à domicile, le Racing-Métro 92 se déplace samedi sur la pelouse du champion de France en titre, le Stade Toulousain, en clôture de la troisième journée de Top 14. L'occasion pour les Franciliens, qui ne font pas des absences une excuse, de se tester face à la référence. Comment abordez-vous ce déplacement à Toulouse ? On ne va pas présenter Toulouse, mais l'on va simplement s'attacher à être présents sur ce rendez-vous qui nous est proposé en début de saison, dans le contexte que l'on sait... Je crois que tous les matches que l'on a disputés là-bas ont eu le parfum des matches de haut niveau, donc on s'inscrit dans cette optique-là. Les Toulousains sauront mettre tous les ingrédients d'un match de haut niveau, et l'on s'attend à être reçus... Comme les leaders après deux journées de championnat ? On s'attend à être reçus par un Champion de France, qui a toujours su gérer parfaitement son statut de favori et démontrer ses qualités de champion année après année. Comment jugez-vous le début de saison de vos prochains adversaires ? Il faut attendre encore quelques matches avant de se projeter sur un bilan. Peut-on juger après deux matches ? Personnellement, j'en suis incapable. Nous avons eu deux matches à domiciles. Ils ont joué leur dernier match à l'extérieur, dans des conditions de pluie. Pas évident de juger... Maintenant, on sait qu'ils ont cette capacité à être présents sur les rendez-vous qu'ils se fixent. Or ils nous ont fixé rendez-vous sur ce match-là, au Stadium. Forcément, on s'attend à trouver un Toulouse qui saura aller à l'essentiel. L'essentiel d'un match de haut niveau. "Entre savoir et pouvoir, là est toute la différence" Avez-vous décelé des failles dans leur jeu ? Comme toujours, on essaye d'anticiper. Mais avec Toulouse, les failles d'un jour peuvent se transformer en points forts du lendemain... C'est une équipe qui sait rectifier très rapidement ses soi-disant points faibles. Je dirais donc que c'est plutôt sur le moment qu'il faudra s'adapter. Vous savez ce qu'il faut éviter de faire pour ne pas les faire briller... Tout le monde le sait. Mais entre le savoir et le pouvoir, là est toute la différence !... Les priver de ballons sera l'une des solutions ? Oui. Mais en même temps, c'est aussi une équipe qui négocie très bien les ballons de récupération. Avoir les ballons et ne pas les contrôler est aussi un danger. Les rendre peut rapidement devenir un point faible. Et Toulouse s'est toujours appuyé sur des fondamentaux très forts. C'est toujours là qu'ils ont fait la différence. Cela a toujours été dans cette recherche de la domination sur les fondamentaux qu'ils ont bâti tout leur succès (en sachant le plus souvent y mettre la forme). Avez-vous le sentiment de partager avec Toulouse le fait de savoir jouer simple quand il le faut ? Disons qu'ils ont un côté pragmatique. Ils savent très bien aller à l'essentiel, ce qui a notamment été le cas sur leur dernier match, où ils ont vu qu'ils ne pouvaient pas développer un jeu ambitieux et se sont donc cantonnés à un jeu très réaliste, très pragmatique. C'est sans aucun doute l'une de leurs forces : ils mettent en place le jeu qui convient, en fonction des conditions. "Il faut savoir faire la part des choses : garder un oeil sur cette Coupe du monde... et surtout, garder la tête à notre championnat" Peut-on s'attendre à voir une formation toulousaine diminuée ? Toutes les équipes sont diminuées à ce jour. Mais quand je vois la ligne de trois-quarts toulousaine, je vois que la bouteille est encore bien pleine ! La voir à moitié vide serait une erreur... Quant au Racing, ce n'est pas un Racing diminué, c'est Le Racing qui se déplace à Toulouse. Nous avons un groupe de 35 à 40 joueurs à gérer. Le Racing ne cherchera jamais d'excuse à ce niveau-là. Ce ne sont pas les noms qui font le Racing, c'est celui qui porte le maillot. Et quel que soit son nom, il est là pour défendre ses couleurs. Il n'y aura donc pas de justification d'un bon ou d'un mauvais match, d'une victoire ou d'une défaite sur cet argument-là. Pour moi, ça ne tient pas. Il s'agira de votre premier déplacement de la saison... Pour nous, les matches amicaux à Dax et Toulon étaient déjà deux matches à l'extérieur. Je vois donc davantage cette rencontre comme un travail dans la continuité. L'idée est de rester homogènes, et de modifier petit à petit ce groupe en tenant compte des sélectionnés et des blessés, que l'on réintègrera au fur et à mesure. Allez-vous suivre le Mondial ? Bien sûr. Mais aujourd'hui, je préfère me concentrer sur mon club. Je serai spectateur de cette Coupe du Monde- que j'espère très belle et très spectaculaire-, et acteur du Top 14. Chacun sera libre de regarder les matches, donc on va s'adapter, mais nous avons un parcours délicat avec des matches pas faciles à gérer (ce déplacement à Toulouse, puis la réception de Clermont). Ce début de Mondial coïncide avec une partie du calendrier importante pour notre club. Il faut savoir faire la part des choses : garder un oeil sur cette Coupe du monde... et surtout, garder la tête à notre championnat.