Benzema-Mourinho, l'amour foot !

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Axel CAPRON , modifié à
Et si Karim Benzema parvenait enfin à convaincre José Mourinho d'en faire l'attaquant n°1 du Real Madrid ? Mardi soir pour son deuxième retour à Gerland en un an en huitième de finale de la Ligue des champions, l'international tricolore a marqué de précieux points, inscrivant un but 40 secondes après son entrée en jeu, ce qui lui a valu les louanges de son entraîneur...

Et si Karim Benzema parvenait enfin à convaincre José Mourinho d'en faire l'attaquant n°1 du Real Madrid ? Mardi soir pour son deuxième retour à Gerland en un an en huitième de finale de la Ligue des champions, l'international tricolore a marqué de précieux points, inscrivant un but 40 secondes après son entrée en jeu, ce qui lui a valu les louanges de son entraîneur... L'histoire compliquée des rapports entre José Mourinho et Karim Benzema serait-elle en train de virer à l'idylle ? A entendre mardi soir sur le coup de 23h30 le Portugais faire les louanges de son attaquant, on peut deviner que ce dernier est peu à peu en passe de réussir le pari qu'il s'était fixé en début de saison, à savoir convaincre son entraîneur que l'attaquant n°1 du Real Madrid, c'est bien lui et personne d'autre. Certes, Gonzalo Higuain, qui avait les préférences du Portugais en début de saison, ne peut actuellement pas concourir pour cause de blessure au dos, mais mardi soir, Karim Benzema a marqué de précieux points par rapport à l'autre attaquant de pointe de l'équipe madrilène, recruté cet hiver, preuve d'une certaine défiance envers le Français, Emmanuel Adebayor. D'abord parce que le Togolais, après plusieurs prestations intéressantes depuis son arrivée de Manchester City, n'a pas montré grand-chose face à Cris et Lovren, ensuite parce que Benzema n'a mis que quarante secondes pour poser sa patte sur la rencontre, marquant quasiment sur son premier ballon. Une action encore toute fraîche dans la mémoire de l'intéressé au moment de la raconter devant la presse à l'issue du nul entre l'OL et le Real (1-1): "C'est Jérémy Toulalan qui a la balle, on le presse un peu, Özil, moi et Cristiano (Ronaldo), il perd le ballon, Özil donne à Cristiano, je prends l'espace, Cristiano me la met bien à une touche, ensuite je fixe, j 'attends, je feinte et je tire". La suite ? Une célébration bien sobre, là où le banc de touche madrilène, sur les nerfs depuis le début de la rencontre, explose. "Je ne peux pas célébrer un but contre Lyon, c'est mon club, j'ai grandi ici, c'est grâce à eux aujourd'hui que je joue au Real Madrid. Je ne peux pas courir et sauter dans tous les sens, je respecte tout le monde ici. En plus, ils m'ont ovationné quand je suis rentré, je suis très content mais j'ai tout gardé ça en moi". Effectivement, entre son arrivée sur le banc en début de match et son entrée en jeu, l'ancien attaquant des Gones n'aura eu de cesse d'être salué par le public de Gerland, lui rendant ses faveurs à force de pouces levés ou de clins d'oeil, notamment au moment de s'échauffer en compagnie de Marcelo. "J'ai encore beaucoup, beaucoup de progrès à faire" Il lui aura finalement fallu attendre une grosse heure pour fouler de nouveau cette pelouse de Gerland sur laquelle il a fait ses classes et quarante secondes pour marquer - "C'est la première fois que je marque aussi vite, tant pis pour Lyon, tant mieux pour Madrid" -, un coaching gagnant de la part de José Mourinho, qui, après le match, ne s'est pas fait prier pour s'en gargariser: "Je savais que la physionomie de la rencontre allait être propice à son entrée en jeu, que le match allait se dérouler de la sorte avec une première mi-temps assez âpre, l'OL misait sur Gomis, nous sur Adebayor. Après, on savait qu'on allait avoir des espaces, Karim Benzema a su en profiter, il a mis un but important pour nous. C'était idéal de le faire entrer, c'était une décision plus que correcte". D'autant plus correcte que l'intéressé a mis moins d'une minute pour inscrire le premier but de l'histoire du Real à Gerland (son cinquième cette saison en Ligue des champions), s'attirant les compliments de son entraîneur, content de son but, mais pas seulement: "Il a fait une bonne entrée, il marche très fort en ce moment. On a deux attaquants, trois avec le retour prochain de Gonzalo Higuain, c'est le propre des grands clubs, mais Karim a énormément progressé sur les plans défensif et offensif, sur le jeu en mouvement, sur le sur caractère dont il fait preuve sur le terrain. Ça me plaît beaucoup. Il s'est beaucoup amélioré, il peut aspirer à une place de titulaire" Difficile de faire plus dithyrambique de la part d'un coach, qui, par le passé, s'est montré beaucoup moins tendre envers l'international tricolore, lui reprochant notamment de ne pas faire les efforts suffisants. Le message est-il passé ? Benzema n'est pas loin de le penser, lui qui confiait après le match: "Je me sens super bien, en équipe de France aussi. Je suis dans un moment où j'exploite bien mon potentiel, je peux enchaîner les matches et marquer des buts, j'espère que ça va continuer". Ce qui a changé ? "J'ai un autre mental, je pense que j'ai mûri dans mon jeu. Et la confiance est là, je prends des risques, c'est ce qui est important dans mon jeu". Un Benzema plus mûr mais qui a aussi appris de ses erreurs passées, faisant preuve pour conclure d'une humilité qu'on ne lui a pas toujours connue: "J'ai encore beaucoup, beaucoup d'efforts à faire pour atteindre le niveau que je me suis fixé". Sûr que de genre de discours, surtout s'il se concrétise sur le terrain, ne manquera pas de plaire à José Mourinho...