Bartoli: "Je fais avec la douleur"

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Propos recueillis par Yannick SAGORIN , modifié à
Touchée à la hanche depuis le tournoi de Strasbourg, dont elle a atteint la finale la semaine passée, Marion Bartoli a connu un retard à l'allumage lundi lors de son entrée en lice à Roland-Garros. Surclassée dans le premier set par la Géorgienne Anna Tatishvili, la n°1 française a su se faire violence pour inverser le rapport de force et s'imposer 1-6, 6-2, 6-1. "J'ai adopté la bonne attitude", se félicite-t-elle.

Touchée à la hanche depuis le tournoi de Strasbourg, dont elle a atteint la finale la semaine passée, Marion Bartoli a connu un retard à l'allumage lundi lors de son entrée en lice à Roland-Garros. Surclassée dans le premier set par la Géorgienne Anna Tatishvili, la n°1 française a su se faire violence pour inverser le rapport de force et s'imposer 1-6, 6-2, 6-1. "J'ai adopté la bonne attitude", se félicite-t-elle. Marion, vous avez connu un début de match difficile. Comment êtes-vous parvenue à renverser la vapeur ? C'est vrai que j'ai connu un début de match catastrophique. Même dans mes pires cauchemars, je n'aurais pas imaginé une entrée si dramatique... J'ai donc essayé de repartir à zéro à l'amorce du deuxième set. Je me suis efforcé d'oublier ce qui s'était passé et ça a été mieux. Il a fallu que je me batte, c'est sûr, et je suis contente de m'en être sortie. J'ai bataillé avec les moyens du jour. C'est vraiment une satisfaction pour moi d'avoir su remonter la pente. Où en êtes-vous physiquement, vous qui aviez abandonné en finale du tournoi de Strasbourg samedi ? Ça va mieux. Je crois qu'elle (Anna Tatishvili, ndlr) a eu plus de mal que moi sur la fin. A Strasbourg, je pensais que ma blessure était musculaire, au niveau du haut de la cuisse. En fait, c'est plutôt tendineux. Je souffre d'une inflammation de la hanche. Du coup, ça fait surtout mal quand je suis encore froide. Ensuite, la douleur a tendance à disparaître. Ça n'explique pas complètement mon début de match mais un peu quand même... Ne prenez-vous pas un risque à jouer malgré tout ? Les médecins qui m'ont vu ici m'ont dit que je me connaissais bien et que c'était à moi de prendre la décision. Or, moi, j'irai jusqu'au bout. Je n'ai aucune doute là-dessus, c'est très clair dans ma tête. Je fais avec la douleur, je ne m'en soucie pas parce que je ne me focalise que sur le jeu. Je crois que c'est la bonne attitude à avoir. Au début aujourd'hui, mon tennis était mauvais mais je suis revenue dans le match car j'ai adopté la bonne attitude. C'est ce que je retiens de cette rencontre. "Je n'allais pas jouer sur le court 21..." Le public vous a-t-il aidé dans ce renversement de situation ? C'était une très belle ambiance. Les gens m'ont beaucoup soutenue et c'est vrai que ça m'a aidée. Je pense que le public a bien vu que je me battais et c'est ce qui lui a plu. Je suis restée positive, je n'ai pas montré ma frustration et ça a payé. C'était génial. Quand avez-vous pris conscience que vous pouviez gagner ? Dans le deuxième set, je me fais breaker d'entrée, je reviens à 1-1 puis le scénario se répète jusqu'à 2-2. Là, je vois bien que mon retour l'affecte. Je mets enfin mon jeu en place, je la fais bouger davantage et je breake pour mener 4-2. Ensuite, mon expérience et mes acquis sur terre battue font la différence. Je sais que j'ai le match en mains. Appréhendiez-vous de jouer sur ce court central ? Non, je ne sais pas pourquoi vous me posez cette question mais j'ai toujours été bien accueillie ici. Les organisateurs m'ont fait confiance en me programmant sur le Central, je suis tout de même n°1 française et n°11 mondiale, je n'allais pas jouer sur le court 21... Je me souviens d'un match en 2007 où j'avais pris une tôle contre Jankovic, et même là le public m'avait soutenue jusqu'au bout. Aujourd'hui, ce soutien m'a aidée. C'est comme ça que j'ai pu sortir de ma torpeur. Que vous inspire votre prochaine adversaire ? Je ne sais même pas qui a gagné... Govortsova ? Je crois que j'ai perdu un match contre elle à Amelia Island, mais on n'a pas dû se recroiser depuis. C'est une joueuse qui aime la cadence dans l'échange, qui frappe ses balles bien à plat, un peu comme mon adversaire du jour. Si j'arrive à mettre mon jeu en place, ça devrait bien se passer. En revanche si je joue comme dans le premier set... ce sera la défaite assurée.