Aulas: "Un nul, une bonne opération"

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Propos recueillis par PAUL LANDINT , modifié à
Le déplacement à Lisbonne revêt une importance toute particulière pour l'Olympique Lyonnais qui pourrait, en cas de match nul, assurer sa qualification dès le 4e match de cette phase de poules de la Ligue des champions. Interrogé à ce sujet, Jean-Michel Aulas, qui effectue, fait rare, le déplacement avec les joueurs, dresse un bilan de l'état des lieux de l'OL et des ambitions affirmées pour son club.

Le déplacement à Lisbonne revêt une importance toute particulière pour l'Olympique Lyonnais qui pourrait, en cas de match nul, assurer sa qualification dès le 4e match de cette phase de poules de la Ligue des champions. Interrogé à ce sujet, Jean-Michel Aulas, qui effectue, fait rare, le déplacement avec les joueurs, dresse un bilan de l'état des lieux de l'OL et des ambitions affirmées pour son club. Pourquoi avoir accompagné l'équipe dès ce lundi ? Les autres matches se déroulaient des jours non fériés, donc j'ai saisi l'occasion pour accompagner l'équipe. J'avais dit que je serai plus proche du groupe pour montrer que je suis là dans les moments plus difficiles, donc il y a une coïncidence heureuse et une envie de montrer qu'on a envie d'aider tout le monde a rester groupé. Il faut être solidaire quand il y a la tempête, il faut essayer de tenir le cap de la meilleure manière et faire en sorte que tout le monde adhère. Depuis combien de temps n'aviez-vous pas voyagé avec l'équipe ? Je ne sais plus, ça fait peut-être deux ans, c'est de cet ordre-là. Quand on part deux jours avant ou la journée avant, sur le plan travail c'est compliqué car je fais beaucoup de déplacements pour mon travail, je vais d'ailleurs partir juste après le match de samedi pour une dizaine de jours en Asie donc c'était l'occasion d'être présent. Les joueurs cadres ne sont pas tous au niveau. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Il ne faut pas être trop sévère avec les joueurs cadres qui apportent beaucoup. C'est vrai qu'on a toujours envie qu'ils apportent plus mais quand on regarde ce qu'a fait Yoann (Gourcuff) sur le match de samedi j'étais très satisfait. Je l'ai aussi vu apporter son expérience en donnant des conseils et de l'aide pour que tout le monde soit bien placé. Je suis très satisfait des leaders qui sont à l'infirmerie et de ceux qui sont sur le terrain et qui montent en puissance. On vient jouer un match contre le Benfica en étant premier du groupe, on sait qu'en faisant une bonne performance on pourrait presque se qualifier définitivement dès le 4e match, c'est quelque chose qu'il faut savoir apprécier et garder dans la colonne du positif. "Lyon apparaît à l'étranger beaucoup plus fort" Est-ce un avantage d'avoir autant de jeunes joueurs ? C'est une chance, évidemment. Quand la France a gagné le championnat d'Europe juniors, on était tous très fiers d'avoir six Lyonnais, ça prouve qu'aujourd'hui le groupe est de qualité. Cela va permettre à l'OL de se développer, c'est un des plus que je mets en avant. Il faut le voir comme un atout pour le futur que d'autres clubs n'ont pas. Quelle est l'importance de ce duel contre Benfica ? Quand ça ne va pas trop bien, on nous dit : « attention si ça va moins bien ce sera encore plus difficile » et quand ça va bien comme en Ligue des champions on nous dit « si vous perdez le prochain match... » Le match suivant est toujours le plus important, on a deux matches très importants et difficiles, Benfica qui revient bien et Schalke qui a l'obligation de gagner mais on sait aussi qu'on a un dernier match contre Tel Aviv qui peut nous permettre de finir premier si on prend un point soit à Lisbonne soit à Schalke. Terminer premier étant évidemment l'objectif. Lyon qualifié dès la 4e journée, ce serait un signe ? Ce serait un signe fort, pour discuter beaucoup avec mes collègues présidents de clubs qualifiés pour la Ligue des champions, Lyon apparaît à l'étranger beaucoup plus fort qu'il ne l'apparaît en France, c'est un peu étonnant et même quelquefois frustrant ou vexant. Ceci étant, on a bien l'intention de montrer que ce sont les confrères étrangers qui ont raison et de montrer que Lyon va être de plus en plus fort. "Trouver la bonne symbiose et la confiance " Vous avez parlé de remporter les 6 matches, est-ce un objectif important ? J'aimerai bien car cela permettrait de pondérer certains commentaires mais c'est aussi après une force colossale intérieure sur laquelle vous pouvez travailler. Le management, c'est de faire adhérer les joueurs, le staff et l'ensemble des gens qui supportent le projet et avoir dans ses bagages ce levier qui est de gagner tous les matches, ce serait un truc extraordinaire que peu de clubs ont fait. C'est vrai que Lyon collectionne un certain nombre de records donc c'est un challenge qu'on s'est fixé à nous-mêmes qui pourrait être incroyablement fort. L'équipe est fatiguée, ne faudrait-il pas aller à Benfica avec plus de modestie et viser le match nul ? Un nul serait une bonne opération. Ce qu'il faut, c'est y aller sans trop croire ce qui est dit sur nous, soit que l'équipe serait moins bien ou moins forte que les autres années. On a eu un certain nombre de cas à gérer mais j'ai confiance dans l'équipe sur le papier cette équipe est l'une des plus fortes avec des joueurs confirmés et des jeunes qui arrivent, il faut trouver la bonne symbiose et la confiance, elle se trouve dans les résultats en particulier en Ligue des champions et en particulier à l'extérieur. Il nous faut donc calculer le nombre de points qu'il nous faut pour être qualifiés ou être premiers et augmenter le compteur confiance. Quel regard portez-vous sur la gestion de la crise ? Tout a été fait pour que les choses s'améliorent, il faudrait être aveugle ou de mauvaise foi pour ne pas se rendre compte que cela a amélioré les choses sur le fond. Après il ne faut pas s'attendre à ce que tout change parce qu'on a pris une position qui met fin à un certain nombre de supputations. Je vous rappelle que quand l'OL démarre mal son championnat et que certains médias incitaient l'institution à trouver un nouveau staff technique, on a écouté, on a enregistré, on a dit qu'on ferait un bilan après 10 journées, on a tranché. Aujourd'hui, je sens qu'il y a eu une indécision non pas sur cet aspect-là mais sur l'aspect de savoir si la pression qui a été mise sur l'entraîneur, le staff et les joueurs pendant cette période était bonne. Je pense qu'on a bien géré cette période de difficultés et non pas de crise. On est en retard sur le plan du championnat mais petit à petit les choses se résorbent et je peux dire qu'on est mieux aujourd'hui qu'il y a 15 jours.