Attention au piège

  • Copié
Régis AUMONT , modifié à
Qualifiée sans trop souffrir pour le dernier carré du Championnat du monde, l'équipe de France voit se dresser devant elle un gros défi, vendredi à Malmö, à l'occasion de la première demi-finale. Face à la Suède, euphorique pour son grand retour au premier plan et soutenue par tout un peuple, les Français devront rester maîtres de leurs émotions. Une équation que les Experts ont déjà résolue par le passé.

Qualifiée sans trop souffrir pour le dernier carré du Championnat du monde, l'équipe de France voit se dresser devant elle un gros défi, vendredi à Malmö, à l'occasion de la première demi-finale. Face à la Suède, euphorique pour son grand retour au premier plan et soutenue par tout un peuple, les Français devront rester maîtres de leurs émotions. Une équation que les Experts ont déjà résolue par le passé. Sept victoires, un match nul, le parcours de l'équipe de France lors du Championnat du monde frôle jusque-là la perfection. Les seules dix dernières minutes face à l'Espagne, lors du premier tour à Kristianstad, sont venues ternir quelque peu la copie. Mais pas l'impression de domination laissée par les Français, maîtres incontestés du handball depuis les Jeux olympiques de Pékin en 2008. Installés à Malmö depuis mercredi après-midi, les Bleus se trouvent désormais à deux victoires de conserver un titre mondial chèrement acquis en Croatie voilà deux ans. Mais pour gagner leur demi-finale, la huitième consécutive dans une grande compétition internationale, les hommes de Claude Onesta vont devoir relever un défi de taille: battre la Suède, le pays hôte, boostée par tout un peuple. A Malmö, les affiches promouvant le Mondial 2011 ornent toutes les rues. L'ombre des Suédois dominateurs des années 90 plane et tout le pays rêve de voir cette nouvelle génération prendre le relais après une traversée du désert de près de dix ans. La Suède n'était d'ailleurs pas forcément attendue à pareille fête, la Croatie et la Pologne faisant davantage office de candidates au dernier carré. Claude Onesta, s'il n'est pas plus surpris que cela, connaît le danger. "C'est un match où il faudra être fort d'entrée pour calmer l'euphorie des Suédois, prévient-il, conscient que l'adversaire aura tout à gagner lors de cette demi-finale. Si on n'enraye pas leur dynamique, et qu'ils continuent d'être sur leur nuage, ça peut être difficile." Karabatic:"On ne mettra pas dix buts aux Suédois chez eux" Battue à deux reprises dans l'épreuve, par l'Argentine (22-27) lors de la première phase et par le Danemark (24-27) au tour principal, la Suède ne rivalise, a priori, pas encore avec l'équipe de France au niveau du jeu. Privés de Kim Anderson, qui s'est fracturé le pouce en début de semaine, et avec le puissant Oscar Carlen incertain en raison de douleurs à un genou, les Suédois ne possèdent pas d'individualités au niveau des meilleurs éléments français. Parmi ceux-ci justement, Nikola Karabatic l'affirme. "La seule arme qu'ils ont pour nous battre c'est de nous mettre la pression, d'essayer de nous faire déjouer, confie le demi-centre considéré comme le meilleur joueur mondial. Ils essaieront sans doute de durcir le jeu, donner des coups." Le match sera vraisemblablement rugueux, engagé, et les arbitres, influencés par les 12 500 spectateurs de la Malmö Arena, devront être bons. Les Français s'attendent aux sifflets, aux quolibets d'une foule qui n'aura d'yeux que pour ses protégés. Plusieurs d'entre eux ont déjà connu ça, en Allemagne en 2007 ou plus près encore lors du Mondial 2009 en finale à Zagreb face aux Croates. Luc Abalo en fait partie. Le génial ailier droit ne pense pas que cette expérience des grands rendez-vous soit un atout primordial. "Elle compte mais au début du match seulement, explique le joueur de Ciudad Real. Parce qu'ils peuvent se mettre la pression en se disant qu'ils sont chez eux et qu'ils vont jouer le champion du monde en titre. Mais quand le match commence il n'y a plus de respect." Karabatic, habitué à être la cible préférée du public adverse quand l'enjeu est de taille, s'attend aussi à souffrir. "Ça va être dur pour nous. On va devoir rester bien concentré, ne pas s'affoler. On ne mettra pas dix buts aux Suédois chez eux. C'est quand même une demi-finale d'un Championnat du monde." D'autant plus que tout le monde s'attend à ce que les portes de la finale s'ouvrent aux Bleus vendredi soir.