Armstrong dos au mur ?

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Guillaume BARDOU Br de Sports.fr , modifié à
Alors qu'il participe cette semaine au Tour Down Under en Australie, sa dernière course professionnelle en dehors des Etats-Unis, Lance Armstrong est confronté à de nouveaux soupçons de dopage. Si le septuple vainqueur du Tour de France se tait, les enquêtes et révélations se multiplient aux Etats-Unis. Au point que le Texan pourrait bientôt se retrouver face à la justice...

Alors qu'il participe cette semaine au Tour Down Under en Australie, sa dernière course professionnelle en dehors des Etats-Unis, Lance Armstrong est confronté à de nouveaux soupçons de dopage. Si le septuple vainqueur du Tour de France se tait, les enquêtes et révélations se multiplient aux Etats-Unis. Au point que le Texan pourrait bientôt se retrouver face à la justice... "Je n'ai rien à dire à ce sujet". La réponse est immuable, inchangée depuis des mois voire des années. Et si Lance Armstrong a longtemps pu s'appuyer sur les médias américains pour se défendre face aux premières accusations de dopage, le Texan doit désormais faire face à des enquêtes et révélations émanant de ses anciens "alliés". Au premier rang desquels figure Sports Illustrated. L'hebdomadaire spécialisé a accordé un entretien à Stephen Swart, ancien coéquipier du septuple vainqueur du Tour de France. Cycliste chez Motorola durant les années 1990, neuvième notamment du prologue du tour 1995 remporté par Jacky Durand, l'Américain confirme ses accusations déjà relayées dans la fameuse enquête LA Confidential, publiée en 2004. L'ancien porteur d'eau d'Armstrong précise que, la veille de la mort de Fabio Casartelli lors de la 15e étape du Tour 1995, un contrôle effectué en interne chez Motorola avait montré que l'Américain avait un taux hématocrite de 54 à 56%. Quatre jours plus tard, Lance Armstrong remportait la 18e étape du Tour entre Montpon-Ménéstérol et Limoges. L'UCI n'organisa toutefois la pratique des contrôles sanguins réguliers, interdisant un taux supérieur à 50% que deux ans plus tard, notamment lors de la victoire de Jan Ulrich sur le Tour 1997. "J'ai parcouru cet article de Sports Illustrated, il n'y a rien dedans", a réagi Armstrong avant le départ d'une étape du Tour Down Under. Armstrong fréquentait le Docteur Ferrari en 2009 Même réponse lorsqu'on évoque les accusations de Floyd Landis, au lendemain de l'annonce de la retraite du vainqueur déclassé du Tour 2006. Sports Illustrated enfonce en effet le clou sur son site internet, dans l'attente de son édition papier du 24 janvier, annoncée bouillante. L'ancien coéquipier à l'US Postal révèle notamment une anecdote de la saison 2003 au sujet d'un contrôle douanier plus fouillé que d'habitude, Armstrong étant régulièrement soumis à un traitement de faveur en la matière. En passant au crible le sac du Texan, les agents étaient tombés sur des seringues et des médicaments comprenant des étiquettes rédigées en espagnol. L'équipe s'était chargée de convaincre ces zélés fonctionnaires qu'il s'agissait évidemment de vitamines à injecter. Le média américain affirme également avoir la preuve que l'enquête de l'inspecteur fédéral Jeff Novitsky avance au pas de charge. Armstrong aurait ainsi eu accès à la fin des années 1990 à un médicament expérimental, normalement destiné aux cas extrêmes de pertes de sang. Baptisé HemAssist, ce produit permettrait une meilleure oxygénation du sang, sans contenir les limites et risques de détection de l'EPO. Jeff Novitsky sillonnerait le pays après avoir rencontré en fin d'année de nombreux représentants de la lutte antidopage, dont des membres de l'Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD). Et l'étau se serait également resserré autour du cas Yaroslav Popovych, ancien coéquipier modèle d'Armstrong chez Discovery Channel, puis Radioshack. Le domicile de l'Ukrainien a été perquisitionné et des produits suspects trouvés. Plus troublant encore, des courriers électroniques ont été épluchés, prouvant que l'Américain échangeait en 2009 avec le sulfureux docteur Ferrari. Le tout alors qu'Armstrong a affirmé à de nombreuses reprises ne plus l'avoir contacté depuis 2004... Le dossier, déjà imposant, devient donc de plus en plus lourd. Menacé de procès par des assurances lui ayant versé d'importantes sommes après ses victoires, Lance Armstrong semble donc plus que jamais dans la tourmente. A ce rythme, il devient difficile d'imaginer le septuple vainqueur du Tour passer entre les mailles du filet de la justice américaine.