Annecy tente d'y croire

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Benoît CONTA , modifié à
Mercredi, les membres du Comité international olympique vont désigner la ville hôte des Jeux Olympiques d'Hiver de 2018. Alors que les pronostics annoncent une sévère défaite d'Annecy, face à Pyeongchang (Corée du Sud) et Munich, la France veut encore y croire, au terme d'une candidature qui fut loin d'être parfaite.

Mercredi, les membres du Comité international olympique vont désigner la ville hôte des Jeux Olympiques d'Hiver de 2018. Alors que les pronostics annoncent une sévère défaite d'Annecy, face à Pyeongchang (Corée du Sud) et Munich, la France veut encore y croire, au terme d'une candidature qui fut loin d'être parfaite. "Par définition, Annecy a 33% des chances". Adepte de la méthode Coué, Chantal Jouanno veut croire en la candidature d'Annecy, pour l'organisation des Jeux Olympiques 2018. "Ces derniers temps, les outsiders l'emportent. La Ryder Cup de golf, on nous disait de ne pas y aller, on l'a emporté. Rio a aussi décroché les JO 2016 en n'étant pas favori", explique la ministre des Sports, dans une interview accordée au Journal du Dimanche. Pourtant, alors que les membres du CIO rendront leur verdict mercredi, à Durban, les voyants ne sont pas franchement au vert. "Il y a de l'intox. La commission d'évaluation du CIO a indiqué que les trois candidatures étaient solides. Et le site Around the rings, organe quasi officiel très lu par les membres du CIO, ne dit pas ça non plus. Je me battrai jusqu'au bout. On a toujours moyen de renverser la vapeur au dernier moment, veut croire la ministre. A quelques heures du vote, les projections, annoncées par une enquête du JDD, prévoient entre 15 et 25 voix sur la petite centaine à distribuer. Pyeongchang (Corée du Sud) et Munich semblent loin devant. Nicolas Sarkozy ne sera d'ailleurs pas du voyage, histoire d'éviter d'être associé à l'échec annoncé. Beigbeder invoque France 98 Là encore, Chantal Jouanno ne veut y voir un quelconque symbole. "Le Premier ministre sera là. Pour le CIO, c'est la garantie de l'engagement de l'État. Le Président ne peut se déplacer pour des raisons d'agenda, mais il est complètement impliqué. Il a soutenu Annecy 2018 depuis le début et jusqu'au bout", martèle-t-elle, alors que le Président a envoyé un mail à chaque membre du CIO pour vanter les mérites d'Annecy. Mais les incantations sonnent creux, ne convainquent pas. A la tête du projet, Charles Beigbeder est accusé par certains de seulement "jouer sa carte politique". Au JDD de raconter cette anecdote où l'ancien patron de Poweo aurait présenté une liste de membres du CIO dont le vote était acquis à Annecy. Problème, sur la liste, certains sont déjà acquis à la concurrence, d'autres ne voteront pas, tandis que certains sont tout simplement décédés. Sur son compte Twitter, l'intéressé préfère la jouer martyr. "Persécution d'une certaine presse française. Classique. Rappelons-nous Aimé Jacquet et nos champions du monde en 98". Désormais à Durban, pour la dernière ligne droite, les membres de la délégation française n'ont désormais plus qu'à tout donner. Le temps des règlements de compte viendra bien assez tôt.