Anelka en bleu, le conflit éternel

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Thomas SINIECKI , modifié à
CM 2010 - Nicolas Anelka a peut-être achevé une histoire très tourmentée avec les Bleus.

CM 2010 - Nicolas Anelka a peut-être achevé une histoire très tourmentée avec les Bleus.Nicolas Anelka a souvent laissé croire que l'équipe de France et lui, c'était fini. Cette fois, ce n'est pas en déclarant ouvertement son intention de ne pas accepter la sélection que le joueur de Chelsea a fait parler de lui, mais en insultant directement un entraîneur qui avait décidé contre vents et marées de lui confier les clés de l'attaque de l'équipe de France durant la Coupe du monde. Un comportement étrange, mais le gaillard n'en est pas à ses premiers écarts, loin de là.En club comme chez les Bleus, Anelka a parsemé sa carrière de coups de colère, toujours en parlant très calmement mais semblant guidé par une détermination intérieure beaucoup plus violente, presque effrayante. A preuve sa relation tumultueuse avec Luis Fernandez sous le maillot du Paris-SG en 2000-2001, un an après avoir été sanctionné de 45 jours de suspension et environ 300 000 euros d'amende au Real Madrid, pour avoir refusé de s'entraîner pendant trois jours. Même pas majeur, le gamin de Trappes avait déjà fait des pieds et des mains en 1997 pour partir du Paris-SG, son club formateur, et rejoindre Arsenal...Après des débuts tonitruants sous le maillot tricolore en février 1999 à Wembley où il signe un doublé face à l'Angleterre pour sa première sélection (2-0), l'ancien chouchou de Highbury n'inscrit pas un but à l'Euro 2000 malgré son statut de titulaire et n'est pas retenu pour le Mondial 2002, quatre ans après avoir déjà fait partie de la liste des six exclus de 1998. Comme pour prendre sa revanche sur le maillot bleu, Anelka refuse alors de pallier le forfait de Sidney Govou en amical face à la Yougoslavie, en novembre 2002 (ce dont profite par ailleurs Daniel Moreira, qui ne rechignera pas lui à rejoindre Clairefontaine). Partir, revenir, puis repartirConvaincu de ne pas avoir à se rendre en équipe de France s'il n'est pas dans la liste initiale, l'attaquant alors à Manchester City déclare même en février 2003 au Daily Mirror qu'il ne reviendra plus jamais chez les Bleus. Pire encore, en août 2003 Anelka surenchérit dans Paris Match : "Je n'ai pas besoin de l'équipe de France. Qu'il s'agenouille devant moi, s'excuse d'abord, et après, je réfléchirai". "Il", c'était Jacques Santini bien sûr, le sélectionneur de l'époque qui n'avait pas demandé grand-chose et ne l'a d'ailleurs jamais rappelé durant son mandat. Simplement intéressé par l'Euro, comme un enfant se rendant enfin compte qu'il sera éternellement privé de son jouet en continuant de la sorte, Anelka s'était pourtant décidé à s'excuser publiquement en mars 2004. En vain... A nouveau sélectionné par Raymond Domenech en novembre 2005 face au Costa Rica, l'ancien Parisien avait pourtant juré, une fois de plus, qu'on ne l'y reprendrait plus. "Je ne me fais aucune illusion. Même quand il y a 60 000 blessés, Domenech ne me prend pas ! Il aurait pu le faire (...) et, si j'étais bidon, ne plus me rappeler. Je préfère qu'il soit honnête et qu'il dise ne pas compter sur moi. Je pense que je ne reviendrai pas en bleu tant que Raymond Domenech sera en place", avait-il alors déclaré dans France Football.Manquant son troisième Mondial d'affilée en 2006, Anelka avait ensuite été bouté de son statut de titulaire à l'Euro 2008 après un premier match infructueux face à la Roumanie (0-0). Manifestement peu intéressé par la perspective de disputer enfin une Coupe du monde, qui plus est avec les coudées franches, Nicolas Anelka a décidé cette fois de s'exclure tout seul. Encore plus fort... "Les mots qui sont sortis dans la presse ne sont pas mes mots", voilà la première réaction de l'intéressé à France-Soir. Avant d'en savoir plus et éventuellement de découvrir par miracle une version complètement différente de l'incident, Anelka est indéfendable.