Alors c'est ça les Tonga ?

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L.D. , modifié à
Censés représenter une menace pour le XV de France dans la poule A, les Tonga, déjà battus par la Nouvelle-Zélande en ouverture de la Coupe du monde (10-41), ont été surpris mercredi à Whangarei par le Canada, qui faisait ses débuts dans la compétition (20-25). Plus frais et plus déterminés, les Canucks, très performants autour des regrupements, prennent confiance avant d'affronter les Bleus dans... quatre jours déjà.

Censés représenter une menace pour le XV de France dans la poule A, les Tonga, déjà battus par la Nouvelle-Zélande en ouverture de la Coupe du monde (10-41), ont été surpris mercredi à Whangarei par le Canada, qui faisait ses débuts dans la compétition (20-25). Plus frais et plus déterminés, les Canucks, très performants autour des regrupements, prennent confiance avant d'affronter les Bleus dans... quatre jours déjà. Le XV de France peut dire un grand merci à l'IRB ! Conséquence d'un calendrier qui fait les faveurs des grosses écuries de cette Coupe du monde, les Bleus y voient plus clair dans la poule A. Alors qu'on leur prédisait un dernier match décisif pour la qualification en quarts de finale face aux Tonga, en clôture de la phase de poules, Thierry Dusautoir et ses coéquipiers sont désormais débarrassés de cette menace, la formation du Pacifique, fortement remaniée après avoir été mâchée avec les honneurs par les All Blacks en ouverture de la compétition (10-41), ayant été surprise mercredi à Whangarei par le Canada (20-25), mort de faim pour son entrée en lice. Et ce ne sont pas les Canucks, que l'on devine "canés" par cette entrée en matière victorieuse, qui risquent - dans quatre jours déjà - d'empêcher les Bleus de faire un grand pas vers les quarts de finale... Assis tranquillement devant leur poste de télévision après une grosse après-midi de travail, Marc Lièvremont et ses hommes auront apprécié l'issue de cette rencontre. Et noté quelques enseignements en vue de leur affrontement face au Canada, dimanche donc, à Napier. Si elle n'a rien d'exceptionnelle, la formation de Kieran Crowley a en effet le mérite de présenter une grosse densité, tant défensivement qu'offensivement, autour des points de regroupement. Encore leur faudra-t-il, pour espérer rivaliser dans ce secteur avec les avants français, être aussi frais et déterminés que lors de cette entame. Ce qui n'est pas gagné d'avance... Et de trois en Coupe du monde... Car Jamie Cudmore (deuxième-ligne de Clermont) et ses coéquipiers n'ont pas fait semblant pour tenir en respect les Tonguiens, toujours aussi explosifs mais incroyablement brouillons, comme on pouvait s'y attendre suite au profond remaniement imposé par Isitolo Maka, visiblement plus concerné par la menace japonaise que par les Canadiens. Avec déjà deux défaites à leur compteur face à la Feuille d'érable en Coupe du monde, en 2003 (7-24) et 1987 (4-37), les Iliens étaient pourtant prévenus. L'essai dans le premier quart d'heure de Sinclair (13e), après une belle inspiration du joueur vedette canadien, le trois-quarts centre Van der Merwe, aura été une piqure de rappel trop tardive. Il aura fallu la toute fin de la première période, après un long travail de sape de l'héroïque défense canadienne, pour voir les Tonga réagir par Piutau au large (10-7, 40e). Le deuxième essai du centre tonguien, libéré par une croisée, permettait à son équipe de prendre l'avantage (13-17, 53e) et de se diriger vers la victoire après la pénalité de Morath (13-20, 64e). C'était sans compter la détermination des Canucks, capables de renverser la vapeur grâce à deux essais signés Carpenter (18-20, 67e) et Mackenzie (25-20, 73e). "Nous avons montré beaucoup de conviction, pouvait apprécier Cudmore. Même lorsque nous étions menés au score et que nous avons accusé le coup mentalement. Nous avons continué à y croire et nous sommes revenus dans le match. Je suis juste très fier des gars." Les Tonguiens ont eux affiché trop d'approximations défensives, notamment au large, pour espérer contenir l'ivresse canadienne. Et même s'ils auront l'occasion de se racheter contre le Japon, on voit mal maintenant de quelle façon ils pourraient empêcher le XV de France de se préparer, déjà, au quart de finale qui l'attend - sauf surprise - face à l'Angleterre.