Alonso, sage comme une image

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Thomas SINIECKI , modifié à
Même si l'écart s'est réduit de 11 à 8 points en tête du championnat du monde des pilotes entre Fernando Alonso et Mark Webber, le pilote Ferrari reste évidemment le mieux placé pour décrocher le titre suprême. Le comportement de l'Espagnol, extrêmement serein et anticipant même les évènements avec un brin de fatalisme, détone en tout cas avec celui de l'Australien et de Sebastian Vettel.

Même si l'écart s'est réduit de 11 à 8 points en tête du championnat du monde des pilotes entre Fernando Alonso et Mark Webber, le pilote Ferrari reste évidemment le mieux placé pour décrocher le titre suprême. Le comportement de l'Espagnol, extrêmement serein et anticipant même les évènements avec un brin de fatalisme, détone en tout cas avec celui de l'Australien et de Sebastian Vettel. Fernando Alonso avait rapidement fait ses calculs, tout de suite après le Grand Prix du Brésil en conférence de presse. "Je crois que j'ai besoin d'une deuxième place si Webber gagne pour être mathématiquement champion. Une cinquième si Vettel gagne, donc nous verrons ce qu'il arrivera." Le Taureau des Asturies compte presque parfaitement. Presque, car une cinquième place conjuguée à une victoire de Vettel donnerait en fait le titre à l'Allemand (à égalité de points mais aussi de 1e, 2e et 3e places, le pilote Red Bull serait sacré au plus grand nombre de 4e places). Toujours est-il qu'en fin gestionnaire, l'Espagnol sait ce qu'il lui reste à faire. Forcément seul à conserver le destin entre ses mains, puisqu'en tête du championnat du monde à une course de la fin, Alonso peut se contenter d'une des deux premières places à Abu Dhabi. Philosophe et surtout très pragmatique, le déjà double champion du monde - en 2005 et 2006 avec Renault - ne souhaite pas tirer de plans sur la comète. Sans moteur neuf à sa disposition, le pilote Ferrari répétait déjà avant Interlagos que terminer les courses, au pire, et enchaîner les podiums, au mieux, étaient ses véritables objectifs en vue du titre, sur les deux derniers week-ends. "Ce seront trois jours très stressants pour nous tous, mais c'est la Formule 1 et tout peut arriver à Abu Dhabi. Pour moi, nous repartirons de zéro et nous verrons qui fera le meilleur boulot (...) L'objectif principal, c'est d'être en pole samedi et de gagner la course. Si on ne peut pas le faire parce que nous ne sommes pas assez rapides, nous essaierons d'être deuxièmes. Comme cela, plus de problème." Vu comme cela, en effet... Domenicali: "Sûrement le meilleur pour gérer ce type de pression" Difficile d'être plus zen que Fernando Alonso en ce moment. L'Espagnol est d'une sérénité à en décontenancer plus d'un, à commencer certainement par ses adversaires directs. Alors que Vettel se disait "chaud bouillant" pour la suite, à l'issue du Grand Prix du Brésil, Alonso reste lui d'un calme olympien. Et la raison principale provient peut-être de l'opposition, justement... Mark Webber et Sebastian Vettel ne passeront pas leurs vacances ensemble, c'est à peu près une certitude, mais reste à savoir s'ils parviendront à mener la saison à terme sans fracas. Encore tous les deux dans la course au titre, les pilotes Red Bull ne se feront pas de cadeau à Abu Dhabi, et un accrochage entre eux reste du domaine du largement possible. D'autant que l'écurie autrichienne a fait savoir qu'il n'y aurait pas de consigne d'équipe. Même en finissant troisième, Alonso pourrait encore être sacré en cas de doublé Red Bull... si Vettel est devant Webber. Car rien ne dit que l'Allemand laissera passer l'Australien de sa propre initiative, même à un tour de la fin. "C'est un choix sportif, a indiqué Niki Lauda devant les caméras de ORF, mais au final c'est Fernando Alonso qui rigolera." Dans ce contexte, l'Espagnol semble effectivement dans le vrai en jouant la carte de la tranquilité à toute épreuve. Surtout qu'"il est sûrement le meilleur pour gérer ce type de pression", comme le pense son directeur d'écurie Stefano Domenicali. Si ce n'est le meilleur, l'ancien pilote Renault est en tout cas, sur les trois prétendants restants, le plus habitué à ce genre de sprint final. Et cela se voit.